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Elections européennes
Nico Wennmacher, syndicaliste et cheminot, se dit déçu par le "désaveu de la social-démocratie" en Europe
Le président honoraire du Landesverband cherche les raisons du recul du LSAP dans le fait que "la politique a continué son chemin comme si de rien n’était" à l’issue du référendum de 2005
29-06-2009


L'interview de Nico Wennmacher sur le site www.lequotidien.luNico Wennmacher, président honoraire du Landesverband, ou Fédération nationale des cheminots, travailleurs du transport, fonctionnaires et employés Luxembourg (FNCTTFEL), s’est retiré de la tête de ce syndicat le 9 mai dernier. Il revient, dans un entretien accordé à Jean Rhein et publié dans le Quotidien du 29 juin 2009, sur sa carrière de syndicaliste mais aussi sur les élections de juin 2009 auxquelles il avait lui-même pris part en tant que candidat sur les listes LSAP de la circonscription centre. Nico Wennmacher est aussi membre de la Chambre des salariés et il participe au groupe de travail consacré aux Transports du Comité et social de la Grande Région.

Pour Nico Wennmacher, "le problème principal du LSAP est actuellement d'articuler de la meilleure façon possible son identité, ses messages, ses alternatives politiques, et surtout ses différences par rapport aux autres partis, en l'occurrence le CSV, le DP, et en général par rapport au néolibéralisme, en tant que courant dominant de la politique".

Et c’est aussi de son point de vue de cheminot et de syndicaliste qu’il parle ainsi, car selon lui "les directives européennes qui ont été transposées au Grand-Duché font sentir le poids néfaste de la libéralisation". Une évolution à laquelle les cheminots sont particulièrement sensibles du fait de leur "tradition d'une coopération transfrontalière" qui explique que "les enseignements des conséquences de la libéralisation en Grande-Bretagne et en Allemagne ont pu être tirés".

Le constat que Nico Wennmacher tire des élections de juin 2009, c’est que ce n’est pas seulement le LSAP qui sort "affaibli des élections", mais que "presque partout en Europe, la social-démocratie a été désavouée". Ont été ainsi renforcées à travers l’Europe "les forces néolibérales qui sont responsables, dans une plus grande mesure que la social-démocratie, des orientations politiques qui ont favorisé et causé directement la crise financière et économique". Et le syndicaliste luxembourgeois de mettre en cause "notamment le président de la Commission européenne, Barroso, et son équipe". Selon lui "il n'y a pas lieu d'espérer que le pacte de stabilité soit remis en cause; les banques ont reçu leur aide publique, et des restrictions budgétaires ne tarderont pas à être opérées dans d'autres domaines pour rétablir l'équilibre et pour revenir aux critères de stabilité précédents".

Nico Wennmacher avoue donc une certaine "déception" à l’issue de ces élections. Mais il en cherche aussi les explications dans la "crédibilité" des positions défendues par son propre parti. Aussi il rappelle par exemple, lui qui s’était engagé lors de la campagne référendaire de 2005 contre le Traité constitutionnel, que "dans les fiefs socialistes, dans le sud du pays en particulier, le vote non était prédominant" et il estime que "jusqu'à présent, ces citoyens n'ont toujours pas reçu de réponse politique ni à leurs interrogations fondées, ni à leurs inquiétudes". "La politique a continué son chemin comme si de rien n'était", continue le cheminot, et "cela pourrait expliquer pourquoi dans les fiefs socialistes le LSAP n'a pas été honoré de la confiance de tous ses anciens électeurs".