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Elections européennes
Déi Lénk a présenté son programme sur l'Europe
05-05-2009


Déi Lénk, groupe politique de gauche qui se présente aux élections législatives et européennes, a présenté son programme européen qui a pour titre « Refonder l’Union Européenne ! » Cette refondation passe pour Déi Lénk à travers une Europe démocratique, sociale, solidaire, écologique de la paix et ouverte qui fait "table rase du sacro-saint principe de la concurrence libre et non faussée, prônée par la stratégie de Lisbonne, qui cause l’appauvrissement galopant des salariés européens."

Dans son programme, Déi Lénk dénonce "les politiques néolibérales menées par l’Union Européenne" depuis 20 ans qui "ont largement contribué" à la crise actuelle. Elles ont selon Déi Lénk délaissé "les valeurs sociales au nom de la concurrence libre et non faussée, ordonnant la privatisation des services publics, encourageant les délocalisations et le dumping social."

Les 6 Europe de Déi Lénk

1. L’Europe démocratique

Pour que l’Europe soit plus démocratique, Déi Lénk veut avant tout renforcer le Parlement européen, "qui, en sa qualité de seule institution communautaire dont les membres sont élus au suffrage universel direct, doit pouvoir dominer le jeu politique européen. Il est indispensable de lui conférer le pouvoir de faire et de défaire la Commission, de proposer des lois, de sanctionner l’activisme souvent excessif de la Cour de Justice et d’exercer un pouvoir de contrôle sur la Banque Centrale Européenne."

C’est pourquoi Déi Lénk veut changer les traités actuels par le PE, "seul représentant légitime des peuples au niveau européen" à qui revient "cette tâche, après une large consultation populaire."

2. L’Europe sociale

Pour que son Europe sociale puisse se réaliser, Déi Lénk veut « fondamentalement remettre en cause la manière dont le droit communautaire fonctionne», "mettre un terme à la logique de l’harmonisation vers le bas", "garantir l’égalité entre travailleurs migrants et locaux", revoir et corriger la directive sur le détachement "pour que les normes minimale soient clairement fixées et les droits des travailleurs respectés".

Déi Lénk veut réajuster les salaires et les retraites vers le haut, et ce à partir "de l’instauration d’un salaire minimum européen". Cela ne pourra se faire qu’à travers "une mobilisation importante de ressources publiques" et "une harmonisation progressive des législations nationales en matière fiscale". C’est un non clair au secret bancaire.

 À terme, Déi Lénk veut "la semaine des 35 heures, sans diminution de salaire et avec embauche proportionnelle et obligatoire (..) au niveau européen."

La CJCE ne pourra plus mettre en cause la valeur juridique contraignante de ces règles qui permettront également "la démocratisation de l’économie, notamment en développant le droit de grève et en renforçant la participation des salariés à la prise de décision au sein des entreprises".

Déi Lénk veut soumettre la Banque Centrale Européenne au contrôle politique du Parlement européen et du Conseil. La BCE "devra être redéfinie de manière à prendre en compte des données économiques et sociales essentielles telles le chômage et le pouvoir d’achat des salariés." Le Pacte de stabilité et de croissance "doit être remplacé par un Pacte de la croissance, de la sécurité sociale et de la protection de l’environnement".

3. L’Europe solidaire

Déi Lénk récuse la stratégie de Lisbonne, "fondée sur la libre concurrence, visant à faire de l’Europe l’économie la plus compétitive au monde et un pôle en matière de recherche technologique". Elle "traduit une vision arrogante et euro-centrée du monde." Déi Lénk veut une Union européenne et des stratégies "fondées sur les valeurs de solidarité et de coopération, et non pas sur des principes compétitifs et concurrentiels."

Déi Lénk estime qu’il faut renforcer les organisations syndicales et garantir leur pouvoir d’action.

La politique agricole commune (PAC), doit être réformée en profondeur en prenant en considération la situation agricole mondiale et les relations commerciales avec les pays dits en voie de développement.

Sur le plan financier, les programmes structurels d’ajustement de la Banque mondiale et du FMI doivent être revus et la dette des pays pauvres doit être annulée pour leur permettre justement de dépasser la pauvreté.

4. L’Europe écologique

Pour Déi Lénk, "la crise du système n’est pas seulement d’ordre financier, économique et social, mais aussi écologique, alimentaire et énergétique."

Pour le groupe de gauche, "une vraie politique écologique ne peut se faire que dans la collectivité et par les hommes". Conséquence : L’Europe doit, comme les autres grandes puissances industrielles, réduire sa "consommation effrénée".

Déi Lénk dit non à l’énergie nucléaire et prône "une politique volontariste en matière de recherche sur la production d’énergies alternatives et renouvelables, ainsi que sur la réduction de la consommation d’énergie".

5. L’Europe de la paix

Déi Lénk  ne conteste pas "que la réconciliation des peuples constitue un acquis majeur de la construction européenne". C’est pourquoi, Déi Lénk récuse le Traité de Lisbonne qui exige le "renforcement progressif des capacités militaires des États".

Déi Lénk revendique aussi "la dissolution de l’OTAN" ou bien, "à défaut de pouvoir dissoudre cette alliance, les pays membres de l’Union européenne doivent en sortir".  Conséquence : "Au lieu de soutenir par sa politique de défense la logique du réarmement, l’Union, avec sa vocation affichée de propager la paix, a comme devoir d’appeler au désarmement."

6. L’Europe ouverte

Déi Lénk est d’avis que les dirigeants actuels "sont en train de construire une Europe Forteresse". Le groupe de gauche rejette une politique de l’immigration choisie de l’UE qui "ne concerne que des élites, des cadres et des travailleurs qualifiés dans certains secteurs spécifiques". Déi Lénk rejette la Blue Card, "car il est inadmissible que ce soient les lois du marché qui décident de la mobilité de l’individu". Il veut aussi que "la police privée Frontex qui sillonne la Méditerranée à la recherche des soi-disant immigrants illégaux doit être démise de ses fonctions".

Déi Lénk propose finalement "d’augmenter l’aide au développement en soutenant les projets locaux, alternatifs et durables dans les pays d’émigration pour que la migration ne soit plus la seule issue."

L’Europe que veut Déi Lénk est une Europe qui mène une politique économique européenne, "une Union européenne et des États qui n’hésitent pas à intervenir dans l’économie, rétablissant ainsi la prééminence du politique sur le marché."

"Nouvel interventionnisme démocratique"

Déi Lénk appelle sa manière politique "le nouvel interventionnisme démocratique ». Cet interventionnisme  procédera par interdictions (parachutes dorés, stock-options et "autres rémunérations excessives des patrons"), "augmentera le pouvoir et les droits des salariés au sein des entreprises" et prendra également "dans certains secteurs stratégiques, comme l’énergie et les services publics, des mesures de nationalisation".