Les ministres des Transports de l’UE se sont réunis le 11 juin 2009 à Luxembourg à l’occasion du Conseil Transports Télécommunications et Energie (TTE). La mise en place de corridors internationaux de transport ferroviaire des marchandises a constitué un point important de l’ordre du jour de cette réunion à laquelle prenait part Lucien Lux, ministre des Transports du Grand-Duché.
Partant du constat que la part du ferroviaire dans le transport de marchandises en Europe n'a cessé de décliner ces dernières décennies, les ministres des 27 étaient invités à un débat public au sujet d’une proposition de règlement qui vise deux objectifs : déterminer les modalités de fonctionnement du réseau ferroviaire, afin de rendre plus compétitif le fret ferroviaire au niveau européen, et limiter par la même occasion la croissance exponentielle du transport routier de marchandises.
Les discussions se sont concentrées sur la question de la priorité du transport des passagers sur le transport de marchandise. L'Europe donne en effet depuis longtemps la priorité aux trains de passagers, qui s'approprient les investissements et les créneaux sur les axes existants, pénalisant du coup le développement et la ponctualité des services de transport de marchandises. Une tendance que la Commission européenne proposait de renverser, avec le soutien d’un certains nombres de pays comme les Pays-Bas, la Belgique ou la France, le long d’un certains nombres d’axes de transport.
Cette idée a cependant suscité de vifs échanges. Un groupe de pays, mené par l’Allemagne, et qui comprenait aussi le Luxembourg, a défendu la priorité des trains de passagers sur les trains de marchandise. Comme l’a expliqué Lucien Lux au Tageblatt à l’issue de la réunion, inverser la tendance risquerait en effet de soulever un certains nombres de difficultés sur la ligne Luxembourg-Metz, stratégique pour la circulation des frontaliers qui constituent un des piliers de l’économie du Luxembourg et de la Grande Région.
Reste que cette ligne est intégrée au sillon Rotterdam-Anvers-Luxembourg-Metz-Dijon-Lyon qui compte désormais parmi les neuf "corridors" définis finalement par les ministres qui ont réussi à trouver un compromis. Gustáv Slamečka, ministre tchèque des Transports dont le pays assume la Présidence de l’UE, s’est donc félicité que les ministres soient parvenu à "prévenir les répercutions négatives de la création des corridors pour le transport de fret sur le transport de personnes".