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Emploi et politique sociale
Dans son discours du 1er mai, Jean-Claude Reding s’en est pris à l'actuelle Commision européenne et à sa "politique néolibérale "
Le président de l’OGBL a souligné l’importance du rôle du Parlement européen et appelé ses adhérents à voter aux élections européennes en faisant preuve d’esprit critique
29-04-2009


Manifestation du 1er mai de l'OGBLC’est sous le signe de la crise économique et sociale que Jean-Claude Reding, président de l’OGBL, a tenu son discours lors de la traditionnelle manifestation du 1er mai de son syndicat, qui s’est déroulée le 29 avril 2009 à Grevenmacher. Revenant sur les origines d’une crise "qui n’est pas tombée du ciel" et sur ses conséquences dramatiques, le président de l’OGBL a lancé aux adhérents de son syndicat "Nous ne sommes pas coupables de la crise, et ce n’est pas à nous d’en payer le prix !"

Changer la politique de libéralisation, tel est l’enjeu des élections européennes pour Jean-Claude Reding

La politique de privatisation des services publics et de libéralisation menée par les gouvernements a été ainsi vivement dénoncée par Jean-Claude Reding qui considère que "la politique s’est rendue elle-même impuissante". A ses yeux, c’est "cette politique qu’il s’agit de changer. Et c’est bien l’enjeu des élections européennes."

Jean-Claude Reding s’en est ainsi pris avec virulence à la politique "néolibérale" d’une Commission européenne qu’il considère comme "co-responsable du désastre actuel" dont "elle semble n’avoir pas su tirer beaucoup de leçons".

"Où sont les propositions de la Commission visant à renforcer et à appliquer le droit social européen ? Où sont ses propositions visant à mettre à bas des conditions de travail précaires ? Où sont ses propositions visant à réaliser une harmonisation par le haut, ainsi que c’est inscrit dans les Traités de Rome ?", s’est ainsi interrogé le président de l’OGBL, qui a poursuivi en demandant où en était la directive temps de travail et quelle était à ce propos la position du gouvernement luxembourgeois. A ses yeux en effet, "nous avons besoin non d’une prolongation mais d’une réduction du temps de travail en Europe" car il s’agit selon lui d’un moyen d’enrayer le chômage. Ce à quoi l’assemblée a réagi avec enthousiasme.

Jean-Claude Reding regrette de ne pas avoir eu "d’allié" à la Commission

Pour Jean-Claude Reding "nous avons besoin d’une politique qui rompe avec la politique de libéralisation et de dérégulation", contre laquelle les syndicats se sont déjà manifestés, s’appuyant sur leurs "quelques alliés au Jean-Claude RedingParlement européen, y compris parmi les six eurodéputés luxembourgeois".

Son regret cependant, et c’est avec amertume qu’il l’a formulé, c’est de ne pas avoir eu "d’allié à la Commission à Bruxelles", où le Luxembourg est pourtant représenté.

De là son appel en vue des élections du 7 juin 2009 à ce que "chacun exerce son droit de vote, mais de façon critique", et Jean-Claude Reding n’a pas oublié de s’adresser aussi à ceux qui ne voteront pas au Luxembourg.

Pour le président de l’OGBL en effet, "le Parlement européen est important, il peut empêcher que nous ayons une version 2 de la Commission Barroso". Et de poursuivre, "et nous devons l’empêcher". "Nous avons besoin d’une majorité progressiste et favorable au salariat au Parlement européen qui travaille aux côtés des syndicats, et non contre eux" a-t-il conclu, sous les applaudissements de la salle.

Jean-Claude Reding a donc appelé à une politique européenne, mais aussi nationale, répondant à la crise économique, sociale et écologique et un refus de "plus de flexibilité dans le droit du travail, de monstres-mots comme employabilité ou flexicurity, derrière lesquels se cache en fait la réduction des avantages sociaux".

Quand il a évoqué les mesures à mener par le Luxembourg pour faire face à la crise, Jean-Claude Reding a souligné "que l’Union européenne d’aujourd’hui n’est plus celle de 1989, et que l’influence du Luxembourg n’y est plus, et n’y sera plus, celle d’antan," et ce "en dépit de la compétence de nos hommes politiques actifs sur la scène européenne et internationale". Il a dans la foulée appelé à "la création d’une politique cohérente, visible pour la Grande Région".