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Institutions européennes
Luxembourg, capitale européenne de la statistique
Eurostat entend faire face aux défis d’une statistique de qualité à la portée des citoyens
28-09-2009


Ernst Moutschen et Walter RadermacherWalter Radermacher, directeur général de l’Office statistique des Communautés européennes, plus connu sous le nom d’Eurostat, a tenu le 28 septembre 2009 à la Maison de l’Europe une conférence de presse qui avait pour objectif de présenter les activités et les perspectives de travail d’une institution qui fait du Luxembourg la capitale européenne de la statistique.

Eurostat emploie en effet à Luxembourg 870 personnes, dont les trois quarts sont des fonctionnaires européens tandis que les experts nationaux détachés constituent le gros du quart restant. Plus de 80 % d’entre eux vivent au Luxembourg. Installés à Luxembourg ville depuis 1953, les bureaux d’Eurostat sont concentrés depuis dix ans maintenant dans le bâtiment Joseph Bech, au Kirchberg, et, comme n’a pas manqué de le souligner Walter Radermacher, désireux d’illustrer l'importance de son office sur la vie locale, ce ne sont pas moins de 4 réunions qui sont organisées chaque semaine et qui accueillent, au bénéfice naturellement du secteur hôtelier du pays, des fonctionnaires venus de tous les Etats membres.

Eurostat, chef d’orchestre d’un système de statistique qui est une référence en termes de qualité et de comparabilité des données

Eurostat a fonctionné en 2008 avec un budget opérationnel de 64 millions d’euros et, chiffre impressionnant aux yeux même du directeur de ces services, près de 300 millions d’informations sont accessibles à tous sur la base de données d’Eurostat. Un chiffre qui n’a d’ailleurs de cesse d'enfler de mois en mois. Par ailleurs, 5 000 publications sont disponibles sur le site Internet tandis que 100 tables prédéfinies permettent d’y suivre au fil des mois un choix d’indicateurs préétabli. Le tout pour 2 millions de visiteurs par mois.

Le rôle d’Eurostat, son directeur général le compare à celui d’un chef d’orchestre. En effet, Eurostat a un rôle de coordination des statistiques produites par les instituts statistiques de chaque Etat membre de l’UE, de l’EEE ou des pays candidats. Ainsi, chez Eurostat, on se charge de définir le programme de production de statistiques, de développer les méthodes et de mettre au point les standards, outil précieux et incontournable qui permet d’obtenir des chiffres que l’on peut comparer d’un pays à l’autre. C’est donc finalement Eurostat qui est chargé de publier les résultats à l’échelle européenne.

Ce système, qui est exemplaire d’un point de vue qualitatif et qui permet la comparabilité de chiffres collectés au niveau national, a un rôle moteur à l’échelle internationale et il permet d’offrir une base solide aux politiques européennes. Et il s’agit qui plus est d’un outil qui entend s’adresser à chacun, simple citoyen ou chercheur chevronné, en toute transparence et au service d’une Europe démocratique.

Pourtant, il a aussi ses faiblesses, car cette "grande machine" est un  peu comme un "gros porteur" et ne dispose pas d’une grande flexibilité quand il s’agit de manœuvrer à court terme. Il ne permet pas non plus de répondre à toutes les problématiques, et les plus spécifiques ne peuvent pas toujours être abordées. De plus, la complexité des méthodes et des résultats nécessite pour une utilisation optimale des connaissances de bases en matière de statistique et elle fait aussi que, bien souvent, les résultats scientifiques ne correspondent pas aux impressions et aux expériences personnelles, et Walter Radermacher a cité à ce titre l'exemple de l'inflation, ressentie parfois plus fortement par la ménagère que par les fruits d'une analyse statistique méthodique et scientifique.

A l’avenir, Eurostat a pour objectif de traiter des "grands" thèmes qui font l’actualité européenne, comme par exemple le développement durable, le climat et l’énergie, la globalisation ou encore le changement démographique. Et l’Office de statistiques entend aussi opérer un tournant vers un système basé sur une plus étroite mise en réseau et une plus grande interaction entre les partenaires, une meilleure répartition des tâches et la création de services centralisés.

Statistics explained, un nouvel outil conçu comme une "fenêtre offrant un accès populaire sur le monde des statistiques"

Pour diffuser les résultats de ses travaux, Eurostat dispose d’outils classiques, comme la publication annuelle Les nouvelles pages "Statistics explained" du site EurostatL’Europe en chiffres dont l’édition 2009 vient tout juste de paraître, mais aussi d’un site Internet qui offre une base de données en ligne – que Walter Radermacher qualifie de "grande machine à destination des chercheurs" - et des outils plus interactifs qui ciblent un public moins spécialisé. C’est le cas par exemple du tout nouvel outil appelé "votre guide pour les statistiques européennes " ou "statistics explained" .

Statistics explained  a été conçu comme une "encyclopédie des statistiques européennes" qui répond aux attentes et aux habitudes des utilisateurs d’Internet. Ainsi, les pages de ce nouveau service qui est une "fenêtre offrant un accès populaire sur le monde des statistiques" rappellent-elles, du point de vue graphique et ergonomique, les pages de l’encyclopédie en ligne Wikipédia et offrent une navigation rendue aisée par de nombreux liens hypertextes. Mises à jour régulièrement, ces pages utilisent graphiques et cartes qui permettent de visualiser aisément les données. Une page "profils par pays" permet de faire des comparaisons rapides entre pays au choix, ou bien par rapport à la moyenne dans l’UE, et ce pour un grand nombre d’indicateurs.