Le 6 juillet 2009, les ministres des Finances et de l’Economie se réunissaient à Bruxelles pour une réunion de l’Eurogroupe que présidait Jean-Claude-Juncker et à laquelle participait aussi Jeannot Krecké, ministre de l’Economie.
A l’occasion de la conférence de presse qui a suivi la réunion, Jean-Claude Juncker a appelé à ce que la zone Euro soit représentée auprès du Fonds monétaire international (FMI). "Nous avons besoin d’un siège qui représente les membres de la zone Euro" a-t-il ainsi déclaré, soutenu dans cette idée par Joaquín Almunia, membre de la Commission européenne en charge des Affaires économiques et monétaires. Ce dernier estime que la concrétisation de cette idée d’une représentation commune est "encore loin", ce qui s’explique par la résistance que certains Etats membres de la zone Euro, qui sont aussi de grands contributeurs au FMI, opposent à cette proposition.
Si d’aucuns annoncent, au regard du recul des prix à la consommation que la zone Euro a enregistré en juin pour la première fois de son histoire, que le risque de déflation plane sur la zone Euro, Jean-Claude Juncker a pour sa part assuré qu’il n'y a "aucun risque de déflation".
"Notre analyse, partagée par la Banque centrale européenne, est la suivante: malgré la baisse du niveau général des prix en juin, il est faux de dire que la zone Euro est au bord de la déflation", a expliqué le président de l’Eurogroupe. La baisse des prix s’explique en effet en grande partie par la baisse des prix de l’énergie.
Les stratégies de sortie de crise ont aussi été discutées au cours de la réunion, et deux camps semblent s’affronter là. Du fait de la crise, 20 des 27 pays de l'UE devraient en effet avoir cette année des déficits supérieurs à la limite européenne de 3 % du Produit intérieur brut (PIB), et 13 sur 16 dans la zone Euro. La Présidence suédoise de l’Union européenne, qui prône un retour à la discipline budgétaire via une baisse des dépenses, une hausse des impôts ou une combinaison des deux, a fait de cette question un de ses chevaux de bataille. Si elle a bien quelques alliés, certains pays estiment cependant que la priorité ne réside pour le moment pas dans cette stratégie visant à réduire les déficits.
"Nous pensons tous que les mesures de soutien, y compris les mesures budgétaires, les mesures (pour le) secteur financier et le marché du travail doivent être maintenues en place aussi longtemps que la situation économique se dégrade", a pour sa part déclaré Jean-Claude Juncker. Mais le président de l’Eurogroupe a souligné par ailleurs que les politiques de relance ne pourraient pas être éternellement maintenues. "Nous pensons que les déficits que nous allons accumuler en 2009 et 2010 doivent être réduits par étape, et qu'à terme l'équilibre devra être établi afin d'assurer la soutenabilité budgétaire à long terme des finances publiques", a-t-il poursuivi.
A ce stade, le débat ne porte donc pas sur l'arrêt immédiat des plans de relance engagés car la crise est toujours là. Et le fait que l'Europe risque encore connaître pendant de long mois une forte hausse du chômage, constat tiré par Jean-Claude Juncker qui a appelé à ne pas laisser germer une "crise sociale", est un argument de poids pour ceux qui s’opposent aux plus farouches partisans d'un retour rapide à la discipline budgétaire.
Jean-Claude Juncker a saisi l’occasion pour annoncer qu’il était prêt à rester président de l’Eurogroupe.
En marge de cette réunion, le Premier ministre luxembourgeois a rencontré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avec lequel il a abordé différents sujets de l’actualité européenne. Et, à en croire les médias luxembourgeois, Viviane Reding devrait pouvoir briguer un troisième mandat à la Commission européenne. Mais la confirmation officielle devrait n’être donnée que le 7 juillet 2009 en début de soirée. Affaire à suivre sur Europaforum.lu!