Le taux de participation au niveau européen connaît une baisse continue depuis les premières élections au suffrage universel de 1979 et, selon les estimations publiées en fin de soirée sur le site du Parlement européen, elle serait pour l’UE des 27 de 43,39 %. En 2004, le taux de participation atteignait 45,47 %, tandis qu’il frôlait les 62 % il y a de cela 30 ans.
Ainsi que l’a souligné Ernst Moutschen, chef de la Représentation de la Commission européenne à Luxembourg, alors qu’il réagissait aux premières projections diffusées sur la chaîne europarl.tv, ce taux atteint des scores particulièrement bas dans certains nouveaux Etats membres : en Slovaquie, moins de 20 % des électeurs se sont rendus aux urnes, même s’ils ont été plus nombreux à le faire qu’en 2004. En Lituanie, le taux de participation atteint 20,54 % tandis qu’il oscille en République Tchèque, en Pologne et en Roumanie entre 25 et 27,5 %. Au Luxembourg il atteint 91 % selon les mêmes sources. Mais comme en Belgique, le vote y est obligatoire.
Ernst Moutschen a commenté les premières estimations au niveau européen d’après lesquelles le groupe socialiste aurait perdu le plus de sièges au Parlement européen, tandis que les Verts seraient les vainqueurs de ce scrutin. Le nombre de sièges du Parti Populaire Européen (PPE), pour sa part, reste stable, malgré une baisse du nombre des députés, et fait du PPE le groupe le plus fort au Parlement européen.
Cela pourrait signifier selon Ernst Moutschen que le candidat des conservateurs à la Présidence de la Commission européenne, José Manuel Barroso, restera très probablement le président de la nouvelle Commission. Ernst Moutschen s’est également montré favorable pour le Luxembourg à une séparation des dates des élections européennes et législatives, ce qui pourrait remettre l’Europe au cœur d’une campagne électorale européenne.
La tendance au renforcement des conservateurs du PPE se fait sentir dans de nombreux pays, et notamment en Allemagne, où la CDU remporterait 42 sièges, contre 23 pour les socialistes. Idem en Italie, où le parti de Berlusconi obtient une victoire écrasante avec 36 sièges sur 72. C’est le cas aussi en Espagne, même si la victoire est moins nette, puisque les conservateurs devanceraient, avec 23 sièges, les socialistes de 2 sièges. Le Portugal voit aussi les conservateurs en tête, avec 10 sièges sur 22, tandis que la Roumanie enverra à Strasbourg 14 eurodéputés sur 33 rejoindre les rangs du PPE.
En France, l’UMP obtient 30 sièges, tandis que les socialistes se retrouvent loin derrière, avec 14 sièges, moins de la moitié des sièges qu’il détenait avant. C’est finalement la liste Europe écologie de Daniel Cohn-Bendit, qui, avec 14 sièges aussi, semble sortir gagnante de ce scrutin.
La victoire des conservateurs est écrasante en Hongrie aussi où ils raflent 15 sièges sur 22, tandis que le parti d’extrême droite Jobbik fait une percée de 15 points et décroche 3 sièges au Parlement européen.
En Autriche, les conservateurs obtiendraient 6 sièges, contre 5 pour les sociaux-démocrates, qui se retrouvent ainsi à égalité avec ceux qui vont aller grossir le groupe des "autres", à savoir le FPÖ et la liste du Dr Martin.
En Lettonie, les socialistes n’obtiennent pas même un siège, et 3 eurodéputés sur 8 devraient aller grossir les rangs eurosceptiques de l’Europe des Nations.
En Pologne, les conservateurs gagneraient 28 sièges sur 50, tandis que la gauche n’en aurait que 6. Le parti Droit et Justice des frères Kaczynski enverrait quant à lui les 16 eurodéputés restant qui rejoindraient eux aussi le parti de l’Europe des Nations.
Le parti d'extrême droite (PVV) du député Geert Wilders a obtenu 17 % des voix aux Pays-Bas, soit 4 sièges, devenant ainsi la deuxième formation du pays, derrière les chrétiens démocrates (CSA) qui enverraient eux 5 eurodéputés au Parlement européen.
En Irlande, le parti Libertas de Declan Ganley, qui avait alimenté avec ses propres fonds la campagne référendaire contre le traité de Lisbonne qui s’était soldée par la victoire du "Non" en juin 2008, n’a pas pu obtenir de siège, ce qui laisse augurer une issue positive du deuxième référendum sur le traité de Lisbonne prévu en novembre 2009.
A l’inverse, les socialistes tchèques qui obtiendraient 7 sièges au Parlement européen devanceraient largement les chrétiens-démocrates qui enverraient pour leur part 2 eurodéputés à Strasbourg. Mais le grand vainqueur semble cependant être l’ODS, le parti de l’eurosceptique président Vaclav Klaus, qui, avec 9 eurodéputés, viendrait gonfler les rangs le groupe des "autres" au Parlement européen.
En Grèce, l’opposition socialiste est au coude à coude avec le groupe des conservateurs puisque chacun d’entre eux obtient 8 sièges, tandis que trois eurodéputés grecs viendront renforcer les rangs de la gauche unitaire européenne.
A Malte, les socialistes obtiennent 55 % des voix et décrochent ainsi 3 sièges sur 5.