Dans son édition du 6 mai 2009, le Tageblatt a publié les résultats d’un sondage en relations avec les élections européennes réalisé courant avril par TNS ILReS auprès d’un échantillon de 1610 personnes ayant le droit de vote.
Les questions portaient tout d’abord sur une éventuelle participation aux élections européennes, si celles-ci devaient avoir lieu le dimanche suivant le sondage et dans le cas où le vote ne serait pas obligatoire. Une manière de mesurer l’intérêt porté aux élections dans un pays où le vote est obligatoire.
Les sondés ont eu ensuite à se prononcer sur la confiance qu’ils accordent aux compétences des différents groupes et partis politiques pour changer l’Union européenne selon leurs vœux.
Enfin, ils ont eu à se prononcer sur les thèmes qui devraient, à leurs yeux, être traités en priorité par l’Union européenne dans les prochaines années.
73 % des sondés ont déclaré qu’ils iraient voter aux élections européennes, et ce même si le droit de vote n’était pas obligatoire. Pour les législatives, ils seraient 82 % à le faire, et l’écart dans l’intérêt porté à chacun des deux scrutins est assez important pour être souligné. Ainsi, ils sont 22 % à annoncer qu’ils n’iraient pas voter aux européennes si le vote n’était pas obligatoire (et 14 % pour les législatives). 5 % ne savent pas.
A l’exception – notable ! – des 18 – 24 ans, qui sont 73 % à avoir répondu par l’affirmative la question, l’intention d’aller voter a tendance à croître avec l’âge, puisque 79 % des plus de 65 ans ont fait part de leur intention d’aller voter pour seulement 67 % des 25 – 34 ans.
Les femmes sont légèrement plus nombreuses à se dire prêtes à aller voter (75 %) que les hommes (71 %), tandis que ceux qui travaillent semblent eux aussi plus motivés par les européennes (77 %) que les inactifs (71 %).
Les électeurs du CSV se détachent par leur ferme intention d’aller voter aux européennes, avec 80 % de réponses affirmatives, suivis par ceux du DP et de Déi Lénk (77 %), puis par ceux du LSAP et de Déi Greng (75 %). Les électeurs de l’ADR et du KPL montrent leur peu d’intérêt pour ces élections avec respectivement 51 % et 40 % de personnes déclarant qu’elles iraient voter aux européennes si le droit de vote n’était pas obligatoire, mais ces derniers chiffres sont à considérer avec la plus grande circonspection, le nombre de sondés se réclamant de ces deux partis étant en effet trop faible pour être statistiquement fiable.
Les chrétiens démocrates / conservateurs ont eu les faveurs de 29 % des sondés, loin devant les sociaux-démocrates / socialistes, qui ont été choisi par 17 % des répondants. Les verts ont été les plus à mêmes de répondre aux aspirations de 12 % des sondés, tandis que ces derniers étaient 9 % à accorder leur faveur aux libéraux. La gauche obtient 2 % d’assentiment, et la droite 2 %.
Il convient cependant de souligner que 18 % des sondés estiment qu’aucun des groupes mentionnés ne sont à leur avis compétents pour changer l’Union européenne selon leurs vœux, auxquels s’ajoutent 11 % de personnes n’ayant pas répondu à la question. Le camp des incertains représente ainsi 29 % des sondés !
A la question "quel mouvement politique du Parlement européen trouvez-vous le plus compétent", 58 % des électeurs du CSV se sont prononcés en faveur des chrétiens démocrates, 56 % des électeurs des Gréng en faveur des Verts européens, 51 % des électeurs du LSAP en faveur des socio-démocrates européens, et enfin 42 % des électeurs du DP en faveur de la faction libérale du Parlement européen. La coïncidence entre partis nationaux et famille politique européenne n’est donc pas si évidente que cela aux yeux des sondés, et c’est particulièrement frappant chez les libéraux.
45 % des sondés ont répondu, sans grande surprise au vu du contexte de la crise, par la lutte contre le chômage - la politique européenne en faveur de l’emploi. Les questions sociales et de sécurité sociale suivent, avec 37 %, puis l’environnement (36 %) et la lutte contre la criminalité (31 %).
La politique européenne en matière d’éducation a été citée par 24 % des sondés, et l’énergie par 23 % d’entre eux. Immigration (17 %), politique étrangère européenne (15 %), recherche et innovation (14 %), solidarité avec les pauvres (13 %) apparaissent assez loin derrière les préoccupations liées à la conjoncture économique et sociale. Le marché intérieur, la politique européenne de défense et la culture sont des thèmes prégnants pour, respectivement, 9 %, 7 % et 4 % des sondés.