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Santé
Dans le cadre de la Journée mondiale sans tabac 2010, la Commission européenne réaffirme son engagement à lutter contre le tabagisme
Selon un sondage Eurobaromètre, la plupart des citoyens européens sont favorables aux politiques de contrôle de la consommation de tabac tandis que presque un tiers d’entre eux fument toujours
31-05-2010


HELP - Pour une vie sans tabacÀ la veille de la Journée mondiale sans tabac 2010 (lundi 31 mai), la Commission européenne dévoile les résultats d’une enquête Eurobaromètre dont il ressort qu’une vaste majorité de citoyens de l’Union européenne sont en faveur de mesures antitabac plus strictes. Ainsi par exemple, trois Européens sur quatre se disent favorables à la présence d’avertissements illustrés relatifs à la santé sur les emballages de produits du tabac et à l’interdiction de fumer dans les restaurants. L’étude révèle cependant aussi que pratiquement un tiers des Européens fument toujours, malgré le fait que le tabac tue un fumeur sur deux. La Commission prévoit de lancer prochainement une consultation ouverte en vue de réviser la directive de 2001 sur les produits du tabac et intensifie ses efforts de lutte antitabac dans toute l’Union européenne.

La directive sur les produits du tabac en quelques mots

La directive (2001/37/CE) date de 2001. Elle fixe notamment les teneurs maximales en nicotine et en goudron dans les cigarettes, oblige les producteurs à imprimer des avertissements écrits relatifs à la santé sur les paquets de cigarettes et à déclarer les ingrédients utilisés dans les produits du tabac, et elle interdit le recours à des termes tels que "léger".

La Commission est actuellement en train de réviser cette directive, afin de relever le niveau de protection de la santé et de l’adapter à l’évolution récente en ce qui concerne tant les ingrédients que les législations nationales, par exemple en informant mieux les consommateurs et en rendant les produits du tabac moins attrayants, notamment pour les jeunes. La Commission prévoit de présenter une proposition de directive révisée au second semestre de 2011.

Environnements sans tabac

Dans le prolongement de la recommandation du Conseil de novembre 2009 sur les environnements sans tabac, la Commission européenne soutient les efforts déployés par les États membres pour atteindre l’objectif d’une "Europe sans tabac d’ici 2012". Elle encourage ainsi tous les États membres à protéger leurs citoyens contre l’exposition à la fumée du tabac dans les lieux publics fermés, les lieux de travail et les transports en commun, et à réduire l’exposition des enfants au tabagisme passif (l’adoption et la mise en œuvre de dispositions législatives sur l’interdiction de fumer dans certains lieux demeure une compétence des États membres).

Campagne HELP: nouveaux spots télévisés

Dans le cadre de la campagne "HELP - Pour une vie sans tabac", la Commission a subventionné la création et la diffusion de deux nouveaux spots télévisés s’adressant aux jeunes, en particulier aux jeunes femmes. Les spots seront diffusés dans toute l’Europe sur plus de 130 chaînes de télévision à partir du 31 mai 2010.

Contexte

Depuis plus de vingt ans, l’impact du tabac sur la santé publique constitue une préoccupation majeure pour l’Union européenne. La première législation en matière de contrôle du tabac a en effet été adoptée à la fin des années 1980. Depuis lors, la législation et la politique de l’UE, ainsi que l’aide apportée à la cessation et à la prévention de la consommation de produits contenant du tabac n’ont cessé d’évoluer dans le but d’encourager les fumeurs à arrêter, de prévenir l’initiation à la consommation du tabac et de protéger les citoyens contre le tabagisme passif. Malgré les progrès enregistrés, environ un tiers des Européens continuent de fumer. De ce fait, pas loin de 650 000 personnes meurent chaque année de maladies liées au tabagisme, dont la moitié sont âgées de 35 à 69 ans, soit un âge de loin inférieur à leur espérance de vie. La consommation de tabac reste une préoccupation majeure pour l’Union européenne.

Un sondage Eurobaromètre révèle ce qu’en pensent les citoyens européens

eurobarometerUne étude publiée le 27 mai 2010 par Eurobaromètre est la dernière d’une série d’études visant à mesurer le comportement et les attitudes des citoyens européens à l’égard du tabac. La dernière étude a été réalisée par téléphone à la fin de l’année 2008 et a été publiée au début de l’année 2009. Toutefois, l’étude comparable la plus récente (menée selon la méthodologie des interviews en face à face) a été réalisée à l’automne 2006. L’enquête sur le terrain a été réalisée entre le 2 et le 19 octobre 2009 par le réseau TNS Opinion & Social. Au total, plus de 30 000 personnes ont été interrogées dans les Etats membres de l’UE, ainsi qu’en Croatie, en Macédoine, en Turquie et au sein de la communauté chypriote turque. Au Luxembourg, 513 personnes ont été interrogées.

