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Éducation, formation et jeunesse
Réforme de l’éducation dans l’UE : les objectifs fixés pour 2010 ne seront pas atteints
25-11-2009


EducationMalgré une amélioration générale des résultats de l’éducation et de la formation dans l’Union européenne, la progression est trop lente, ce qui signifie que la plupart des objectifs de réforme fixés pour 2010 ne seront pas atteints. La récession exacerbe encore l'urgence des réformes et d’un investissement ciblé continu dans les systèmes d'éducation et de formation pour répondre aux principales difficultés économiques et sociales. Telles sont les grandes conclusions de deux rapports sur l’état d’avancement des réformes dans l’éducation et sur la coopération européenne présentés le 25 novembre 2009 par la Commission européenne.

Rapport d'avancement sur les progrès accomplis par rapport aux objectifs de Lisbonne dans le domaine de l'éducation et de la formation

Ce rapport annuel étudie les progrès réalisés par les États membres par rapport à cinq critères de référence fixés pour l’éducation et la formation en 2010.

Malgré la progression enregistrée, quatre des cinq critères ne seront vraisemblablement pas remplis. Seul celui concernant l’augmentation du nombre de diplômés en mathématiques, sciences et technologies a été atteint. Trois critères ne l’ont pas été malgré les progrès réalisés : la participation des adultes à l’éducation et à la formation tout au long de la vie, la réduction du pourcentage de décrochage scolaire et l’augmentation du nombre de jeunes qui terminent le deuxième cycle de l'enseignement secondaire. On observe même une détérioration de la situation pour un critère depuis 2000, à savoir les résultats concernant les compétences en lecture chez les jeunes de 15 ans.

Selon le rapport, seulement 9,5 % des adultes dans l’UE participent à l’éducation et à la formation tout au long de la vie, alors que l’objectif pour 2010 était 12,5 %. Au Luxembourg, ce chiffre s’élève à 8,5 %, en Belgique à 6,8 %, en Allemagne à 7,9 % et en France à 7,3 %. Le Danemark a le meilleur score avec 30,2 %.

Malgré de bons résultats en Pologne, République tchèque et Slovaquie (entre 5 % et 6 %), l’UE ne va pas non plus atteindre l’objectif de réduire le pourcentage de décrochage scolaire à 10 % d’ici 2010. La moyenne européenne est de 14,9 %, par rapport à 13,4 % au Luxembourg, 11,8 % en France et en Allemagne, et 12 % en Belgique.

Pour ce qui est de l’augmentation du nombre de jeunes qui terminent le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, l’UE s’est fixé l’objectif de 85 % pour 2010, mais la moyenne européenne en 2008 était seulement de 78,5 %. Au Luxembourg, 72,8 % des jeunes terminent de deuxième cycle de l’enseignement secondaire, par rapport à 83,4 % en France, 74,1 % en Allemagne et 82,2 % en Belgique.

En parallèle, le taux des jeunes de 15 ans qui ont des compétences insuffisantes en lecture a augmenté dans l’UE de 21,3 % en 2000 à 24,1 % en 2006, alors que ce nombre devrait être réduit d’au moins 20 % jusqu’en 2010. En Finlande, seulement 4,8 % des jeunes de 15 ans ont des compétences insuffisantes en lecture. Ce chiffre s’élève selon le rapport à 22,9 % au Luxembourg, à 19,4 % en Belgique, 20 % en Allemagne et à 21,7 % en Taux de langues étrangères appris par par élève dans l'UEFrance.

Concernant les aspects positifs du rapport, le nombre de très jeunes enfants dans l’éducation a augmenté, de même que la participation globale à l’éducation initiale et les niveaux d’instruction des citoyens européens en général. Le nombre d’adultes en âge de travailler (25-64 ans) ayant un faible niveau d’instruction a baissé de plus d’un million par an depuis l’an 2000. Ce nombre reste toutefois fixé à 77 millions d’adultes, soit près de 30 % pour l’ensemble de l’UE.

L’apprentissage des langues dans les écoles et la mobilité des étudiants dans l’enseignement supérieur (plus de 50 % d’augmentation depuis 2000) sont d’autres domaines où des progrès ont été relevés. Au Luxembourg, un élève apprend en moyenne 2,5 langues étrangères dans l’enseignement secondaire. Seuls les Pays-Bas devancent le Grand-Duché en cette matière avec 2,7 langues étrangères par élève, la moyenne européenne étant de 1,5. En France, ce chiffre s’élève également à 1,5. En Allemagne, il est de 1,3 et en Belgique de 1,2.

Le rapport révèle également qu’en 2006, le Luxembourg a investi 3,41 % de son PIB dans l’éducation, la moyenne européenne étant de 5,05 %. En guise de comparaison avec les pays voisins : la Belgique investit 6 % de son PIB dans l’éducation, l’Allemagne 4,41 % et la France 5,58 %. Le Danemark a de nouveau le meilleur score en la matière avec 7,98 %.

Projet de rapport d'étape conjoint 2010 sur la mise en œuvre du programme de travail "Éducation et formation 2010"

Ce rapport bisannuel établi à partir des rapports nationaux et adopté conjointement par le Conseil "Éducation" et la Commission européenne évalue les progrès généraux et fixe les priorités pour la coopération future dans le domaine de l’éducation et de la formation. Ce rapport se concentre sur l’acquisition des compétences clés à tous les niveaux d’éducation et de formation.

Les principales conclusions de ce rapport sont que de nombreux pays utilisent le cadre européen des compétences clés comme référence pour les réformes. Des progrès sensibles ont été réalisés dans l’adaptation des programmes scolaires, mais il reste beaucoup à faire pour favoriser le développement des compétences des enseignants, pour actualiser les méthodes d'évaluation et pour renouveler les modalités d'organisation de l'apprentissage. L’un des principaux enjeux est de veiller à ce que tous les apprenants bénéficient de méthodes novatrices, y compris les plus défavorisés et les apprenants dans l’EFP, la formation des adultes et l’enseignement supérieur.

Les autres enjeux sont notamment la concrétisation de l’éducation et de la formation tout au long de la vie, l’accroissement de la mobilité, l’ouverture accrue de l'éducation et de la formation et leur meilleure adéquation aux besoins du marché du travail et de la société. Il convient d'accorder une attention particulière à la création de partenariats entre le monde de l’éducation et de la formation et le monde du travail.

L’investissement par étudiant a augmenté depuis 2000 à tous les niveaux d’éducation. La croissance des dépenses par étudiant dans l’enseignement supérieur a toutefois été plus lente qu’ailleurs. Les États membres de l’UE devraient investir en moyenne plus de 10 000 euros de plus par étudiant et par an dans l’enseignement supérieur pour atteindre le niveau des États-Unis (près de 200 milliards d’euros de plus par an). La différence s’explique principalement par les investissements privés dans les établissements d'enseignement supérieur aux États-Unis.

Le rapport conjoint sera présenté au Conseil "Éducation" le 26 novembre 2009, en vue de préparer son adoption formelle par le Conseil "Éducation" en février 2010. Les messages clés alimenteront le débat sur la future stratégie de l’UE pour la croissance et l’emploi lors du Conseil européen de printemps en 2010.