Le ministre luxembourgeois de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a fait le point jeudi soir 30 avril 2009 sur le Conseil extraordinaire des ministres européens de la Santé qui avait été convoqué à Luxembourg pour coordonner la réaction de l’UE face à la grippe porcine.
"Les épidémies et les pandémies ne connaissent pas de frontières. C’est pourquoi nous nous concertons pour réagir ensemble contre la menace actuelle", a déclaré le ministre de la Santé en guise d’introduction.
Il a rappelé que depuis le 29 avril, la grippe porcine était entrée selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans la phase 5 qui est déclarée quand il y a propagation interhumaine du virus dans au moins deux pays d’une Région de l’OMS. L’OMS a ajouté le 29 avril : "Si la plupart des pays ne sont pas touchés à ce stade, la déclaration de la phase 5 est un signal fort indiquant qu’une pandémie est imminente et qu’il reste peu de temps pour finaliser l’organisation, la diffusion et la mise en œuvre des mesures d’atténuation prévues."
Les experts de l’OMS et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies infectieuses (ECDC) qui étaient présents lors du Conseil ont selon Di Bartolomeo confirmé qu’il fallait prendre la situation au sérieux et déclencher les "plans pandémie" dans les Etats membres et, tout en envisageant toutes les éventualités, faire également tout ce qui était possible pour éviter qu’elles n’aient lieu.
Mars Di Bartolomeo a également évoqué la prudence dont il fallait user pour caractériser la grippe qui menace actuellement, Plusieurs dénominations, comme grippe porcine ou grippe mexicaine ont circulé ces derniers jours. Maintenant l’on a plutôt tendance à l’appeler "nouvelle grippe".
Les ministres européens ont échangé au cours de la réunion leurs bonnes pratiques. Les échanges d’informations et les mécanismes nationaux mis en place lors de la menace de la grippe aviaire fonctionnent bien dans les Etats membres. De nouvelles mesures n’ont pas besoin d’être prises. Un stock commun européen de médicaments antiviraux n’est pas nécessaire, car les stocks nationaux sont en conformité avec les normes de l’OMS, voire les dépassent largement, comme au Luxembourg.
Interdire ou restreindre les voyages au Mexique n’est pas nécessaire non plus. "Le consensus qu’il fallait se fier au bon sens des personnes a prévalu, et c’était aussi le cas pour l’OMS, la France, et le Luxembourg", a expliqué Di Bartolomeo. Il vaudrait mieux éviter d’aller au Mexique, comme l’OMS le recommande, mais les personnes devront répondre elle-même à cette question. Aussi s’est-on posé la question que si l’on allait commencer avec des restrictions, où celles-ci allaient s’arrêter.
"Le message essentiel de ce Conseil extraordinaire" était pour Mars Di Bartolomeo "de montrer que l’Europe était prête à affronter la menace de la grippe porcine.
Mars Di Bartolomeo a rappelé les mesures prises au Luxembourg où le plan grippe et pandémie a été déclenché, où une coordination a été mise en place, où le public est sensibilisé et une coopération avec les professionnels existe, notamment à travers la prolongation du réseau de surveillance de la grippe saisonnière qui scrutera d’éventuels cas suspects.
Le pays dispose par ailleurs selon Di Bartolomeo d’assez de médicaments antiviraux pour que tous les malades, résidents et non-résidents, puissent être traités. "Il n’y a donc pas de raison pour qu’on se précipite dans les pharmacies pour acheter des antiviraux. Ce serait contreproductif. Et ce serait encore plus contreproductif d’en avaler sans être malade, car quand ils risqueraient d’être inefficaces en cas de vraie maladie."
Finalement, consommer de la viande de porc est tout à fait inoffensif selon les professionnels de la santé. La grippe porcine se contracte par la voie respiratoire, le contact des mains, etc. S’en préserver passe d’abord par des mesures d’hygiène comme celle que recommande l’OMS : éviter tout contact étroit avec des gens qui ne semblent pas bien portants et qui présentent de la fièvre et une toux, se laver les mains à l’eau et au savon fréquemment et soigneusement, avoir une bonne hygiène de vie, à savoir dormir suffisamment, s’alimenter correctement et conserver une activité physique.
En tout cas, il n’y a pour Mars Di Bartolomeo pas de raison de paniquer ou de cesser de mener une vie normale.