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Politique étrangère et de défense
Jean Asselborn commente les incertitudes institutionnelles avant le Conseil européen et les relations difficiles entre l’UE et Israël
15-06-2009


Urmas Paet, Jean Asselborn et Per Stig MollerJean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères a commenté lors d’un point de presse en marge du Conseil Affaires générales et Relations extérieures qui s’est tenu le 15 juin 2009 à Luxembourg les préparatifs du Conseil européen des 18 et 19 juin 2009 et la rencontre entre les ministres européens des Affaires étrangères et le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.

Affaires institutionnelles incertaines

Beaucoup d’incertitudes planent encore sur la nomination du président de la Commission européenne et le contexte légal dans le cadre duquel sera constitué la Commission. Selon les "discussions en coulisses" dont Jean Asselborn a fait état, les "deux plus grands pays de l’UE", en l’occurrence l’Allemagne et la France,  voudraient que le nouveau  président de la Commission, "qui pourrait être le président actuel", reçoive déjà une nomination politique dès la fin de la semaine en cours. Le Parlement européen serait consulté dès qu’il se sera constitué à partir du 14 juillet 2009. La formalisation de la nominalisation  de la Commission pose cependant encore problème. Se fera-t-elle dans le cadre du traité européen actuellement en vigueur, le Traité de Nice, ou bien dans le cadre du Traité de Lisbonne. Dans le premier cas, un pays devra renoncer à "son" commissaire. Dans le deuxième cas, chaque pays conserverait "son" commissaire jusqu’en 2014. En ce qui concerne la position du Luxembourg, Jean Asselborn n'a rien révélé.

Tout cela dépend avant tout de l’issue de l’hypothèque irlandaise, alors que l’Irlande a demandé un certain nombre de garanties avant de procéder en automne à un nouveau référendum sur le Traité de Lisbonne. Et là, la difficulté réside à trouver le moyen d’en donner sans que l’on soit obligé d’entrer de nouveau dans une logique de ratification des garanties données. Exemple donné par Jean Asselborn : la neutralité. Peut-on donner des garanties à la seule Irlande alors que l’Union européenne compte encore deux autres pays neutres, l’Autriche et la Finlande ?

Difficiles relations entre l’UE et Israël

Jean Asselborn venait juste de sortir d’une rencontre bilatérale avec le nouveau chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lierbermann lorsqu’il a commenté le discours du Premier ministre de l’Etat d’Israël, Benjamin Netanyahu. Comme point positif, Asselborn a cité la reconnaissance du droit des Palestiniens à un Etat. Comme point négatif, il a cité le refus de l’actuel gouvernement israélien à renoncer au développement des colonies en Cisjordanie, qui est de nouveau appelée, a-t-il souligné, "Judée et Samarie", selon le vocabulaire traditionnel de la droite et de l’extrême droite israélienne. Bref, pour Asselborn, "un esprit particulier règne à Jérusalem."

Pour Jean Asselborn, la colonisation qui continue équivaut à "une accaparation des terres palestiniennes" et constitue "une provocation continue". Israël ne peut pas s’attendre selon lui à ce que les relations avec l’UE s’améliorent s’il ne s’engage pas dans un processus de paix. Et de mettre en garde les dirigeants israéliens contre ce qui se passe à Gaza – "chômage, absence de perspectives, situation humanitaire désastreuse"- qui reste "une bombe à retardement". Sa conclusion : "Israël ne pourra pas vivre en paix tant qu’une solution ne sera pas trouvée pour Gaza."