Les 6 et 7 septembre 2010, les ministres de l’Energie se sont réunis à Bruxelles à l’occasion d’un Conseil informel au sein duquel le Luxembourg était représenté par Jeannot Krecké. La Présidence belge de l'Union européenne avait invité les ministres en charge de l'énergie à une journée de réflexion sur l'avenir du secteur de l'énergie en Europe et l’eurodéputé luxembourgeois Claude Turmes devait y intervenir au nom du Parlement européen.
Le consommateur fut au centre du débat tout au long de la première journée de ce conseil. L'ouverture des marchés de l'électricité et du gaz mise en œuvre dans les États membres devrait en effet permettre aux consommateurs de choisir entre plusieurs fournisseurs de gaz ou d'électricité. Cependant, depuis l’ouverture des marchés, trop peu de consommateurs ont changé d'opérateur, et ceci malgré le fait qu’ils se disent généralement peu satisfaits avec leur fournisseur actuel.
Dans son intervention, le ministre Jeannot Krecké a plaidé en faveur d'une meilleure information des clients sur leur consommation et les prix ainsi que sur les services fournis par les opérateurs énergétiques. "À l'instar du marché de la téléphonie mobile, le passage d'un fournisseur d'énergie à un autre devrait se faire naturellement et sans contraintes", a-t-il déclaré.
La seconde journée, le 7 septembre, était consacrée au développement d’un réseau énergétique européen moderne et intégré et à son financement, ainsi qu’à l’efficacité énergétique.
Les ministres ont souligné la nécessité de poursuivre le développement du réseau énergétique européen afin d’atteindre les objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables, de sécurité d’approvisionnement et d’indépendance énergétique. Mais ils ont aussi insisté sur les besoins considérables d'investissement en infrastructures d'approvisionnement auxquels l’Europe est confrontée. Le Conseil a également plaidé pour une plus grande harmonisation des procédures d’autorisation.
A la lumière de ces besoins financiers, des défis énergétiques et climatiques, et vue l'importance d'une interaction avec l'industrie pour préserver un marché européen de l'énergie concurrentiel, la Présidence belge de l’UE a proposé de lancer une "Energy Round Table Conference" qui rassemblera les acteurs-clés (industriels, financiers et publics) en Europe du secteur de l’énergie.
Enfin, le dernier point abordé lors de ce conseil informel portait sur l’efficacité énergétique. La Commission et les Etats membres sont conscients des efforts considérables encore à réaliser pour atteindre l’objectif de 20 % d’économie d’énergie d’ici 2020. "Une plus grande intervention publique est nécessaire dans le domaine de l’efficacité énergétique, vu l’incapacité du marché à réaliser des investissements financiers suffisants", a donc souligné le ministre belge Paul Magnette au nom de la présidence. La Commission a promis d’apporter une réponse à cet élément du débat dans son prochain "European Energy Efficiency Action plan".