En apprenant à Bruxelles, où elle a repris le 10 juin 2009 son travail en tant que questeur du Parlement européen, la nouvelle que la commissaire européenne Mariann Fischer-Boel renonçait à son idée d'autoriser le coupage de vin rouge et blanc pour faire du rosé, la députée européenne réélue Astrid Lulling, présidente de l'Intergroupe Viticulture-Tradition-Qualité et fortement opposée à cette idée, a crié victoire.
En effet, au mois de mars, elle avait organisé à Strasbourg, avec les professionnels du vin rosé, une réunion de l'Intergroupe pour préparer une question orale à la Commissaire en charge de la politique viticole, qui a été discutée en plénière à Strasbourg le 5 mai 2009. A cette occasion Astrid Lulling avait fait en plénière entre autres la déclaration suivante: "Les producteurs de vins de qualité et les consommateurs avertis, les vrais connaisseurs des produits de nos terroirs ne veulent entendre parler de mélange ou de coupage comme pratique œnologique. Il est donc compréhensible que les viticulteurs de nombreuses régions européennes redoutent les conséquences économiques, sociales et environnementales de la levée de l'interdiction de coupage entre vins blancs et rouges pour produire du rosé. La concurrence forcément déloyale qui en résultera risque de pénaliser des régions entières qui se sont spécialisées sur la production d'un rosé de qualité, adapté à une demande croissante."
A cette occasion, Astrid Lulling avait demandé à la Commission avant de prendre une décision de procéder à une large concertation avec les professionnels de la filière, sur base d'une étude approfondie concernant les conséquences économiques, sociales et environnementales possibles d'une levée de l'interdiction de coupage.
Elle avait demandé par ailleurs quelles solutions la Commission envisagerait au cas où elle ne retirerait pas sa proposition de levée de l'interdiction de coupage pour éviter que ce marché fragile d'un vin à cycle court s'écroule et fragilise le tissu économique de toute une région avec ses activités culturelles et touristiques développées autour de la filière viti-vinicole.
Ces questions embarrassantes ont certainement contribué selon Astrid Lulling à la décision de la Commission de retirer sa proposition ce qui l'a fortement satisfaite. Aussi les producteurs du rosé, surtout de la région du Var, se félicitent de cette décision de la Commission européenne de ne pas modifier les règles de production du vin rosé.