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Élargissement - Politique étrangère et de défense
Relations bilatérales et UE-Serbie au programme de la visite officielle du Premier ministre serbe Mirko Cvetković au Luxembourg
Pour Jean-Claude Juncker, la Serbie doit avoir une perspective européenne
23-10-2009


Mirko Cvetkovic et Jean-Claude JunckerLe Premier ministre serbe Mirko Cvetković a rencontré, à l’occasion d’une visite officielle qu’il a effectuée au Luxembourg le 23 octobre 2009, son homologue luxembourgeois, Jean-Claude Juncker.

Les deux Premiers ministres ont insisté, à l’issue de leur entretien, sur les échanges constructifs qu’ils avaient pu avoir au sujet des relations bilatérales entre les deux pays, mais aussi au sujet des relations que la Serbie entretient avec l’Union européenne.

Jean-Claude Juncker a souligné l’importance qu’avait pour le Luxembourg la nécessité d’avoir de bonnes relations avec la Serbie, "empreintes du sens de la dignité", et ce surtout après "tant de tragédies, de mésententes, d’errements et de déviations".

Pour le Premier ministre luxembourgeois, la Serbie doit avoir une perspective européenne. A ses yeux, il ne s’agit pas de "pousser la Serbie dans l’UE", et la Serbie, de son côté, "n’en force pas la porte". Il s’agit bien de travailler "main dans la main" et de "ne plus se quitter des yeux".

Ainsi que l’a rappelé Jean-Claude Juncker, le Luxembourg soutient la proposition faite par la Commission européenne en juillet 2009 de libéraliser le régime des visas, ce qui permettrait aux citoyens serbes de pouvoir voyager dans l’UE sans visa à partir de janvier 2010.

Mirko Cvetković a pour sa part rappelé avec insistance que le gouvernement serbe était résolument pro-européen et qu’il avait pour projet, à moyen terme, de devenir membre de l’UE. En attendant, le Premier ministre serbe a donc évoqué lui aussi la libéralisation du régime des visas à partir de janvier 2010 et la mise en oeuvre de l'accord intérimaire avec l'UE, et il prévoit de déposer à court terme, en accord avec les Etats membres de l’UE, la candidature de la Serbie pour une adhésion à l’UE. Un choix qui, selon lui, fait consensus au sein l’opinion publique serbe, ce qui devrait être encore plus net quand la libéralisation du régime des visas sera en vigueur.

Le Premier ministre a par ailleurs insisté sur le fait que la Serbie persiste dans sa politique consistant à protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale par la seule voie diplomatique. L’approche du gouvernement serbe est, au sujet du Kosovo, "pragmatique". Il s’agit d’une part de continuer à aider, "malgré la proclamation unilatérale de la souveraineté", ceux qui vivent sur ce territoire et, d’autre part, de trouver, avec les pays qui, comme le Luxembourg, ont reconnu l’indépendance du Kosovo, un terrain d’entente afin de trouver des bases de coopération. Mirko Cvetković, qui s’est dit convaincu du bon droit de la Serbie, estime qu’il s’agit là d’une question de légalité et il attend donc ce que dira la Cour internationale de Justice de La Haye de la proclamation unilatérale d’indépendance du Kosovo qu’elle doit examiner dans les prochains mois.

Le Premier ministre serbe a annoncé sa volonté de faire de la Serbie un des piliers du développement de l’ensemble de la région en essayant d’y introduire de nouveaux standards. Mirko Cvetković a évoqué les discussions qui avaient visé à améliorer les relations économiques entre le Luxembourg et la Serbie. Soulignant les nombreuses possibilités d’investissement qui existent en Serbie, le Premier ministre a ainsi expliqué les avantages qu’il y avait à commercer avec la Serbie dans la mesure où cette dernière a conclu, en plus d’avoir intégré l’Accord de libre-échange en Europe centrale et de l’Est (Cefta), des accords de libre-échange avec la Russie et le Bélarus.