Dans le cadre des travaux qu'elle mène pour sécuriser et consolider le système financier, prévenir les crises et redonner confiance aux consommateurs, la Commission européenne a présenté le 12 juillet 2010 des propositions de modification des règles européennes existantes en vue de renforcer la protection des titulaires de comptes en banque et des petits investisseurs.
La Commission a également lancé une consultation publique sur les moyens d'améliorer la protection des preneurs d'assurance. Parmi les options envisagées, figure notamment la création de régimes de garantie des assurances dans tous les États membres.
Les mesures présentées garantiront aux titulaires de comptes en banque, en cas de défaillance de leur banque, une restitution plus rapide de leurs fonds (dans les sept jours), une meilleure couverture (jusqu'à 100 000 euros) et des informations plus détaillées sur les modalités d'application de la garantie.
Quant aux investisseurs qui utilisent les services d'investissement, ils seront indemnisés plus rapidement si leur entreprise d'investissement est incapable de leur restituer leurs actifs (en raison d'une fraude, d'une faute professionnelle ou d'une erreur de gestion). Le niveau d'indemnisation sera porté à 50 000 euros (contre 20 000 euros actuellement). Ils recevront en outre des informations plus détaillées sur les modalités d'application du système d'indemnisation, et les investisseurs dont les actifs sont détenus par un tiers seront mieux protégés contre les détournements de fonds (comme dans l'affaire Madoff).
Les propositions de la Commission, qui font suite aux engagements souscrits par l'Union européenne lors du G20, doivent être transmises pour examen au Parlement européen et au Conseil des ministres.
La récente crise financière a démontré une fois de plus que les banques sont exposées au risque de "panique bancaire" (lorsque, par crainte pour la sécurité de leurs dépôts, les titulaires de comptes en banque tentent de les retirer tous en même temps). Depuis 1994, tous les États membres doivent, conformément à la directive 94/19/CE, avoir mis en place un filet de sécurité pour les titulaires de comptes en banque. En cas de liquidation d'une banque, les systèmes nationaux de garantie des dépôts doivent rembourser les déposants concernés, dans une certaine limite.
Lorsque la crise financière a éclaté en 2008, des mesures d'urgence ont été prises, notamment pour porter le niveau de garantie des dépôts bancaires à 100 000 euros (en deux étapes) et supprimer la coassurance (système dans lequel les déposants ne sont pas intégralement remboursés, mais doivent supporter une partie des pertes, même si elles ne dépassent pas la limite de la garantie). D'autres lacunes ont toutefois été constatées dans les dispositifs déjà en place. C'est pourquoi la Commission présente une proposition qui vise à modifier l'intégralité de la directive de 1994 et à faire en sorte que toutes les leçons de la crise soient tirées.
Les principaux éléments de la proposition sont les suivants :
Non seulement les Européens bénéficieront d'une meilleure protection pour leurs économies, mais encore, ils pourront choisir le meilleur produit d'épargne dans n'importe quel État membre de l'Union sans se soucier des différences en matière de protection. Quant aux banques, elles pourront proposer des produits concurrentiels dans toute l'Union sans être désavantagées par de telles différences. Enfin, pour les contribuables, un meilleur financement des systèmes de garantie réduira la probabilité d'une intervention des pouvoirs publics.
La plupart des mesures proposées pourraient entrer en vigueur dès 2012 ou 2013 et s'appliqueraient dans tous les États membres de l'Union européenne et, une fois intégrées dans l'accord sur l’Espace économique européen, en Norvège, en Islande et au Liechtenstein.
Depuis 1997, la directive 97/9/CE sur les systèmes d'indemnisation des investisseurs donne droit aux investisseurs qui utilisent des services d'investissement en Europe à une indemnisation lorsque leur entreprise d'investissement est incapable de leur restituer leurs actifs, par exemple en cas de fraude, de négligence, ou d'erreurs ou de problèmes dans ses systèmes. Il ne s'agit pas d'une protection contre les risques d'investissement en tant que tels. Il existe actuellement 39 systèmes d'indemnisation des investisseurs dans l'ensemble de l'Union européenne.
Ces dernières années, la Commission a reçu de nombreuses plaintes relatives à l'application de la directive dans certains États membres. Ces plaintes portaient sur l'incapacité de ces systèmes à faire face aux demandes d'indemnisation faute d'un financement suffisant, ou sur la longueur des délais de remboursement.
Par sa proposition, la Commission cherche à accroître l'efficacité des règles sur la protection des investisseurs, à créer des conditions de concurrence égales pour les types d'instruments financiers protégés et à veiller à ce qu'il existe un financement suffisant et que les dispositions nécessaires soient prises pour garantir l'indemnisation des investisseurs.
Les principaux éléments de la proposition sont les suivants :
La plupart des mesures proposées pourraient entrer en vigueur dès fin 2012 et s'appliqueraient dans tous les États membres de l'Union européenne et, une fois intégrées dans l'accord sur l’Espace économique européen, en Norvège, en Islande et au Liechtenstein.
Les régimes de garantie des assurances (RGA) offrent un ultime recours aux consommateurs en cas d'incapacité des assureurs à remplir leurs engagements contractuels; ils les protègent ainsi contre le risque que leur demande d'indemnisation ne soit pas satisfaite en cas de liquidation de leur entreprise d'assurance.
Un RGA peut soit verser une indemnisation à un consommateur, soit assurer la continuité d'un contrat d'assurance, par exemple en facilitant le transfert de polices vers un assureur solvable ou vers le régime de garantie lui-même. À la différence des secteurs de la banque et des valeurs mobilières, aucune législation européenne sur les régimes de garantie n'existe pour le secteur de l'assurance. Actuellement, douze États membres ont mis en place au moins un RGA qui couvre les polices d'assurance vie et/ou non-vie. La protection offerte et les critères d'éligibilité, ainsi que les modes d'intervention et de financement, diffèrent d'un régime à l'autre.
Dans le Livre blanc qu'elle a adopté le 12 juillet 2010, la Commission propose différentes options pour que les consommateurs bénéficient d'un niveau de protection équitable et complet dans l'Union européenne et que les contribuables n'aient pas à payer en cas de faillite d'une entreprise d'assurance. La Commission propose notamment d'introduire une directive afin que tous les États membres mettent en place un régime de garantie des assurances conforme à un ensemble minimal d'obligations. Le Livre blanc sur les régimes de garantie des assurances peut être consulté et toutes les parties concernées sont invitées à émettre leurs commentaires et autres suggestions sur les propositions qu'il contient d'ici au 30 novembre 2010.