La consommation de tabac et de nicotine dans l’UE

Pratiquement un tiers des citoyens européens (29 %) fument actuellement des cigarettes, des cigares ou la pipe. Près de la moitié (49 %) des Européens affirment ne jamais avoir fumé, tandis que les 22 % restants ont arrêté de fumer. La plus grande proportion de fumeurs se rencontre en Europe du sud, plus particulièrement en Grèce, où elle excède 40 %. Un résultat similaire peut être trouvé dans la communauté chypriote turque. Les proportions de fumeurs sont ensuite les plus élevées en Bulgarie (39 %) et en Hongrie (38 %), ainsi que dans deux pays non membres de l’UE, la Turquie (37 %) et l’ancienne République yougoslave de Macédoine (37 %). À l’inverse, c’est en Suède et en Finlande que l’on rencontre les proportions de fumeurs les plus faibles, soit respectivement 16 % et 21 %. Au Luxembourg, un quart des personnes interrogées ont affirmé fumer, tandis que 22 % ont arrêté de fumer et 53 % n’ont jamais fumé.

En moyenne, les fumeurs de l’UE fument 14,4 cigarettes (fabriquées industriellement ou roulées à la main) par jour. La moyenne va d’à peine 10,1 cigarettes par jour en Suède à un peu plus de 21 en Grèce et à Chypre. Au Luxembourg, la moyenne de cigarettes par jour s’élève à 17,2.

Arrêter de fumer

En moyenne, pratiquement trois fumeurs sur dix ont essayé d’arrêter de fumer au moins une fois au cours des 12 derniers mois (28 % pour l’UE et 27 % pour le Luxembourg). Pratiquement la moitié de ceux qui ont essayé d’arrêter de fumer l’ont fait à plusieurs occasions.

La santé personnelle est le premier facteur de motivation pour arrêter de fumer, avec environ sept fumeurs sur dix (71 %) qui s’accordent à dire que cette considération les a poussés à envisager d’arrêter de fumer. Viennent ensuite la famille/le conjoint/les amis. Environ la moitié des répondants affirment que ces personnes les ont fait envisager d’arrêter de fumer. Le facteur prix des produits du tabac suit de près la famille/le conjoint/ les amis, avec 47 % de répondants qui s’accordent à dire que c’est ce qui les a fait envisager d’arrêter. L'inquiétude à propos de l’effet de la fumée sur les non-fumeurs arrive en quatrième position, avec environ un tiers des répondants qui affirment que ce facteur les a poussés à envisager d’arrêter.

EurobarometerLe conseil d’un médecin ou d’un autre professionnel de la santé, la société qui désapprouve le fait de fumer et les interdictions de fumer dans les lieux publics sont autant de facteurs motivant dans la même mesure les fumeurs à envisager d’arrêter, puisqu’ils sont tous cités par un répondant sur cinq. Les interdictions de fumer au travail sont légèrement moins motivantes que les interdictions de fumer dans les lieux publics, puisque 16 % des fumeurs ont cité ces interdictions comme facteur les ayant encouragés à arrêter de fumer. Les avertissements sur les paquets de tabac sont aussi motivants que les interdictions de fumer au travail (14%).

Exposition au tabagisme passif

Quatre citoyens de l’UE sur dix permettent que l’on fume chez eux (38 %). Parmi ceux qui le permettent, la majorité des répondants restreignent cette autorisation à certaines pièces de la maison (24 %). Un citoyen de l’UE sur sept autorise de fumer partout dans sa maison (14 %). Dans les pays les plus permissifs de l’UE que sont la Grèce, l’Espagne et Chypre, ainsi que dans tous les pays hors de l’UE (la Croatie, la Turquie et l’ancienne République yougoslave de Macédoine), au moins un répondant sur quatre permet que l’on fume partout dans la maison. Il convient de noter que certains de ces pays sont ceux qui affichent les pourcentages de consommation de tabac les plus élevés. C’est notamment le cas de la Grèce et de tous les pays hors de l’UE. C’est également le cas dans la communauté chypriote turque. Les répondants de Finlande et de Suède sont les plus stricts quant au fait de fumer dans leur maison, puisqu’ils sont respectivement 95 % et 86 % à interdire de fumer partout dans la maison. Au Luxembourg, 65 % des personnes ne permettent pas qu’on fume chez eux, tandis que 8 % permettent qu’on fume partout dans la maison.

Il semble y avoir un nombre plus important de personnes qui fument dans des bars que dans les restaurants. Parmi les répondants qui ont fréquenté des bars et des restaurants au cours des 6 derniers mois, 45 % se rappellent que des gens fumaient dans le bar qu’ils ont fréquenté contre 30 % qui s’en souviennent dans le restaurant. Au Luxembourg, 81 % des personnes se rappellent que des gens fumaient dans les bars tandis que seulement 12 % s’en souviennent dans les restaurants.

Parmi les répondants qui travaillent à l’intérieur, un quart sont exposés au tabagisme à l’intérieur sur leur lieu de travail. Environ une personne interrogée sur dix est exposée au tabagisme moins d’une heure par jour. Une sur vingt y est exposée entre une heure et cinq heures par jour, tandis qu’une sur vingt est exposée au tabagisme sur le lieu de travail plus de cinq heures par jour. 83 % des répondants au Luxembourg affirment ne jamais être exposés au tabagisme sur leur lieu de travail.

Perceptions des cigarettes

Si l’on considère les quatre facteurs au sujet desquels les répondants ont été interrogés, les fumeurs de l’UE pensent que le goût est le facteur principal puisque pratiquement huit répondants sur dix (78 %) affirment que ce facteur influence leur choix. Avec 82 %, le goût est également le facteur principal au Luxembourg. Le prix arrive en seconde position (50 %), devant les niveaux de goudron, nicotine et monoxyde de carbone (39 %). Au Luxembourg cependant, 29 % des fumeurs sont influencés par les niveaux de goudron, nicotine et monoxyde de carbone, tandis que le prix du tabac arrive en troisième position avec 28 %. Le paquet constitue lui aussi un facteur d’influence, puisque 15 % des fumeurs dans l’UE et 10 % des fumeurs au Luxembourg affirment qu’il influence leur choix.

Un citoyen de l’UE sur six (17 %) pense à tort que certains types de cigarettes sont moins nocifs que les autres. Une faible proportion (6 %) de répondants ne savent pas s’il existe une différence entre les divers types de cigarettes et se disent dès lors incapables de dire s’ils sont ou non aussi nocifs les uns que les autres. Un peu plus des trois quarts (77 %) des citoyens de l’UE pensent que toutes les cigarettes sont aussi nocives les unes que les autres. Parmi les caractéristiques énumérées, les citoyens de l’UE sont environ un tiers à penser que les niveaux de goudron ou de nicotine indiqués sur les paquets de cigarettes sont les meilleurs indicateurs du niveau de nocivité. Des termes dans le nom de la marque et la couleur des paquets de cigarettes sont perçus comme des caractéristiques différenciant les niveaux de nocivité par un répondant sur dix.

Attitudes à l’égard des politiques de contrôle de la consommation de tabac

Dans l’ensemble, la plupart des citoyens sont favorables aux diverses politiques de contrôle de la consommation de tabac énumérées et ils sont majoritairement favorables à toutes les propositions mises en avant. La politique ayant remporté le plus grand succès est celle qui consiste à mettre des photos d’avertissement liées à la santé sur tous les paquets des produits du tabac. Les trois quarts (75 %) de tous les citoyens de l’UE et 60 % des Luxembourgeois sont favorables à cette politique. Les deux tiers des citoyens de l’UE (67 %) et 62 % des Luxembourgeois sont favorables à l’introduction d’un coût supplémentaire pour les fabricants de produits contenant du tabac pour couvrir les soins de santé liés à la consommation des produits du tabac. Les citoyens de l’UE soutiennent également la mesure consistant à augmenter les taxes sur les produits contenant du tabac, puisque 56 % des personnes interrogées sont favorables à cette proposition. Près des deux tiers des citoyens de l’UE sont favorables à l’interdiction de la publicité pour les produits contenant du tabac dans les points de vente/magasins (63 %), et plus de la moitié des citoyens (55 %) est également favorable à la mesure consistant à garder les produits contenant du tabac hors de vue dans les magasins/points de vente.

Les citoyens de l’UE sont favorables, respectivement à 60 % et 52 %, à l’interdiction de la vente de tabac par Internet et dans des distributeurs automatiques. La mesure d’interdiction des goûts qui rendent les produits contenant du tabac plus attirants a le soutien de six citoyens de l’UE sur dix (61 %). Un peu plus de la moitié des citoyens de l’UE (54 %) sont favorables à l’interdiction des couleurs, des logos et des éléments promotionnels sur les paquets des produits contenant du tabac.

Des "Rauchfreie Bannmeilen" à Luxembourg et Ettelbruck

À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac 2010, une "Rauchfreie Bannmeile" sera déclarée dans la ville de Luxembourg avec le concours des élèves de trois lycées de la capitale. Situé au sein de la zone piétonne, cet espace non-fumeurs sera inauguré en présence de Mars Di Bartolomeo, ministre de la Santé. Cette action est organisée par l’intermédiaire du réseau "Écoles sans tabac", avec le soutien du ministère de la Santé, du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, du Centre de prévention des toxicomanies, et de la Ligue médico-sociale. L’action est également soutenue par le projet "HELP – Pour une vie sans tabac" de la Commission européenne.

La "Rauchfreie Bannmeile" consiste à organiser un espace non-fumeurs au sein de la zone piétonne de la ville de Luxembourg pendant la journée du 31 mai. Le but de cette action est de sensibiliser les passants aux risques liés au tabagisme passif, et de les inciter à échanger leur cigarette contre une pomme ou un chewing-gum sans sucre. À cette fin, les élèves des trois lycées et les différents partenaires présenteront les activités suivantes:

  • tests "mesure du taux de monoxyde de carbone dans l’air expiré"

  • stands d’information sur les effets néfastes du tabagisme et sur les offres d’aide au sevrage tabagique

  • animation graffitis "Autour du tabagisme"

  • enquête sur le tabagisme passif

  • possibilité d’enregistrer son témoignage

  • "Astuces pour se libérer de la cigarette" sur vidéo.

Une action similaire aura lieu le même jour à Ettelbruck dans la zone piétonne à hauteur de l’École privée Sainte-Anne.