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Entreprises et industrie - Recherche et société de l'information
La recherche et l’innovation dans les secteurs de l’automobile, de la construction et de l’industrie manufacturière sont au cœur du plan de relance européen
268 millions d’euros sont investis dans 3 Partenariats Public-Privé dans le cadre des appels FP7 de fin juillet 2009
10-07-2009


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Jean-Michel LUDWIG

Chef de projet senior

Responsable Programmes européens

Tel: +352 43 62 63 – 1  

 


Gilles SchlesserLe 10 juillet 2009, l’Agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche (Luxinnovation) organisait à la Chambre de Commerce une conférence consacrée aux partenariats public-privé au service de la recherche et de la croissance en Europe.

Les chercheurs et les industriels sont venus nombreux à un rendez-vous qui avait pour objectif de les informer en détail sur les possibilités offertes par les trois nouveaux "Partenariats Public-Privé" (PPP) dans lesquels l’UE a décidé d’investir dans le cadre du plan de relance de l’économie européenne : "Green Cars" (Voitures vertes), "Energy-Efficient Buildings" (Bâtiments économes en énergie) et "Factories of the Future" (Usines de demain).

Les Partenariats Public-Privé (PPP)

L’enjeu de ces PPP, conjointement mis en place par la Commission européenne et les hauts représentants de l’automobile, de la construction et de l’industrie manufacturière, est de concilier les intérêts des secteurs public et privé dans des activités communes de recherche.

Il s’agit de soutenir l’innovation dans ces trois secteurs qui sont considérés comme particulièrement porteurs de croissance, mais qui ont aussi subi une baisse de la demande en raison de la crise tout en faisant face à des défis écologiques importants.

Ces initiatives représentent un budget total de 7,2 milliards d’euros sur quatre ans. Ces PPP sont financés à parts égales par les industries et la Commission européenne, qui accordera dès 2009, un budget provenant de plusieurs domaines thématiques du volet "Coopération" du 7e Programme-Cadre européen de Recherche et Développement (FP7 ou 7e PCRD).

Le 7e PCRD, dont la dotation budgétaire a considérablement augmenté pour la période 2007-2013 par rapport aux précédentes périodes de programmation, dispose d’environ 20 milliards d’Euros pour ces 7 années, et le volet "coopération", qui finance les projets transnationaux de recherche collaborative, en est aussi le plus important.

Les 5 domaines concernés par les PPP sont : Energie, Environnement, Matériaux, Transports et Technologies de l’Information et de la Communication, et il convient de souligner que ces domaines comptent parmi les plus largement dotés dans le cadre du FP7.

Le montant du budget consacré aux PPP, dans les appels à propositions du FP7 annoncés fin juillet, s’élève à 268 millions d’euros pour des projets de recherche collaborative en Europe.

Factories of the Future - Usines de demain

"Factories of the Future" mise sur l’amélioration des techniques de production dans l’industrie manufacturière Mathias Linkeuropéenne. Il s’agit de développer des processus de fabrication plus "verts", économes, sécurisés, modulables et fiables afin de relever les défis de la mondialisation.

L’enjeu est de taille car les usines regroupent 20 % des travailleurs européens et représentent 21 % du PIB de l’UE. Ce PPP regroupe 25 secteurs industriels transversaux et bénéficie d’un budget de 1,2 milliards d’euros, dont 95 millions seront débloqués lors du premier appel à propositions publié le 30 juillet 2009.

Les appels à propositions qui permettront de financer ces projets s’inscriront dans le domaine des nanosciences et nanotechnologies ainsi que dans celui des nouvelles technologies de l’information.

Energy-efficient Buildings - Bâtiments économes en énergie 

"Energy-efficient Buildings" veut stimuler le secteur du bâtiment tout en apportant des solutions pour réduire les consommations d’énergie des constructions nouvelles et rénovées et pour que celles-ci couvrent leurs propres besoins en énergie.

Ce PPP a une importance majeure tant dans la relance de l’économie que pour le respect du paquet énergie-climat. Le secteur du bâtiment emploie en effet 32 millions de personnes en Europe et le secteur immobilier représente 10 % du PIB de l’UE, mais aussi 40 % de sa consommation énergétique totale.

En voulant développer des technologies toujours plus performantes telles que le photovoltaïque ou le vitrage intelligent, ce PPP, doté d’un budget d’un milliard d’euros pour 4 ans, consacrera 65 millions d’euros en 2010 lors du premier appel à propositions annoncé le 30 juillet 2009.

Les thèmes dans lesquels s’inscrira ce PPP sont les nanosciences et nanotechnologies, l’énergie, l’environnement et les nouvelles technologies de l’information.

Green Cars -Voitures vertes

"Green Cars", qui est le PPP destiné à l’industrie automobile en Europe, vise l’utilisation d’énergies renouvelables et non-polluantes, des avancées en termes de sécurité et une meilleure gestion du trafic.

Le secteur de l’automobile emploie, en comptant les emplois indirects qu’il génère, près de 13 millions de personnes dans l’UE tandis que l’enjeu du carburant est de taille : 73 % du pétrole utilisé en Europe est en effet destiné aux transports.

