"On estime qu'aujourd'hui entre 50 et 75 % de la population européenne porte des amalgames dentaires, ce qui correspond à environ 2 000 tonnes de mercure. En moyenne, chaque Européen a entre 3 et 4 grammes de mercure dans sa bouche ainsi que des dépôts de mercure dans le corps. Depuis l'introduction de l'amalgame dentaire il y a 170 ans, tout le mercure utilisé se retrouve au final dans l'environnement, au plus tard à la mort des individus. Les quantités de mercure dans l'environnement sont aujourd'hui environ 20 fois supérieures qu'avant l'introduction du mercure dentaire." C’est ce que signale dans une question parlementaire datée du 17 mars 2010 le député Jean Huss (Déi Gréng) qui insiste sur le fait que "le mercure dentaire ne constitue pas seulement un problème de santé, mais également une source de pollution continue extrêmement dangereuse de l'environnement".
Le 15 mars 2010 lors d'une réunion des ministres européens de l'Environnement à laquelle a participé le ministre Claude Wiseler, la délégation suédoise a soumis une proposition pour inscrire l'interdiction de l'amalgame dentaire dans la révision de la stratégie communautaire sur le mercure prévue pour 2010.
A cette occasion, la Suède a exprimé le souhait de voir l'Union européenne continuer de jouer un rôle de leader dans la réduction et si possible l'élimination de l'utilisation du mercure et des émissions afférentes.
Alors que, dans certains pays nordiques, comme la Suède, le Danemark et la Norvège, il existe déjà à l'heure une interdiction de l'amalgame dentaire, la délégation suédoise a considéré qu'il serait opportun et approprié que l'Union européenne se dote d'une démarche commune sur ce point.
Jean Huss voulait connaître la position du ministre luxembourgeois concernant la proposition suédoise et il était désireux de savoir si le Luxembourg participera activement aux négociations du Programme environnemental des Nations-Unies et quelle position il y défendra le cas échéant.
Pour le député vert, une interdiction de l'amalgame dentaire en Europe serait "un signal fort lors des négociations du Programme environnemental des Nations-Unies sur une stratégie globale pour éliminer le mercure dans les technologies médicales et industrielles qui doivent commencer cette année pour conclure en 2013".
Dans sa réponse datée du 27 avril 2010, le ministre délégué au Développement durable et aux Infrastructures, Marco Schank, explique que l'intervention de la délégation suédoise a été favorablement accueillie au sein du Conseil Environnement. Il déclare par ailleurs que "les autorités luxembourgeoises soutiennent et continueront à soutenir toute initiative communautaire et internationale visant à limiter voire à prévenir l'utilisation du mercure dentaire".