Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a reçu le 1er juillet 2009 son homologue estonien, Andrus Ansip. Au programme de la visite, la situation économique dans la zone euro, dans l’Union européenne et en Estonie, les efforts de l’Estonie pour rejoindre la zone euro et les problèmes énergétiques qui se poseront en hiver à l’Europe.
Jean-Claude Juncker a mis en exergue les efforts de l’Estonie pour rejoindre la zone euro d’ici 2 à 3 ans, projet auquel le gouvernement d’Ansip consacre toute son énergie. Définissant l’adhésion de son pays à la zone euro le 1er janvier 2011 comme son "principal objectif", Ansip a lui-même déclaré que l’Estonie était sur le point de remplir les critères relatifs à l’inflation, et que cela devrait être le cas en automne. Il a par ailleurs tenu à souligner que sa coalition s’attaquait également au critère du déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB. La zone euro, l’Estonie la veut forte, ce qui a conduit son gouvernement à ne demander aucune exemption d’aucun critère et à se montrer très sceptique par rapport à une trop grande flexibilité à l’égard des critères du pacte de stabilité et de croissance.
Le gouvernement estonien mène selon son chef "une politique fiscale conservatrice" et n’est de toute façon pas intéressé à des déficits budgétaires. Depuis 17 ans, grâce à des années de très forte croissance et aux réserves qui ont pu être constituées, le taux de change entre l’euro et la couronne estonienne n’a pas changé. L’Estonie profite ainsi, malgré la crise, de meilleures notations, ce qui vaut aux entrepreneurs estoniens de se voir accorder des prêts à des taux d’intérêts moins élevés que dans d’autres pays.
Finalement, dans l’optique de cette Europe forte que l’Estonie appelle de ses vœux, Andrus Ansip a exprimé l’espoir que les Irlandais voteront en octobre en faveur du traité de Lisbonne, car selon lui, "avec ce traité, nous aurons bientôt une Union européenne forte".
Interrogé sur l’évolution de la situation économique dans l’Union européenne, Jean-Claude Juncker a déclaré que s’il n’y avait pas encore de signes de récupération, certains indicateurs montraient cependant que la chute libre de l’économie a été arrêtée. Pour Juncker, 2010 verra une récupération économique modérée dans la zone euro, "mais la situation reste difficile".