Le Sénat tchèque a approuvé le Traité de Lisbonne le mercredi 6 mai 2009 à Prague. Le texte avait été validé auparavant, à la mi-février, par la chambre basse. La voie est donc désormais ouverte à la ratification finale du Traité par le président tchèque.
Après de longs débats, le document destiné à réformer les institutions de l'Union européenne a obtenu la majorité constitutionnelle requise, avec 54 voix sur 79 sénateurs présents. Douze des sénateurs de la droite libérale ODS ont suivi les consignes de leur chef, le premier ministre démissionnaire Mirek Topolanek, et soutenu le texte malgré leurs réticences. Vingt sénateurs ont voté contre, dont 19 ODS, cinq se sont abstenus.
"Il s'agit d'une grande journée pour la position de la République tchèque en Europe et dans le monde", a déclaré après le vote Alexandr Vondra, le vice-premier ministre démissionnaire en charge des Affaires européennes.
Un groupe de sénateurs du parti libéral ODS compte toutefois contester une nouvelle fois le traité devant la Cour constitutionnelle, ce qui risque d'entrainer de nouveaux délais dans le processus de ratification du Traité. Le président Vaclav Klaus a déjà fait savoir qu'il attendrait le résultat de la saisine constitutionnelle avant de signer le texte dont il est un des plus farouches adversaires.
Pour rappel, le Traité de Lisbonne doit, pour entrer en vigueur, être ratifié par tous les 27 pays membres de l'Union européenne. Comme la République tchèque, la Pologne et l'Allemagne doivent compléter le processus de ratification. L'Irlande a par ailleurs promis à ses partenaires européens d'organiser un nouveau référendum d'ici novembre 2009, moyennant quelques aménagements du texte.
A Luxembourg, le ministre délégué aux Affaires européennes, Nicolas Schmit, a réagi dès l’annonce de la nouvelle par un billet posté sur son site Internet qu’il a titré "Merci République tchèque !".
Evoquant les nombreux "soubresauts" connus par la Présidence tchèque de l’Union européenne, le ministre estime ainsi que "grâce à un vote d’aujourd’hui approuvant majoritairement au Sénat le Traité de Lisbonne, ces aléas peuvent être oubliés".
Nicolas Schmit salue ce "grand service rendu à l’intégration européenne" estimant aussi qu’ "en ouvrant la voie à la ratification du Traité de Lisbonne, un mois avant les élections européennes, le Sénat tchèque a donné un signal positif à toute l’Europe, aux citoyens européens et surtout à nos concitoyens de nationalité irlandaise. A eux de jouer maintenant."
Car en effet, aux yeux de Nicolas Schmit, "en cette période de crise, l’Europe a besoin de la confiance de ses citoyens. Elle a besoin d’institutions plus fortes, plus démocratiques et plus transparentes. Elle a besoin d’une volonté politique commune renouvelée pour faire face à la crise et préparer solidairement l’avenir."
Et de conclure, "le Traité de Lisbonne en pourra être un moyen, sûrement pas le seul. Merci aux Tchèques d’avoir ouvert une nouvelle perspective".