La dernière publication du Centre d'Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques socio-économiques (CEPS) révèle que parmi la population née au Luxembourg, soit 60 % de la population adulte, 38,5 % ont au moins un parent et/ou grand-parent né à l’étranger. Additionnant les immigrants de la deuxième et troisième génération avec ceux de la première génération, il apparaît que 63 % des résidents adultes sont, de près ou de loin, d’origine étrangère.
Les résidents d’origine étrangère proviennent de plus de 130 pays différents : 89 % d’entre eux sont nés sur le continent européen, de parents et de grands-parents également nés sur le continent européen. Seulement 11 % des résidents adultes d’origine étrangère ont des origines extra-européennes, dont plus de la moitié proviennent directement ou indirectement du continent africain.
Parmi les principaux pays d’origine sont le Portugal (15 %), l’Allemagne (12 %), la France (12 %), l’Italie (10 %) et la Belgique (9 %), reflétant ainsi les principaux flux migratoires observés au Luxembourg au cours des dernières 150 années. 7 % des résidents sont originaires d’un pays de l’Union européenne des 15, autres que ceux mentionnés précédemment. Il s’agit surtout des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de l’Espagne. Quant aux personnes ayant une origine d’un pays extérieur à l’UE des 15, elles représentent 6 % de la population et sont majoritairement issues de l’ex-Yougoslavie, de Pologne et de Hongrie.
Les personnes originaires du Portugal, d’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique sont principalement des immigrants de la première génération, plus de 86 % d’entre elles n’étant pas nées au Luxembourg. Il va de même des personnes originaires des pays européens non membres de l’UE des 15, bien qu’on observe pour ces pays une part importante d’immigrants de deuxième ou de troisième génération (24 %).
Les immigrations en provenance de France, de Belgique et d’Italie sont un peu plus anciennes, puisque plus de 26 % des résidents originaires de ces pays sont de la deuxième génération et plus de 15 % de la troisième génération. L’immigration allemande semble la plus ancienne et la plus stable : seuls 35 % des résidents d’origine allemande sont des immigrants de la première génération, 30 % sont de la deuxième génération et 35 % de la troisième génération.
Il apparaît également que la probabilité d’avoir des origines étrangères n’est pas la même selon les groupes d’âge. Ainsi, 72 % des personnes âgées de moins de 35 ans ont des origines étrangères, contre 53 % des personnes âgées de 50 ans ou plus. Parallèlement, la liste des pays d’origine des résidents luxembourgeois varie selon l’âge. Par rapport aux personnes âgées de 50 ans ou plus, les personnes de moins de 35 ans ont plus souvent des origines portugaises (24 % contre 6 %) ou africaines (7 % contre 1%), tandis que moins de jeunes adultes ont des origines allemandes par rapport aux personnes plus âgées (8 % contre 16 %).
Conclusion de l’enquête : "Si les tendances migratoires actuelles se maintiennent, la composition culturelle du Luxembourg devrait se modifier avec le renouvellement des générations. La mosaïque luxembourgeoise continue à évoluer…"