Ce PPP possède de loin le budget le plus important, puisque sa dotation initiale d’un milliard d’euros est passée à 5 milliards grâce à des prêts de la Banque Européenne d’Investissement.

Un premier appel à propositions, qui sera publié le 30 juillet 2009, représentera 108 millions d’euros pour l’année 2010.

Les industries dans les programmes de recherche européens : l’expérience de DELPHI

Etienne JacquéEtienne Jacqué, ingénieur en chef chez l’équipementier automobile Delphi, qui est pour partie implanté au Grand-Duché, a expliqué la stratégie de développement technologique de la société qui est basée sur la sécurité, l’écologie, et les nouvelles technologies de communication.

Pour Delphi, les variables qui peuvent influer sur le développement technologique sont déterminés par des facteurs comme la législation locale, la législation globale, qui concerne notamment les émissions de CO2, la grande diversité des carburants qui existent et enfin le consommateur final.

Par ailleurs, l’industriel doit faire face à des impératifs en termes de qualité, de délais, de ressources humaines, de coût et de technologie. Les deux enjeux sont donc de respecter d’une part un bon "timing" en proposant la bonne technologie au bon moment et d’autre part d’arriver à avoir un retour sur investissement à court terme. Et c’est loin d’être simple quand on considère que le cycle de développement d’un produit peut durer de 7 à 12 ans depuis la phase de recherche jusqu’à la fabrication du produit.

Etienne Jacqué a identifié comme "moteur de l’innovation" la demande du marché qui pousse à l’innovation, laquelle permet le développement de nouvelles technologies qui conditionnent enfin la rédaction de nouvelles législations. Un processus qui peut connaître des blocages en cas de défaillance du marché.

Revenant sur le PPP "Green Cars" qui est le plus susceptible d’intéresser Delphi, Etienne Jacqué a expliqué la difficulté devant laquelle se trouvaient les industriels du secteur automobile pour faire face au défi de la baisse des émissions de CO2. Le problème en effet c’est que les solutions envisageables sont nombreuses et qu’il est donc difficile de décider dans quoi investir. C’est un pari à faire en quelque sorte, et les risques sont réels de ne pas miser sur la bonne carte. Les partenariats public-privé permettent d’aider à décider dans quelles technologies investir et ils limitent en partie le risque financier. D’où l’intérêt de participer à des programmes de recherche financés dans le cadre du FP7.

Le problème cependant, c’est qu’entre la date de publication d’un appel et sa date de clôture, il n’y a généralement que trois mois. Un temps infiniment court pour mobiliser les ressources et les compétences en interne, mettre en place un partenariat international et préparer le dossier. La solution ? C’est d’arriver à être impliqué plus en amont dans le processus de définition et de rédaction des appels et Delphi participe donc aux groupes de travail de l’ERTRAC (European Road Transport Research Advisory Council), une plate-forme technologique pour le transport routier qui participe à la réflexion européenne sur l'avenir de la recherche en faveur des transports terrestres. L’équipementier est aussi membre du CLEPA, association européenne des fournisseurs automobiles.

Delphi, qui a déjà une certaine expérience en matière de FP7, entend donc bien analyser dans le détail les possibilités offertes par le PPP "Green Cars". Les bénéfices tirés de la participation à de tels projets sont loin d’être négligeables en effet en termes d’apport de compétences complémentaires, de technologie, de synergie, de visibilité mais aussi de réduction des risques financiers. Mais cela présente aussi quelques risques, car l’effort administratif est important pour un projet dont on ne peut avoir le plein contrôle et au sein duquel certaines questions de confidentialité peuvent être parfois problématiques.

Les PPP en pratique

Les appels de la Commission européenne concernés seront publiés le 31 juillet 2009 et seront accessibles depuis le site CORDIS, l’incontournable portail d’information de la Commission européenne sur la recherche et le développement.

Luxinnovation, qui représente le Luxembourg au sein des comités en charge de la mise en œuvre des programmes FP7, a aussi un rôle d’information et de conseil en tant que point de contact national.

L’Agence nationale propose donc une information détaillée, des formations ciblées, mais aussi une aide pour être orienté dans le programme cadre, qui est de loin un des programmes de financement européens les plus complexes, et un soutien pour vérifier l’éligibilité d’un projet. Elle peut aussi apporter son soutien dans la recherche de partenaires européens et donner des conseils dans la rédaction et la structuration d’un projet.

Le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur a lancé en 2008 un nouvel instrument de financement national, Fit4Europe. L’objectif ? Renforcer la participation des entreprises luxembourgeoises aux programmes de recherche européens du FP7.

Le principe, c’est donc d’accorder aux entreprises une aide financière couvrant les frais liés à la préparation d’une proposition de projet en réponse à un appel du FP7. Il peut s’agir soit d’un appel publié dans le cadre du volet "Coopération", soit d’un appel publié dans le contexte des mesures spécifiques pour les PME du volet "Capacities".  Pour plus d’informations sur ce dispositif, c’est là encore Luxinnovation qu’il faut contacter.