Les refus opposés aux consommateurs européens qui tentent de commander des biens en ligne dans un autre État membre soulèvent toute une série de problèmes. C’est la conclusion d’un nouveau rapport de la Commission européenne, publié le 22 octobre 2009, consacré au commerce électronique transfrontalier de biens de consommation.
Une vaste enquête mystère a été menée par un organisme indépendant pour la Commission : à travers l’UE, des acheteurs ont tenté de commander cent produits fort demandés – des appareils photos, des CD, des livres ou des vêtements, par exemple – auprès d’un prestataire d’un autre pays. Plus de 11 000 commandes ont ainsi été passées.
Il ressort de l’enquête que 60 % des transactions transfrontalières n’ont pu aboutir parce que le commerçant n’assurait pas l’expédition du produit vers le pays des acheteurs ou qu’il ne proposait pas de moyens de paiement transfrontalier adéquats. La Lettonie, la Belgique, la Roumanie et la Bulgarie sont les pays où le consommateur peut le moins procéder à des achats transfrontaliers. Pire, plus de la moitié de ce type d’achats est vouée à l’échec dans vingt-cinq pays sur vingt-sept! Les avantages auxquels doivent renoncer les citoyens sont également très clairs. Dans plus d’un État membre sur deux, plus de la moitié des produits a pu être trouvée 10 % moins cher (frais de transport inclus) sur un site situé dans un autre pays. Et 50 % des produits recherchés n’ont pu être trouvés sur des sites nationaux, étant proposés uniquement par des commerçants installés dans un autre État membre.
La Commission européenne présente une série de mesures à prendre afin de réduire la complexité de l’environnement réglementaire, qui n’incite pas les entreprises à offrir des services aux consommateurs d’autres États membres. En outre, et afin d’accroître la confiance dans les transactions électroniques, les problèmes liés à la collecte de données commerciales et à l’utilisation de ces données pour déterminer le profil des consommateurs et leur adresser des offres ciblées feront l’objet d’une analyse menée au sein d’un forum rassemblant les protagonistes concernés.
Le marché du commerce électronique en Europe avait, en 2006, une valeur estimée de 106 milliards d’euros. L’internet est le canal de distribution à la croissance la plus rapide. En 2008, 51 % des distributeurs européens réalisaient des ventes en ligne.
Mais l’écart entre le commerce électronique national et transfrontalier se creuse du fait des obstacles auquel se heurtent les échanges en ligne. Si le nombre d’acheteurs en ligne européens est passé de 27 % à 33 % de la population en deux ans (de 2006 à 2008), celui des acheteurs transfrontaliers – ayant commandé au moins un produit en ligne dans un autre pays de l’UE – a stagné (passant de 6 % à 7 %), et 21 % seulement des négociants réalisent déjà des ventes à distance au-delà des frontières.
Il est pourtant clair que le potentiel existe. Un tiers des consommateurs européens affirme être disposé à envisager un achat en ligne dans un autre pays de l’UE si le produit est moins cher ou meilleur, et un tiers se déclare prêt à utiliser une autre langue s’il le faut, tandis que 59 % des distributeurs sont disposés à utiliser plus d’une langue.
Une enquête a été menée en ligne pour le compte de la Commission européenne afin de vérifier, en suivant le processus d’achat du début à la fin, les possibilités offertes aux consommateurs par le commerce électronique transfrontalier dans l’UE, et les obstacles rencontrés à cette occasion. Dans tous les pays de l’UE, des testeurs ont recherché cent produits courants (allant des CD aux machines à laver en passant par les ordinateurs ou les appareils photos numériques) offerts à la vente sur internet, vérifié l’économie possible en achetant à l’étranger et les entraves aux achats électroniques dans un autre pays de l’UE. Au total, près de onze mille tests transfrontaliers ont été réalisés. Les principales conclusions sont les suivantes :
La communication publiée par la Commission présente une stratégie afin d’éliminer les barrières au commerce électronique transfrontalier. Parmi les domaines d’action prioritaires, il a été proposé de: