Le 29 novembre 2009, à la veille du sommet UE-Chine, une délégation de la zone Euro, composée du président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et du Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquín Almunia, s’est rendue à Nanjing à l’occasion du deuxième dialogue macroéconomique entre la zone Euro et les autorités chinoises. La délégation de la zone Euro a ainsi rencontré le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, le ministre des Finances, Xie Xuren, le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Zhou Xiaochuan, ainsi que le président de la Commission nationale du développement et des réformes, Zhang Ping.
A l’occasion d'une conférence de presse conjointe avec Jean-Claude Trichet et Joaquín Almunia, Jean-Claude Juncker a rappelé que ce dialogue faisait suite aux premières consultations qui avaient eu lieu en novembre 2007 à Beijing.
Les représentants de la zone Euro et les autorités chinoises ont notamment discuté du développement économique en Chine et dans la zone Euro. "Nous avons noté", a déclaré le président de l'Eurogroupe, "que la reprise est sur les rails en Chine avec une croissance attendue à 8 % en 2009". Pour la zone Euro, les signes d'une reprise sont clairs, "quoique nous aurons en 2009 une croissance négative de - 4 % et en 2010 une croissance très modérée".
Compte tenu du fait que des incertitudes subsistent quant au rythme de croissance, Chinois et Européens ont conclu qu'il est "trop tôt pour mettre fin aux paquets conjoncturels. En ce qui concerne la zone Euro, il n'y aura pas de retrait signifiant des paquets conjoncturels en 2010. Si, au cours de 2011, la reprise se confirme dans la zone Euro, les gouvernements mettront en œuvre des stratégies de sortie avec le but de consolider leurs finances publiques", a expliqué Jean-Claude Juncker.
La politique monétaire chinoise a fait elle aussi l’objet de discussions, et, ainsi que l’a rapporté Jean-Claude Juncker, il s’est agi d’expliquer "à nos amis chinois que le taux de change entre l'euro et le yuan devrait refléter les fondamentaux de nos économies et que partant la Chine devrait pouvoir apprécier sa monnaie de manière ordonnée et graduelle. Nous ne plaidons pas pour un changement dramatique à court terme de la politique monétaire chinoise. Nous pensons qu'une appréciation ordonnée et graduelle est dans le meilleur intérêt de la Chine et de l'économie mondiale".
"Depuis un an et demi, le yuan est lié au dollar et cela conduit à une situation qui ne nous satisfait pas", a expliqué Joaquín Almunia. "La Chine est le premier exportateur vers l'UE, ses exportations vers l'UE représentent 20 % du total de ses exportations", a poursuivi le commissaire européen qui estime que "c'est dans l'intérêt de la Chine de ne pas nourrir le protectionnisme et que la question du taux de change doit être prise en compte dans cette situation".
Ainsi que l’a précisé Jean-Claude Trichet, il ne s’est pas agi de défendre "seulement les intérêts de l'économie européenne", mais aussi "ce que nous pensons être l'intérêt supérieur à la fois des Chinois, de l'économie européenne et de l'économie mondiale".