Un groupe à haut niveau chargé de conseiller la Commission européenne en ce qui concerne le fonctionnement du programme commun "Assistance à l'autonomie à domicile" (AAD) vient de lancer une consultation invitant les citoyens, les entreprises et les chercheurs à donner des idées pour exploiter au mieux les technologies de l'information et des communications (TIC) afin de favoriser l'autonomie chez les personnes âgées. D'une manière générale, il s'agirait d'inventer de nouvelles façons de mettre les TIC au service des membres les plus vulnérables de la société. Ce groupe est présidé Meglena Kuneva, ancien membre de la Commission européenne. Cette consultation publique constitue une première étape vers la réalisation de l'objectif fixé dans la stratégie numérique, à savoir doubler, d'ici à 2015, le nombre de personnes âgées qui pourront mener une existence autonome. La consultation court jusqu’au 1er juillet 2010.
Le programme commun "Assistance à l'autonomie à domicile", qui associe la Commission européenne et des États membres de l'UE, vise à faire en sorte que, grâce aux TIC, les personnes âgées qui sont socialement isolées et les personnes vulnérables ou atteintes de maladies chroniques ou de handicaps puissent mener une existence plus autonome et plus digne. Il recherche, notamment, des solutions nouvelles dans des domaines tels que la prévention des chutes et l'assistance aux patients souffrant de formes de démence. Ces applications permettent d'améliorer la qualité de vie des personnes âgées et vulnérables, de limiter les coûts des soins de santé et de l'aide sociale et d'offrir de nouvelles perspectives de marché aux entreprises et aux prestataires de services européens.
Parmi les projets de recherche exécutés dans le cadre du programme AAD, on peut citer le développement de "robots de service" pour les personnes âgées, qui peuvent aider à accomplir des tâches quotidiennes telles que soulever des objets lourds ou cuisiner, ou encore déclencher une alarme si une caméra intégrée détecte une chute.
D'autres projets portent, par exemple, sur un "environnement domestique intelligent", dans lequel des caméras interprètent les activités des occupants et peuvent informer des centres de services d'urgence de tout changement dans leur comportement. Des travaux de recherche approfondis sont également menés pour développer des exosquelettes à commande cérébrale, des structures externes qui peuvent restaurer la capacité de marche de personnes affaiblies en répondant aux mouvements nerveux des jambes.
Au total, les investissements réalisés en Europe dans la recherche et l'innovation permettant de vieillir bien s'élèvent à plus d'un milliard d'euros: quelque 600 millions d'euros au titre du programme commun AAD, environ 400 millions d'euros au titre du programme-cadre de recherche de l'UE et, jusqu'à présent, plus de 50 millions d'euros au titre du programme d’appui stratégique de l'UE en matière de TIC. L'initiative du programme AAD cible aussi les PME innovantes, puisque ces dernières représentent environ 40 % des participants au programme AAD.
Le programme commun AAD réunit 20 États membres de l'UE (l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, Chypre, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovénie et la Suède, trois pays associés (Israël, la Norvège et la Suisse) et la Commission européenne. Il vise à promouvoir des solutions susceptibles d'être mises sur le marché dans un délai de deux à trois ans et de devenir commercialement viables, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives commerciales et permettant de réaliser des économies substantielles dans le domaine des soins de santé et de l'aide sociale. Par exemple, l'introduction de services de soins à distance peut entraîner une réduction de près de 30 % des coûts des services de soins à domicile.
La participation de la Commission au programme Assistance à l'autonomie à domicile découle du plan d'action "Bien vieillir dans la société de l’information" adopté en 2007.
Son objectif consiste à renforcer la coopération de la recherche entre les États membres en y consacrant les fonds de l'UE adéquats.
L'évaluation intermédiaire en cours répond à une exigence juridique de la décision n° 742/2008/CE du Parlement européen et du Conseil du 9 juillet 2008. La Commission communiquera les conclusions de l’évaluation intermédiaire accompagnées de ses observations au Parlement européen et au Conseil avant la fin de l'année 2010.