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Elections européennes - Opinion
Si l’UE est plutôt une chance pour la majorité des Européens, l’intérêt pour les élections européennes n’est, lui, pas à la hauteur selon un sondage TNS
Le Luxembourg fait figure d’exception avec un intérêt record pour les européennes de juin 2009
19-05-2009


Le 18 mai 2009, la Fondation pour l’Innovation politique, a présenté les résultats d’un sondage réalisé entre le 25 mars et le 15 avril 2009 par TNS Opinion auprès de 15 130 Européens âgés de plus de 18 ans.

L’UE, plutôt une chance pour la majorité des Européens

Dans une première question les sondés étaient été invités à dire si "personnellement, dans le contexte général de la mondialisation – c'est-à-dire des échanges des biens et de la libre circulation des personnes - l’Union européenne constitue" plutôt une chance, plutôt une menace ou ni l’un ni l’autre.

La majorité des sondés des 27 y voit une chance, à 56 %, contre 17 % qui la considèrent plutôt comme une menace et 20 % qui ont répondu "ni l’un ni l’autre". Au Luxembourg, les sondés sont largement au-dessus de la moyenne européenne, avec 64 % de personnes qui voient une chance dans l’UE, dépassés cependant par leurs voisins allemands (70 %) et français (67 %). Parmi les pays limitrophes du Grand-Duché, seule la Belgique fait ainsi pâle figure en matière d’euro-optimisme, avec 47 % de personnes interrogées ayant opté pour la réponse "plutôt une chance". Mais ce résultat est à considérer au regard aussi de la deuxième option proposée aux sondés, car les Belges sont finalement moins nombreux (14 %) que la moyenne européenne à voir l’UE comme une menace, ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne, de la France et du Grand-Duché, où ils sont entre 21 et 22 % à la voir comme telle.

Et si l’on regarde plus en détail le profil des sondés, on se rend compte que les hommes ont plus tendance à voir l’Europe comme une chance que les femmes (60 % contre 53 %), tandis que cette vision plus optimiste est nettement plus partagée par les plus jeunes que par les plus âgés. Ainsi l’écart entre les 18-24 ans (65 %) et les + de 55 ans (52 %) qui partagent ce point de vue atteint 13 %.

Le Luxembourg largement en tête pour ce qui est de l’intérêt de ses citoyens pour les élections européennes

A la deuxième question qui leur était adressée, les sondés devaient dire leur degré d’intérêt pour les élections européennes de juin 2009. 11 % seulement des citoyens européens se sont dits "très intéressés" par ces élections. 35 % sont "plutôt intéressés", ce qui fait en tout 46 % de personnes intéressées par le scrutin de juin. Ils sont 35 % aussi à se dire "plutôt pas intéressés" et 18 % à répondre qu’ils ne sont pas du tout intéressés, soit un total de 53 % tout de même d’Européens qui se disent loin d’être passionnés par ces élections.

Le Luxembourg fait cependant ici très bonne figure avec 29 % (un record dans toute l’UE) de personnes "très intéressées" par ce scrutin, et ce sans compter encore les 39 % qui se disent "plutôt intéressés". Les voisins directs du Grand-Duché font tous preuve d’un intérêt légèrement supérieur ou égal à la moyenne européenne, mais on peut relever cependant qu’en France, les personnes qui ne se disent pas du tout intéressées par les européennes (20 %) sont un peu plus nombreuses que la moyenne de l’UE. Le record absolu de désintérêt pour ces élections est battu par la Slovaquie avec 41 % de personnes "plutôt pas intéressées" et 29 % de personnes "pas du tout intéressées" !

Plus d’éducation, de croissance économique, d’emploi et de social, mais moins de défense, d’aide aux voisins et d’agriculture

Les sondés ont eu ensuite à se prononcer sur les domaines dans lesquels ils aimeraient que leur candidat propose d’augmenter en priorité les dépenses de l’Union européenne. Ce sont l’éducation et la formation qui arrivent en tête tant dans l’UE (41 %) qu’au Luxembourg (54 %). Suivent la croissance économique (31 % pour la moyenne européenne et 32 % pour le Luxembourg) et les affaires sociales et l’emploi (27 % et 28 % respectivement pour la moyenne européenne et le Luxembourg).

Pour ce qui est des domaines dans lesquels les sondés souhaiteraient que les dépenses soient diminuées en priorité pour que le budget de l’Union européenne reste constant, les Luxembourgeois sont là encore très proches de la moyenne européenne. Et ce qu’ils sont prêts à sacrifier en priorité c’est la défense et la sécurité (pour 35 % des sondés et 38 % des Luxembourgeois), l’aide aux pays voisins de l’UE, y compris les pays candidats, (pour 33 % des sondés dans l’UE et au Grand-Duché), et l’agriculture et le développement rural (pour 14 % en moyenne dans l’UE et pour 18 % des Luxembourgeois interrogés).

Les Luxembourgeois se distinguent par l’importance qu’ils accordent aux syndicats comme moyen de faire entendre leur opinion

Les sondés ont eu ensuite à se prononcer sur leurs préférences en matière de moyens d’information pendant la campagne pour les élections européennes. Et l’on peut noter que les électeurs interrogés du Luxembourg se distinguent par la volonté d’un site Internet récoltant l’ensemble des informations sur les élections (ce qu'Europaforum.lu fait d'ailleurs, voir notre dossier thématique), les candidats, les programmes. Ils sont en effet 37 % (contre 28 % en moyenne en Europe) à avoir fait ce choix, qui arrive dans leurs réponses à égalité avec les débats télévisés entre les responsables des partis politiques.

Interrogés sur les moyens qu’ils jugent les meilleurs pour faire entendre leur opinion par les responsables politiques, les sondés ont répondu à 46 % par "voter" (50 % pour les Luxembourgeois), ce qui reste la première réponse donnée dans l’ensemble de l’UE. Suit la participation à des débats avec des responsables politiques pour 20 % des Européens et 24 % des Luxembourgeois. Ces derniers se distinguent par l’importance qu’ils accordent à l’adhésion à un syndicat : ils sont en effet 20 % à avoir donné cette réponse, pour 10 % seulement en moyenne dans l’UE.