Ainsi qu’ils l’avaient annoncé de longue date, les 26 conservateurs britanniques élus au Parlement européen, les "tories", ont quitté le Parti populaire européen (PPE) et ont constitué avec, entre autres, les 15 eurodéputés polonais du parti des frères Kaczynski, Droit et Justice (PiS), et les 9 représentants du Parti civique démocratique tchèque, le fameux ODS du président Vaclav Klaus, un nouveau groupe parlementaire.
Le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE/ECR), créé le 22 juin 2009, rassemble ainsi 55 eurodéputés issus de huit pays, et il pourrait constituer la quatrième force politique au sein du Parlement nouvellement élu, devant les Verts. Ce groupe, issu en grande partie du PPE entend se distinguer du parti qui a remporté le plus grand nombre de voix aux élections européennes par son opposition à toute idée de fédéralisme européen et son attachement à la souveraineté de l’Etat-nation. Ce qui explique aussi l’attrait qu’il a pu exercer sur certains eurodéputés anciennement affiliés au groupe eurosceptique assez disparate de l’Union pour l’Europe des Nations (UEN), qui se situe à la droite de la droite de l’échiquier politique.
Si cette scission a soulevé nombre de critiques, elle est cependant pour François Biltgen , cité par le Luxemburger Wort dans son édition du 26 juin 2009, "une conséquence logique" car le PPE n’est pas seulement "l’alliance de tous ceux qui sont contre les socialistes". Une définition contre laquelle s’était d’ailleurs insurgé Jean-Claude Juncker en janvier 2009, lors du congrès européen du CSV à Moutfort. Et comme l’a rappelé le président du CSV, ce qui unit les partis démocrates-chrétiens européens au sein du PPE, c’est "une pensée pro-européenne".