Déi Lénk accueille au Luxembourg du 24 au 26 septembre 2010 une soixantaine de représentants de plus de 30 partis européens à l’occasion d’une réunion du Bureau exécutif de la Gauche européenne.

Ce "parti en pleine croissance", présidé par le député européen Lothar Bisky, entend faire entendre sa voix en cette période crise économique loin d’être dépassée, en cette période de crise démocratique et alors que l’UE fait face à d’importants problèmes institutionnels. Lothar Bisky regrette en effet que le Parlement européen n’ait un rôle renforcé que sur le papier et non dans les faits, mais il dénonce aussi une tendance certaine à la gouvernementalisation au sein de l’UE.

La Gauche européenne attribue en effet une grande importance aux questions européennes. Comme l’a expliqué Renato Soeiro, membre du Bloc de gauche portugais, il n’y a pas de solution nationale aux problèmes auxquels il faut faire face et une réponse européenne coordonnée est donc nécessaire. "Nous sommes des européistes de gauche", a lancé ce militant qui a tenu à rappeler qu’il s’agissait là bien d’une gauche démocrate et pluraliste. Et, à l’image de toute démocratie, il ne saurait y avoir de démocratie européenne sans partis européens. Le rôle des partis européens, qui sont dans une phase d’expérimentation, d’exploration, est donc en pleine évolution selon lui.

Ce rôle de parti européen, la Gauche européenne est donc elle aussi en train de l’inventer, non sans difficulté parfois, car les partis nationaux membres doivent apprendre à coopérer, doivent faire avec les règles propres à un parti européen.

Si les orientations programmatiques de la Gauche européenne ne devraient pas changer, le bureau exécutif est cependant en train de travailler à l’élaboration d’un programme d’actions commun pour les prochaines années à venir. Conférences, réunions avec experts, rencontres bilatérales et multilatérales se suivent pour définir un plan d’actions qui doit être aussi discuté au sein des partis nationaux que regroupe le mouvement européen en amont du Congrès qui se tiendra à Paris en décembre 2010.

Ce Congrès, qui se tient à un rythme annuel, coïncidera avec les débuts de la présidence française du G 20 et Christine Mendelsohn, membre du conseil national du Parti communiste français, se réjouit de l’émulation qui pourra naître dans la mesure où de nombreux altermondialistes viendront de tous les continents seront à Paris à cette occasion. A ses yeux, les propositions alternatives qui seront faites par la Gauche européenne devront trouver un chemin vers un nouveau progrès de civilisation.

En attendant ce Congrès, qui verra aussi l’élection d’un nouveau président pour la Gauche européenne comme l’a annoncé Lothar Bisky, la Gauche européenne sera présente à Bruxelles à l’occasion de la Journée d’action organisée le 29 septembre 2010 par la Confédération européenne des syndicats. La Gauche européenne a d’ores et déjà formulées des propositions alternatives à la cure d’austérité que veut dénoncer cette manifestation