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Elections européennes - Citoyenneté, jumelages, mémoire
Le Conseil d’Administration de l’ASTI appelle à "revenir aux fondamentaux de Maastricht" en matière de droits de participation politique
21-04-2010


Logo de l'ASTILe 21 avril 2010, le Conseil d’Administration de l’ASTI a lancé, par voie de communiqué, un appel à "revenir aux fondamentaux de Maastricht". Saluant la "valeur symbolique indéniable" de l’ouverture des fonctions de bourgmestre et échevins aux étrangers, l’ASTI souligne qu’elle permettra à des élus ayant gagné la confiance de leurs électeurs de revêtir des responsabilités de gestion communale au plus haut niveau.

Consignée dans le programme gouvernemental et réaffirmée solennellement par le Premier Ministre le 29 mars 2010 lors de la conférence donnée pour les 30 ans de l'ASTI, l’ouverture des fonctions de bourgmestre et échevins aux étrangers a fait l’objet d’un projet de loi adopté par le conseil de gouvernement du 9 avril 2010.

Dans son communiqué, l’ASTI insiste sur le fait que la nouveauté essentielle de cette initiative est de se départir du principe de la nationalité pour accorder des droits de participation politique selon des critères de résidence. Une nouveauté jugée cependant "relative" au regard du "principe révolutionnaire américain `no taxation without representation´ à savoir pas de paiement d'impôts sans droit d'influence sur la façon de redistribution de leur produit".

Avant d’appeler à "revenir aux fondamentaux de Maastricht", l’ASTI rappelle alors la spécificité du Luxembourg au regard des principes introduits par le traité de Maastricht.

"A partir du principe de libre circulation des personnes, l'Union européenne a introduit dans le traité de Maastricht un droit de vote communal et européen selon la résidence, au delà de la nationalité du citoyen. Le Luxembourg a été à la pointe de l'évolution en étendant ces droits au-delà du carcan de Maastricht en y englobant aussi les ressortissants de pays tiers. C'est cependant au niveau des applications concrètes de ce même traité que le Luxembourg a demandé des faveurs, des dérogations.

A cet effet, nos responsables politiques ont invoqué le fort pourcentage de résidents communautaires.  Une dérogation est par essence de caractère transitoire : si elle a été invoquée en 1992 à cause du pourcentage d'étrangers communautaires élevé, il s'agissait d'entamer une démarche - pas à pas - pour surmonter et abandonner les dérogations.

Des pas ont été faits : les périodes de résidence de 6 ans pour le vote actif et de 12 ans pour le vote passif ont été ramenées à 5 ans, celle pour l'accès au droit de vote au parlement européen à deux ans. Nous restons cependant encore loin du corps même du traité de Maastricht, à savoir les mêmes conditions que les nationaux. Cela ne permet en l'occurrence pas de durée de séjour pour le droit de vote actif et 6 mois de résidence dans la commune pour le droit de se présenter comme candidat aux élections municipales.

Notons que le seul pays avec lequel nous puissions nous comparer - pour cause de vote obligatoire de toutes celles et de tous ceux qui sont inscrits sur une liste électorale - la Belgique ne demande, en conformité avec Maastricht,  aucune période de résidence des citoyens de l'UE pour les communales. On nous objectera qu'il y a un pourcentage de citoyens communautaires beaucoup plus faible en Belgique. Exact: le déficit démocratique potentiel est donc aussi moindre.

Autre spécificité du contexte luxembourgeois : le vote étant obligatoire, les Luxembourgeois sont inscrits d'office sur les listes électorales et n'ont pas besoin d'accomplir la moindre démarche à ce sujet. Pour nous rapprocher de Maastricht, il faut en venir à ce que l'inscription d'office sur les listes électorales des étrangers soit assumée et assurée par les autorités communales. Les moyens informatiques devraient permettre d'établir ces listes - avec ou sans durée de résidence."