La Commission européenne a adopté le 15 septembre 2009 un document de stratégie qui apporte un soutien aux États membres pour lutter avec efficacité contre la grippe pandémique A (H1N1). Pour limiter les répercussions de la grippe, la Commission met en avant une étroite coordination entre les États membres de l’Union européenne dans tous les domaines concernés par la pandémie. Elle-même supervise la coordination au niveau communautaire par le canal de structures bien rôdées, telles que le comité de sécurité sanitaire de l’Union européenne, et en s’appuyant sur les avis scientifiques des agences communautaires (par exemple, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et l’Agence européenne des médicaments).
Le document de stratégie indique les principaux axes stratégiques qui permettront de renforcer la coordination et l’aide aux États membres connaissant une situation plus difficile. La vaccination demeure l’un des moyens les plus efficaces pour prévenir la propagation de la pandémie. Aussi l’attention se concentre-t-elle sur les stratégies de mise au point d’un vaccin et de vaccination, ainsi que sur l’aide à apporter aux États membres pour l’acquisition de vaccins. La Commission fait valoir que l’information du public sur les mesures préventives, et surtout sur la vaccination, doit être claire, cohérente et ciblée. Le renforcement général des capacités que prône la Commission inclut la solidarité à l’égard des pays tiers.
La vaccination est un élément clé de la stratégie de l’Union européenne contre la grippe pandémique. Or, la capacité de production des vaccins en grande quantité est limitée à brève échéance et rend indispensable une stratégie de vaccination bien conçue. Fondée sur les éléments scientifiques actuels et les évolutions épidémiologiques, la communication de la Commission propose des options dont les États membres peuvent s’inspirer pour déterminer leurs stratégies de vaccination. Un dispositif d’achat en commun est envisagé pour aider les États membres qui n’ont pas encore conclu leurs commandes de vaccins.
La Commission s’engage à soutenir les pays tiers dans la lutte contre la pandémie. Elle s’attellera à résoudre avec eux les problèmes de disponibilité et d’accès que posent les vaccins, à renforcer les capacités de leurs services de santé et à améliorer leur niveau de préparation général, tout en respectant les principes d’appropriation et d’efficacité de l’aide.
La Commission coopère aussi étroitement avec des organisations internationales telles que l’OMS et l’initiative pour la sécurité sanitaire mondiale (ISSM) pour assurer la cohérence des mesures de santé publique au niveau mondial. La dernière réunion ministérielle de l’ISSM s’est tenue le 11 septembre 2009 à Bruxelles.
Outre les aspects sanitaires, les pouvoirs publics doivent aussi anticiper les effets sociaux et économiques de la pandémie. La société et l’économie peuvent souffrir d’une surcharge disproportionnée des services de santé, de l’augmentation potentielle des taux de morbidité et de mortalité, de la baisse de la productivité et de la fréquentation moindre des activités économiques impliquant des contacts étroits, tels que le tourisme, les activités de loisir et le commerce de détail. Il est donc important de garantir la continuité des activités économiques et le fonctionnement des services de base.
Le comité de sécurité sanitaire de l’Union européenne a adopté une communication conjointe sur la fermeture des écoles le 25 août 2009. Il conviendra éventuellement de la modifier en fonction de l’évolution épidémiologique.
Une réponse efficace doit prendre en considération les aspects sanitaires, économiques et sociaux de la pandémie pour la surmonter. Une approche multisectorielle associée à une information efficace permettra de sensibiliser la population aux mesures de prévention telles que les règles élémentaires d'hygiène.
À la suite de la réunion informelle du Conseil "Santé", les 6 et 7 juillet 2009, la Commission a été invitée à passer en revue cinq domaines spécifiques d’action. Elle a donc publié le 15 septembre 2009 cinq documents de travail de ses services qui traitent de la mise au point d’un vaccin, des stratégies de vaccination, de l’achat de vaccins en commun, de l’information du public et de l’aide aux pays tiers. Ces rapports présentent une série d’actions qui pourraient servir à lutter contre la pandémie et à soutenir l’action des États membres.
La stratégie de l’Union européenne sur la grippe pandémique A (H1N1) et les cinq documents de travail qui l’accompagnent constitueront la base des discussions de la réunion extraordinaire des ministres de la Santé de l’Union européenne qui se tiendra le 12 octobre 2009.