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Emploi et politique sociale
17 % de la population de l’UE sont menacés de pauvreté
En 2008, le risque de pauvreté s’élevait à 13 % au Luxembourg
18-01-2010


EurostatD’après des chiffres publiés le 18 janvier 2010 par Eurostat, l’Office statistique des Communautés européennes, 17 % de la population de l’UE27 étaient menacés de pauvreté en 2008, ce qui signifie que leurs revenus après transferts sociaux se situaient au dessous du seuil de pauvreté (*). Depuis 2005, le taux de risque de pauvreté dans l’UE27 a été relativement stable, variant entre 16 % et 17 %.

Les taux de risque de pauvreté les plus élevés ont été observés en 2008 en Lettonie (26 %), en Roumanie (23 %), en Bulgarie (21 %) ainsi qu'en Grèce, en Espagne et en Lituanie (20 % chacun), et les plus faibles en République tchèque (9 %), aux Pays-Bas et en Slovaquie (11 % chacun) ainsi qu'au Danemark, en Hongrie, en Autriche, en Slovénie et en Suède (12 % chacun). Le taux de risque de pauvreté au Luxembourg s’élevait en 2008 à 13 %.

Selon Eurostat, il est important de noter que le taux de risque de pauvreté est une mesure relative de la pauvreté et que le seuil de pauvreté varie fortement d’un État membre à l’autre.

Ces chiffres, basés sur des données issues de l’enquête EU-SILC, sont publiés à l'occasion de la conférence inaugurale de l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale organisée le 21 janvier 2010 à Madrid par la Commission européenne et la Présidence espagnole de l’UE.

Un enfant sur cinq est menacé de pauvreté dans l’UE

Dans vingt des vingt-sept États membres, le taux de risque de pauvreté était plus élevé pour les enfants que pour la population totale. En 2008, le taux de risque de pauvreté des enfants âgés de 0 à 17 ans était de 20 % dans l’UE27. Les taux les plus élevés étaient enregistrés en Roumanie (33 %), en Bulgarie (26 %), en Italie et en Lettonie (25 % chacun), et les plus faibles au Danemark (9 %) ainsi qu'en Slovénie et en Finlande (12 % chacun). Au Luxembourg, ce taux s’élevait à 20 %.

Les personnes âgées sont également exposées à un risque de pauvreté plus élevé que celui de la population totale. En 2008, le taux de risque de pauvreté des personnes âgées de 65 ans ou plus était de 19% dans l’UE27. Les taux les plus forts étaient observés en Lettonie (51 %), à Chypre (49 %), en Estonie (39 %) et en Bulgarie (34 %), et les plus faibles en Hongrie (4%), au Luxembourg (5 %) et en République tchèque (7 %).

Le fait d’avoir un emploi réduit sensiblement le risque de pauvreté. En 2008, le taux de risque de pauvreté de la population ayant un emploi était de 8 % en moyenne dans l’UE27, s’échelonnant de 4 % en République tchèque à 17 % en Roumanie. Au Luxembourg, 9 % des personnes ayant un emploi étaient menacés de pauvreté.

Taux de privation matérielle les plus élevés en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Lettonie

Afin de dresser un tableau plus large de l’exclusion sociale dans l’UE, il est possible de compléter le taux de risque de pauvreté, qui est une mesure relative, par le taux de privation matérielle, qui mesure l'exclusion sociale en termes plus absolus. Le taux de privation matérielle se définit comme l’absence non voulue d’au moins trois éléments matériels parmi neuf. Selon cette définition, 17 % de la population de l’UE se trouvait en situation de privation matérielle en 2008. Les niveaux les plus élevés étaient enregistrés en Bulgarie (51 %), en Roumanie (50 %), en Hongrie (37 %) et en Lettonie (35 %), et les plus bas à Luxembourg (4 %) ainsi qu'aux Pays-Bas et en Suède (5 % chacun).

L’examen de certains des éléments caractérisant la privation matérielle montre qu’en 2008, 37 % de la population de l’UE n’avait pas les moyens de s’offrir chaque année une semaine de vacances hors de son domicile (contre 12 % au Luxembourg), 10 % n’avait pas les moyens de chauffer convenablement son domicile (contre 1 % au Luxembourg), 9 % n’avait pas les moyens de s’offrir tous les deux jours un repas composé de viande, de poulet ou de poisson (contre 2 % au Luxembourg) et 9 % n’avait pas les moyens de s’offrir une voiture personnelle (contre 2 % au Luxembourg).

(*) Le seuil national de risque de pauvreté est fixé à 60 % du revenu médian national par équivalent-adulte. Le revenu médian partage la population totale en deux parties égales. Le revenu par équivalent-adulte est calculé en divisant le revenu total du ménage par sa taille, déterminée par l’application des pondérations suivantes: 1,0 au premier adulte, 0,5 aux autres membres du ménage âgés de 14 ans ou plus et 0,3 à chaque membre du ménage âgé de moins de 14 ans. Le revenu disponible total du ménage est l’ensemble des revenus monétaires nets perçus par le ménage et par ses membres, à savoir tous les revenus du travail, les revenus privés issus des investissements et de la propriété ainsi que tous les transferts sociaux perçus directement (y compris les pensions de vieillesse), déduction faite des impôts et cotisations sociales versés. En revanche, ne sont pas pris en compte les transferts sociaux indirects, les paiements d’intérêts sur emprunts, les transferts versés à d’autres ménages, les revenus en nature et les loyers imputés des logements occupés par leurs propriétaires.