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Politique étrangère et de défense
Les îles Féroé veulent établir de nouvelles relations avec l’UE
Le ministre des Affaires étrangères des îles Féroé est venu à Luxembourg pour expliquer à Jean Asselborn son idée d’un accord basé sur les quatre libertés communautaires
07-09-2009


Jean Asselborn et Joergen NiclasenLe ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a reçu le 7 septembre 2009 son homologue des îles Féroé, Joergen Niclasen, pour une visite de travail au Grand-duché de Luxembourg. Les relations entre les îles Féroé et l’Union européenne étaient un des principaux sujets de cette entrevue.

Situées dans l’Atlantique du Nord, entre l'Islande, l'Écosse et la Norvège, les îles Féroé forment un archipel de 18 îles qui compte près de 50 000 habitants. Administrativement dépendantes du Danemark, les îles Féroé ont leur propre Premier ministre et leur propre gouvernement depuis 1948. Elles jouissent donc d’une grande autonomie politique, sauf pour les compétences régaliennes danoises comme la monnaie, la police, la justice et la défense. La politique étrangère par contre est menée par les Féroïens mêmes. Afin d’assurer la représentation et la défense de leurs intérêts à Copenhague, les îles envoient deux représentants au Folketing, le Parlement danois.

En 1973, lors de l'adhésion du Danemark à la Communauté européenne, les îles Féroé avaient refusé d’entrer dans le processus d’intégration européenne, car vivant avant tout de la pêche, ils ne voulaient pas intégrer la politique commune de la pêche.

Comme l’a signalé le ministre Niclasen, "les îles Féroé sont un des pays les plus globalisés de la planète, dans la mesure où ils exportent tout ce qu’ils produisent et importent tout ce qu’ils utilisent". D’où la nécessité malgré tout de se rapprocher de l’Union européenne.

Dans un premier temps, entre 2005 et 2007, les îles Féroé ont demandé à être un membre à part entière de l’Association Européenne de Libre Échange (AELE). Cette demande s’est heurtée au scepticisme de l’Islande, à cause de la concurrence que les deux pays se livrent en matière de pêche, et au refus de la Suisse, qui ne voulait pas que l’équilibre entre pays continentaux et pays axés sur la mer soit troublé au sein de l’AELE. Un autre obstacle était que les îles Féroé ne constituent pas un Etat, mais une région autonome, et ne peuvent donc pas adhérer du fait de leur statut juridique à l’AELE.

Entretemps, les îles Féroé ont signé trois accords bilatéraux avec l’UE, un premier sur le libre-échange, un second sur la pêche et un troisième sur les transports aériens. Joergen Niclasen voudrait maintenant que son pays puisse bénéficier des quatre libertés communautaires (liberté de circulation des personnes et des travailleurs, des marchandises, des capitaux et des services), une démarche qui est soutenue par le Danemark.

Une des raisons de la visite de Joergen Niclasen au Luxembourg était de gagner le soutien d’un pays qu’il "admire pas seulement pour sa beauté, mais pour la manière dont il arrive à avoir un certain pouvoir au sein de l’UE, en étant 'small but powerful'". Au cours de la conférence de presse, Jean Asselborn ne s’est pas prononcé sur cet objectif de la politique extérieure des îles Féroé qui se considèrent très explicitement "comme une part de l’Europe", qui ne représentent "que 1400 kilomètres carrés de terre au milieu de nulle part, mais aussi 200 000 kilomètres d’océan".