Le 2 mars 2010, Eurostat, l’Office statistique de l’Union européenne, a publié un rapport selon lequel les superficies consacrées à l’agriculture biologique* dans l’UE27 représentaient 7,8 millions d’hectares en 2008, soit une hausse de 7 % par rapport à 2007.
Sur une période plus longue, les données disponibles pour l’UE25 font apparaître une hausse de 21 % du total des superficies consacrées à l’agriculture biologique entre 2005 et 2008. En 2008, les cinq États membres de l'UE27 affichant les superficies consacrées à l’agriculture biologique les plus importantes étaient l’Espagne (1,3 million d’hectares), l’Italie (1 million d’ha), l’Allemagne (0,9 million d’ha), le Royaume-Uni (0,7 million d’ha) et la France (0,6 million d’ha). Au Luxembourg, 4 000 ha ont été consacrés à l’agriculture biologique. Ce chiffre s’est élevé à 36 000 ha en Belgique.
En 2007, le total des superficies consacrées à l’agriculture biologique représentait 4,1 % de l'ensemble des superficies agricoles utilisées dans l’UE27. Les plus fortes proportions de superficies consacrées à l’agriculture biologique se situaient en Autriche (15,7 % du total des superficies agricoles du pays), en Suède (9,9 %) et en Italie (8,9 %). Pour le Luxembourg, ce taux s’est élevé à 2,6 %, pour la Belgique à 2,4 %, pour l’Allemagne à 5,1 % et pour la France à 2 %.
En 2008, 17 % du total des superficies consacrées à l’agriculture biologique dans l’UE27 se situaient en Espagne, 13 % en Italie, 11 % en Allemagne, 9 % au Royaume-Uni, 7,5 % en France et 6 % en Autriche.
Entre 2007 et 2008, le total des superficies consacrées à l’agriculture biologique a augmenté dans tous les États membres pour lesquels des données étaient disponibles, à l’exception de l’Italie (- 13 %). Les hausses plus fortes ont été observées en Espagne (+ 33 %), en Bulgarie (+ 22 %), en Slovaquie (+ 19 %), en Hongrie (+ 15 %) et en Grèce (+ 14 %). Le Luxembourg a connu une hausse de 5 % des superficies consacrées à l’agriculture biologique, tandis que la Belgique a connu une hausse de 11 %, et l’Allemagne et la France tous les deux une hausse de 5 %.
Au cours de la période 2005-2008, les hausses les plus élevées ont été enregistrées en Pologne (+ 94 %), en Lituanie (+ 89 %), en Espagne (+ 63 %) et en Belgique (+ 57 %). Ici, le Luxembourg et l’Allemagne ont enregistré une hausse de 12 % et la France une hausse de 6 %. Des baisses n’ont été constatées que pour l’Italie (- 6 %) et la Hongrie (- 5 %).
En 2008, les trois utilisations principales des terres biologiques dans l'UE27 ont été les pâturages et les prairies (44 % des superficies converties en totalité à l'agriculture biologique dans l’UE27, à l’exception de l’Allemagne), les cultures arables (37 %) et les cultures permanentes (10 %). Les 9 % restants correspondent aux jachères et aux sols non exploités.
Au Luxembourg, les superficies des cultures arables converties en totalité à l’agriculture biologique en 2008 s’élevaient à 1 200 ha, en Belgique à 9 800 ha et en France à 247 200 ha.
Dans l’UE27, tout comme au Luxembourg en 2008, les cultures arables les plus importantes ont été les céréales (44 % des superficies converties en totalité à l'agriculture biologique et consacrées aux cultures arables), suivies des fourrages herbacés (42 %). Les autres cultures arables telles que les légumes secs, les pommes de terre, les betteraves à sucre, les semences et plants de terres arables constituaient 7 % des superficies pour l’UE27, 12 % pour le Luxembourg, 10 % pour la Belgique et 9 % pour la France. Venaient ensuite les légumes frais et les cultures industrielles (4 % chacun pour l’UE et 0,6 % respectivement 1 % pour le Luxembourg).
Les céréales ont été particulièrement importantes en Lituanie (79 % des superficies consacrées aux cultures arables), au Portugal (75 %) et en Irlande (73 %). Les parts les plus élevées de fourrages herbacés ont été observées en Lettonie (67 %), en Estonie (66 %) et en Suède (58 %), tandis que les légumes frais constituaient une part importante en République tchèque (68 %), Roumanie (27 %), Malte (25 %) et Hongrie (16 %). A Malte (50 %), aux Pays-Bas (35 %) et en Irlande (27 %), les cultures industrielles constituaient également une part importante de l’agriculture biologique.
* L’agriculture biologique peut être définie comme une méthode de production qui met essentiellement l’accent sur la protection de l’environnement et sur les considérations relatives au bien-être des animaux dans le domaine de la production animale. Elle évite ou réduit considérablement l’emploi de produits chimiques de synthèse comme les engrais, les pesticides, les additifs et les produits médicamenteux. Par superficie consacrée à l’agriculture biologique, on entend les superficies totalement converties et en cours de conversion. Un produit biologique, qu’il s’agisse d’un produit végétal, d’un animal ou d’un produit animal, est certifié entièrement biologique s’il a été cultivé ou élevé selon les méthodes définies dans le règlement 834/2007 du Conseil. Ce Règlement fixe également des périodes transitoires à respecter avant de certifier qu’un produit végétal, un animal ou un produit animal est "entièrement biologique". Au cours de cette période, qui varie selon le type de culture et d’animal, la superficie, le produit végétal, l’animal ou le produit animal est dit "en cours de conversion".