Du 22 au 25 avril 2009, l’Institut Européen pour l’Economie Sociale et Solidaire (INEES), en collaboration avec le Réseau International de Promotion de l’Economie Sociale Solidaire (RIPESS), organisera la 4ème rencontre internationale de "Globalisation de la Solidarité". Après Lima en 1997, Montréal en 2001 et Dakar en 2005, les acteurs de l’économie sociale et solidaire vont se réunir pour la première fois en Europe, au Luxembourg - à Schifflange, à la Kulturfabrik et à la Maison du Peuple à Esch-sur-Alzette. A la manière des Jeux Olympiques, chaque continent accueille en effet à tour de rôle, tous les quatre ans, les acteurs de l’économie sociale et solidaire venus du monde entier.

L’économie sociale et solidaire, une alternative à l’organisation néolibérale de l’économie

"La thématique générale des rencontres sera la globalisation de la solidarité, la mise en valeur d’une autre économie et la promotion des innovations de l’économie sociale et solidaire", a expliqué Romain Biever, président de l’INEES et administrateur délégué du réseau Objectif Plein Emploi (OPE). Il a souligné que la crise actuelle n’est pas seulement une crise financière et économique, mais aussi une crise sociétale, qui remet en question la cohésion de la société. "Il faut une nouvelle cohésion mondiale et de nouvelles pratiques économiques et sociales fondées sur des relations de coopération et de solidarité". Dans cet ordre d’idées, les hommes et les femmes doivent être "au cœur de toute activité économique, et non pas l’accumulation de la richesse et du capital", a-t-il précisé.

"Commerce équitable, finances éthiques, services aux personnes, projets culturels, tourisme solidaire, circuits courts de producteurs / consommateurs, entreprises solidaires - l’économie sociale et solidaire intervient dans tous les secteurs et se caractérise par une économie plus collective, solidaire, démocratique et respectueuse de l’environnement", a-t-il expliqué en soulignant que l’économie solidaire constitue une alternative à l’organisation néolibérale de l’économie d’aujourd’hui. Et d’ajouter que "ces nouvelles pratiques de production et de consommation favorisent le travail collectif, l’autogestion, la justice sociale et la responsabilité avec les générations futures".

Romain Biever a également déclaré dans ce contexte : "Voilà des années que nous œuvrons localement pour organiser et produire autrement des biens et services pour répondre à des besoins qui ne sont satisfaits ni par l’économie publique, ni par l’économie privée. Améliorer le bien-être des habitants c’est le défi de l’économie sociale et solidaire. Cela nous oblige à repenser nos modes de gouvernance dans les territoires et à développer une éducation citoyenne pour permettre à chaque individu d’être un membre à part entière de la communauté où il vit."

Des ateliers pour échanger, des plénières pour imaginer des stratégies communes, et un village d’économie sociale et solidaire pour se rencontrer

Eric Lavillunière, coordinateur général de Lux’09, a tenu pour sa part à souligner que cette grande manifestation n’était pas conçue comme une simple conférence, mais bien comme un forum, le but étant d’accueillir des délégués de l’économie sociale et solidaire venant des quatre coins du monde et de répondre à leurs besoins d’échanger, mais aussi de se construire une identité politique commune. Venant de tous les continents, près de 1000 délégués sont ainsi attendus pour témoigner et discuter des innovations économiques qui existent et produisent de la richesse.

Les organisateurs ont tenu à s’appuyer sur les réseaux de l’économie solidaire actifs en Europe afin de décider de ce qui devait être fait ensemble – tant du point de vue de l’organisation que de la définition du contenu politique. Ainsi, un comité de pilotage européen se réunit-il tous les deux mois depuis maintenant un an afin de préparer le forum.

Le programme s’articule essentiellement autour de treize ateliers répartis sur les matinées des 23, 24 et 25 avril 2009. Les organisateurs ont choisi de proposer pour chaque atelier trois phases de travail afin d’accompagner "le processus collectif de construction du discours". Le premier jour, il s’agira d’illustrer le sujet afin des déterminer le lendemain les éléments du débat. L’objectif étant d’aboutir le troisième et dernier jour à des propositions et des revendications.

Au menu de ces ateliers, dont l’économie sociale et solidaire est bien entendu l’ingrédient principal, la formation, l’éducation citoyenne, la co-construction des politiques publiques, les services sociaux d'intérêt général et les biens communs, l’entrepreneuriat solidaire, l’environnement, la souveraineté alimentaire, la production et la consommation responsables, la participation démocratique et l’ancrage territorial, la recherche, les réseaux, la communication et les systèmes de gestion de l'information, l’action syndicale et enfin les finances solidaires. Les débats ont déjà commencé en ligne pour chacun de ces thèmes, et il est encore temps de participer.

Les 23 et 24 avril, l’après-midi, deux grandes sessions plénières auront lieu autour de la question "penser la relance ou relancer la pensée". Elus et représentants d’institutions seront invités dans un premier temps à se demander pourquoi les initiatives de l’économie solidaire ne sont pas mieux prises en compte dans les lieux de décision. Le lendemain, ce sera au tour des différents réseaux et mouvements sociaux de se réunir pour imaginer des stratégies communes.

Un "village d’économie sociale et solidaire" réunira stands d’informations, artisans et entreprises de commerce équitable autour d’un espace de restauration. Car il s’agit de travailler, mais aussi de partager et de découvrir !