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Emploi et politique sociale - Politique étrangère et de défense
Robert Goebbels critique la Présidence tchèque et les leaders européens d’avoir "abdiqué devant la crise"
05-05-2009


Dans une intervention lors du débat qui a eu lieu le 5 mai 2009 au Parlement européen sur la préparation du Conseil européen, l’eurodéputé socialiste luxembourgeois Robert Goebbels a critiqué la Présidence tchèque qui organise le 7 mai 2009 deux sommets à Prague. Le sommet qui a lieu le matin, est consacré à l’emploi et se déroulera en "format" Troïka sociale, c’est-à-dire la Présidence tchèque du Conseil de l’UE, la Suède et l’Espagne ainsi que les partenaires sociaux et des représentants des entreprises. Le deuxième, qui se déroulera l’après-midi et le soir, est consacré au Partenariat oriental  et se déroulera en "format" au niveau des 27 chefs d’État et de Gouvernement et représentants des pays du partenariat oriental.

Pour Robert Goebbels, il est incompréhensible, alors que "l'économie mondiale s'enfonce de plus en plus dans une récession profonde" et que "l'Europe va dépasser 25 millions, peut être 27 millions de chômeurs cette année", que "les chefs d'Etat et de gouvernement préfèrent s'occuper lors du prochain sommet de Prague de la 'Grande politique', des futures relations avec certains pays situés à la frontière orientale de l'Union au lieu de se focaliser sur la situation dramatique de l'emploi".

Le rugueux eurodéputé n’exclut pas que "les relations de bon voisinage soient bien sûr importantes".Mais il est d’avis que dans un contexte où le Parlement européen s'est prononcé à diverses reprises contre tout élargissement futur de l'Union, "à moins qu'il n'y ait au préalable une réforme institutionnelle permettant aux 27 de mieux fonctionne", et selon lui aussi une réforme profonde des perspectives financières et une augmentation adéquate du budget de l'Union, "la diplomatie sans moyens financiers n'est finalement qu'une gesticulation inutile".

Pour Goebbels, "la Présidence tchèque de l'Union aurait mieux servi les ambitions européennes en organisant un vrai sommet pour l'emploi."

Suit une attaque contre le Président français: "Je sais que ce sommet réellement nécessaire fut en fait saboté par les Sarkozys, qui préfèrent les effets d'annonce au travail politique concret."

Son appel qui suit fait allusion au 7 juin : "J'espère que les électeurs européens utiliseront en juin prochain leur bulletin de vote pour élire des députés qui sauront fixer les vraies priorités pour l'Europe : l'emploi, l'emploi, l'emploi, la protection sociale, la défense du pouvoir d'achat."

Pour Goebbels, une crise sociale est dans l’air : "Je ne suis pas toujours d'accord avec mon Premier ministre, Jean-Claude Juncker. Mais ce dernier a certainement raison lorsqu'il pronostique "une crise sociale" en cas de la forte hausse du chômage attendue pour les mois à venir."

Son jugement négatif sur les leaders européens est radical : "Or le fait de se limiter à une réunion informelle autour de la problématique de l'emploi démontre que les leaders européens ont abdiqué devant la crise et qu'ils prennent le risque d'une grave crise sociale et politique."