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Entreprises et industrie - Recherche et société de l'information
Le Luxembourg devrait accueillir une fondation européenne pour la recherche en gouvernance d’entreprise
L’objectif : accroître la contribution scientifique européenne aux grands débats sur la question
18-06-2009


ecgi-uniL’"European Corporate Governance Institute" (ECGI) et l’Université du Luxembourg ont signé le 18 juin 2009 un accord en vue de la création à Luxembourg d’un nouvel organisme, la "European Corporate Governance Research Foundation" (ECGRF). Cette fondation offrira un cadre à la recherche en matière de gouvernance d’entreprise. Et ce alors que la gouvernance d’entreprise vient justement, le 13 juin dernier, d’être désignée comme la première des cinq catégories du "Cadre de Lecce" sur lequel se sont entendus les ministres des finances du G8, et qui entend fixer un cadre à des principes et des standards communs en matière de propriété, d’intégrité et de transparence.

L’ECGI, qui a fait depuis 2002, année de sa création, de la recherche sur la gouvernance d’entreprise son cheval de bataille, a ainsi conclu avec l’Université de Luxembourg un partenariat stratégique qui prévoit la création d’une fondation pour la recherche. Les ressources de ce futur organisme devront être suffisantes pour asseoir sa présence physique et intellectuelle et poursuivre un programme de recherches permettant d’inspirer les orientations du siècle à venir.

A cette fin, la gouvernance d’entreprise continuera à être interprétée très largement pour inclure tous les domaines de la finance d’entreprise, du droit des sociétés et de l’économie institutionnelle. Cela concerne la gouvernance de tous types d’entreprises, cotées ou non, industrielles et financières, y compris les banques et l’assurance, les bourses, les coopératives, les organismes à but non lucratif, les fondations et les fonds de placement.

Les sujets de recherche à traiter couvrent notamment la propriété et le contrôle, l’activisme actionnarial, les entreprises familiales, le private equity, les fonds d’investissement souverains, le rôle des débiteurs, la représentation des travailleurs, la fonction de "gendarme" que jouent les agences de notation, les cabinets d’avocats, les banques d’investissement, les comptables et les réviseurs. En bref, l’ECGRF soutiendra l’ECGI dans sa mission de promoteur d’une recherche de pointe sur des sujets d’actualité brûlante tels que le rôle de la gouvernance d’entreprise dans la prévention de crises bancaires.

Lorsque sa dotation atteindra un seuil de 6,6 millions d’euros, l’ECGI devrait, selon les termes de l’accord, transférer son siège de la Belgique au Luxembourg et se transformer en une association sans but lucratif de droit luxembourgeois. Dans la foulée, l’Institut créera l’ECGRF, une fondation de statut luxembourgeois également.

L’objectif annoncé de la manœuvre : accroître l’efficacité de la contribution européenne aux défis qui attendent les entreprises, les autorités de régulation et les décideurs politiques.

Et c’est bien dans ce sens que Paul Bett analyse, dans le Financial Times du 18 juin 2009, la création à Luxembourg de cette nouvelle fondation, qui n’est pour lui pas tout à fait le fruit d’une coïncidence. Alors que la gouvernance d’entreprise a pris une place de choix dans les discussions des ministres des Finances du G8 qui se sont rencontrés à Lecce le 13 juin dernier, le chroniqueur annonce d’ores et déjà que cette question risque d’être le terrain d’une nouvelle bataille entre Américains et Européens qu’opposent des approches très différentes en matière de capitalisme et de standards de gouvernance d’entreprise.

Pour Paul Bett, c’est au niveau de la recherche que tout se joue et l’Europe est à ses yeux, "du fait de la diversité de ses expériences et de ses cultures d’entreprise, un laboratoire de loin plus fertile en termes de conduite d’entreprise et en leçons". Le lancement de l’ECGRF montre ainsi que "l’Europe semble avoir enfin pris conscience de la nécessité de renforcer sa propre contribution académique dans les débats actuels". Un sentiment renforcé encore par le patronage que José Manuel Barroso a apporté à l’initiative.