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Santé
Dans le cadre du programme INTERREG, le CRP-Santé et dix partenaires de la Grande Région coopèrent au-delà des frontières pour la promotion et la prévention de la santé mentale
Le 24 mars 2010, une journée d’échange sera consacrée à la création d’une association luxembourgeoise des patients de la psychiatrie et de leurs familles
16-03-2010


Roger Consbruck et Marc GraasDepuis mai 2009, dix partenaires de la Grande Région et le CRP-Santé ont lancé un projet INTERREG de promotion et de prévention de la santé mentale et de la psychiatrie. Dans ce cadre, le Ministère de la Santé a présenté le 16 mars 2010 l’initiative de la création d’une association luxembourgeoise représentant les patients psychiatriques et leurs familles.

A cet effet, une journée d’échange sera organisée le 24 mars 2010 entre 10 et 18 heures à l’Abbaye de Neumünster sous le titre : "Vers la création d’une organisation luxembourgeoise des patients de la psychiatrie".

Cette journée, qui s’adresse à toutes les personnes souffrant de troubles de santé mentale et à leurs familles, est cofinancée par le Fonds européen de développement régional (FEDER) dans le cadre du programme INTERREG IVA Grande Région. Elle offre une plate-forme à des associations de patients psychiatriques de Lorraine, de la Sarre et de Wallonie, qui viendront témoigner de leurs expériences et de leur manière de fonctionner.

Outre la création d’une association de patients de la psychiatrie de la santé mentale au Luxembourg en se basant sur l’expérience des partenaires de la Grande Région, cette journée porte sur "l’importance de la parole des patients et de leurs proches, et sur la prise en compte de leurs besoins dans l’organisation du système de santé", comme l’a souligné Marc Graas, psychiatre et directeur médical à l’hôpital du Kirchberg.

Interreg IVAAvec sa plateforme de la psychiatrie adulte, le Luxembourg a ouvert depuis quelques années la voie pour alimenter les réflexions dans le domaine de la santé mentale en rassemblant de nombreux acteurs : administratifs, experts, patients, familles, professionnels de santé. De même, dans le cadre du projet de santé mentale des jeunes initié par le Ministère de la Santé et réalisé en collaboration avec le CRP-Santé, la consultation des acteurs à large échelle sur le plan national a été enrichie par la parole des citoyens (confédération des jeunes, association de parents) et par la voie des parents d’enfants présentant des troubles de la santé mentale. "Toutefois, il faut continuer à déstigmatiser les troubles psychiatriques, œuvrer contre les tabous et rompre l’isolement dont souffrent les patients et leurs familles", a expliqué Marc Graas.

D’après le psychiatre, la future association soit donc constituer en quelque sorte un groupe d’experts, un lobby - pourquoi pas une a.s.b.l. - capable de soutenir, d’aider et de rendre plus forts les malades, de renforcer le dialogue et l’échange, de constituer des réseaux de contact pour une collaboration constructive, et de sensibiliser le monde politique aux difficultés rencontrées par les malades et leurs familles.

Selon Marc Graas, 25 à 35 % de la population peut souffrir de troubles de santé mentale une fois dans sa vie, qu’il s’agisse de schizophrénie, de troubles de dépendance, de dépressions, ou autres. Des associations qui défendent le point de vue des malades et de leurs familles répondent donc à un certain nombre de besoins, notamment à celui de faire connaître le monde dans lequel vivent les personnes concernées. De plus, elles produisent, diffusent et donnent accès à des informations utiles pour les personnes. Par ailleurs, elles sont utiles pour le développement de partenariats avec les professionnels de santé qui, selon Marc Graas, ne savent pas toujours fournir les mêmes éclaircissements que les malades eux-mêmes, qu’il qualifie d’"experts de leur vie" et de "spécialistes de la maladie mentale".

Lors de la journée du 24 mars 2010, toutes les personnes intéressées à participer au travail d’une association peuvent s’inscrire sur une liste et seront mises en contact avec les autres personnes. Le programme de la journée prévoit un accueil à 10 heures, des allocutions de bienvenue de Marc Graas et du ministre de la Santé et de la Sécurité Sociale, Mars Di Bartolomeo, une présentation des associations transfrontalières, ainsi qu’une table ronde au sujet des "Associations de patients : Frein ou facilitateur de la psychiatrie ?" Entre 13 et 18 heures, les stands des associations invitées seront ouverts aux visiteurs.