Fabien Deltort, ancien assistant parlementaire de l’eurodéputé libéral italien Marco Cappato, s’est amusé à faire un classement des 921 eurodéputés qui se sont succédés au Parlement européen durant le cours de la mandature 2004-2009. C’est à Strasbourg qu’il a choisi de présenter cette enquête, publiée par ailleurs sur le site www.parlorama.eu , le 22 avril 2009, pendant une semaine marquée par une session plénière du Parlement européen et à quelques semaines désormais des élections européennes.

Le classement est basé sur les données mises à disposition par le Parlement européen et il tient donc compte de la présence en séance plénière et en commission, ainsi que de l’activité des députés, mesurée selon le nombre de déclarations signées, de questions orales, de questions écrites, d’avis, de déclarations écrites, de rapports, ou encore de propositions de résolutions.

Il ressort de l’analyse de ces chiffres une note de présence, laquelle est en fait la moyenne de deux indicateurs. D’une part du pourcentage de présence en séance plénière et d’autre part du ratio d’activité en commissions. Les auteurs dégagent aussi de la lecture de ces chiffres une note d’activité qui correspond elle aussi à la moyenne de huit indicateurs. Une note générale est ensuite calculée sur la base de ces deux résultats.

L’auteur du classement admet qu’il a ses limites, et certains lui ont reproché d'avoir pris en compte un relevé de présence qui ne rend pas compte, selon eux, du nombre de réunions et du temps passé dans les commissions parlementaires, là où le gros du travail est effectué. Mais l’objectif, qui est de "donner à chaque citoyen européen la possibilité de juger sur pièces l’activité de son député ou du candidat pour lequel il s’apprête à voter", a semblé faire frémir plus d’un eurodéputé.

Ceci dit, on pouvait lire le 24 avril sur le site www.parlorama.eu la note suivante: "Due to the overwhelming volume of complaints, the site is closed..Contact: info@parlorama.eu."

Résultat de cette analyse : les eurodéputés luxembourgeois qui sont candidats à leur réélection font nettement mieux que leurs confrères qui se retirent

Robert Goebbels (PSE) et Astrid Lulling (PPE-DE) y brillent par leur assiduité, puisqu’ils obtiennent tous deux la note maximale en termes de présence, pour une note d’activité plus mesurée (3/5). Avec 49 questions écrites, 39 déclarations signées et 12 propositions de résolution, l’eurodéputé socialiste semble avoir fait preuve d’une activité un peu plus grande que la doyenne du Parlement européen. Ainsi, Robert Goebbels est-il classé au 205e rang, tandis qu’Astrid Lulling obtient elle la 220e place.

Claude Turmes (Verts-ALE), pourtant élu "député européen de l’année 2008" par le journal European Voice est, à en croire cette étude, plus actif que présent. Ainsi, classé au 338e rang, il a une note de présence de 1/5 – qui s’explique par une absence en commissions selon les chiffres indiqués,  et il convient de préciser que les chiffres de présence en commissions sont les plus contestés dans cette étude – et une note d’activité de 4/5, avec, entre autres, 80 déclarations signées, 17 questions écrites et 17 propositions de résolutions.

Erna Hennicot-Schopges (PPE), qui obtient le 359e rang, se voit pour sa part attribuer la note de 3/5 tant pour la présence que pour l’activité. Elle a assisté à 91 % des séances plénières et était présente à 57 reprises en commission et elle a à son actif, entre autres, 61 déclarations signées, 23 questions écrites et 3 rapports.

Jean Spautz (PPE) classé au 680e rang, obtient une note de 2/5 pour sa présence et de 1/5 pour son activité. Malgré ses 56 déclarations signées, il n’a produit qu’une unique déclaration écrite et aucune autre activité parlementaire n’est indiquée.

Le cancre de la classe, c’est bien Lydie Polfer (ALDE), qui, placée en queue de peloton au 854e rang, obtient un 0 pointé tant en terme d’assiduité que d’activité. Au cours de son mandat, elle a néanmoins participé en fait à 64 % des séances plénières et à 35 commissions, tandis qu’elle compte à son actif, entre autres, 26 déclarations signées, 9 propositions de résolutions et 7 questions écrites.

On peut noter quand même que les cinq premiers de la classe européenne, Marie Panayotopoulos-Cassiotou, Raül Romeva I Rueda, Paulo Casaca, Luisa Morgantini et Dimitrios Papadimoulis viennent de Grèce, d’Espagne, du Portugal et d’Italie et qu’ils appartiennent aux groupes politiques du PPE-DE, des Verts, du PSE et du GUE-NGL pour deux d’entre eux.

Tout au fond de la classe, Umberto Bossi, Krzysztof Hołowczyc, Paul Vergès, Raffaele Lombardo et Titus Corlăţean, qui représentent l’Italie (pour deux d’entre eux), la Pologne, la France et la Roumanie et qui sont affiliés aux groupes UEN, PPE (pour deux d’entre eux), GUE-NGL et PSE.