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Economie, finances et monnaie - Traités et Affaires institutionnelles
A Strasbourg, Jean-Claude Juncker s’est dit préoccupé par "la dérive intergouvernementale de l’UE"
Le président de l'Eurogroupe craint "un système où les grands s’entendent d’abord et ne laissent participer les petits que pour la forme"
10-06-2010


Le 10 juin, Jean-Claude Juncker a rencontré en sa qualité de président de l’Eurogroupe les chefs des groupes politiques du Parlement européen dans le cade d’une réunion extraordinaire.

La "dérive intergouvernementale"

A l’issue de cette réunion il a déclaré au micro de 100,7 que les présidents des groupes politiques sont très préoccupés par "la dérive intergouvernementale de l’UE et que la méthode communautaire est de plus en plus remisée au second plan." Il a défini la méthode communautaire  comme étant "celle où la Commission propose et où le Conseil des ministres et le Parlement européen prennent dans la plus grande transparence et dans le meilleur entendement  possible la décision."

Juncker partage la préoccupation des chefs des grands groupes politiques au PE,  "car ce que nous vivons actuellement est que l’on essaie sous la houlette d’un leadership franco-allemand de neutraliser la méthode communautaire pour en arriver à un système où les grands s’entendent d’abord et ne laissent participer les petits que pour la forme. Je me bats comme le Parlement contre cette dérive qui n’est pas saine pour l’UE du point de vue institutionnel et qui se distingue par un manque de respect croissant à l’égard d’Etats moins grands."

Sur RTL, le président de l’Eurogroupe a abondé dans le même sens. "Le Parlement est préoccupé par le fait que les grands Etats membres, et notamment prennent des décisions entre eux et essaient ensuite d’aligner les autres Etats sur leurs positions sans que le Parlement européen, qui a quand même été élu au suffrage universel, puisse avoir voix au chapitre. Je ne puis que me rallier à ce sentiment existentiel ancien et nouveau."

La coordination économique

La coordination économique également été abordée. A ce sujet, Jean-Claude Juncker a déclaré sur 100,7: "La seconde préoccupation du Parlement européen est qu’à côté du blabla où chacun dit qu’il faut plus de coordination économique l’on ne voie pas très clairement dans quelle direction l’on va. A ce sujet, j’ai fait des propositions qui vont dans le sens qu’il ne s’agit pas seulement pour un Etat membre de montrer aux autres ce qu’il veut faire, mais qu’il fasse également que les autres Etats membres attendent de lui."

 Sur RTL, Juncker a regretté que des préoccupations nationales aient retardé la mise en œuvre de l’aide à la Grèce, ce qui s’est révélé fort coûteux.

La taxation des transactions financières

En ce qui concerne la taxation sur les transactions financières, Jean-Claude Juncker a déclaré sur RTL: "Je ne crois pas que ce soit possible de taxer les transactions financières au niveau mondial. Dans la partie asiatique du monde économie émergent, au Canada, en Australie, où les banques n’étaient pas en danger, et des interventions n’étaient pas nécessaires, les gouvernements ne veulent pas d’une telle taxation spécifique des banques, car ils n’en voient pas la raison. En Europe, ce sera aussi difficile. Au niveau de la zone euro, ce sera difficile, mais j’ai fait constater il y a une semaine que les 16 ministres des Finances de la zone euro sont d’accord pour aller dans cette direction et nous y travaillons de manière très active."