D'après une enquête Eurobaromètre spéciale publiée le 13 septembre 2010, les citoyens européens continuent d'afficher leur soutien à l'aide apportée aux pays en développement. Une semaine avant la réunion à haut niveau des Nations unies sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l'enquête révèle que 89 % (93 % au Luxembourg, inchangé) des personnes interrogées considèrent que l'aide au développement est importante, voire très importante. Le pourcentage de personnes la considérant comme très importante a même augmenté, passant de 39 % à 45 % aujourd'hui. Au Luxembourg, ce dernier pourcentage a par contre baissé de 68 à 58 %, ce qui place néanmoins le Luxembourg toujours en 2e position après la Suède (67 %, - 6).
Dans son communiqué, la Commission dit que "deux Européens sur trois sont d'avis que l'Union européenne devrait tenir sa promesse de faire passer l'aide au développement à 0,7 % du RNB d'ici 2015, l'échéance fixée pour la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, voire aller au-delà encore. Ce soutien, qui est le fait d'une large majorité des citoyens, quelle que soit leur nationalité, n'a pas faibli en dépit de la crise financière et de la situation économique en Europe."
Il faut nuancer ce propos dans la mesure où le pourcentage total des personnes interrogées qui sont d’avis que les promesses devraient être tenues est certes passé de 48 à 50 % (de 51 à 63 % au Luxembourg), mais le nombre de ceux qui voulaient aller au-delà des promesses est passé de 22 à 14 % (au Luxembourg de 26 à 19 %) .
Bref, le soutien à la politique de développement actuelle a bel et bien faibli de 8 % dans l’UE, en passant de 72 à 64 %. Au Luxembourg, néanmoins, ce soutien a en gros augmenté de 77 à 82 %. Il faut également préciser que dans les questions, le chiffre de 0,7 % du RNB n’est pas cité. Le camp de ceux qui veulent réduire l’aide au développement a malgré cela peu augmenté (de 11 à 14 % en UE), et au Luxembourg il a même diminué, passant de 11 à 5 %. C’est surtout le camp de ceux qui veulent le statu quo qui est passé de 8 à 15 % dans l’UE, et de 4 à 9 % au Luxembourg.
Dans ce contexte, les trois quarts (76 %) des Européens, et même 89 % des Luxembourgeois, pensent que la mise en commun des efforts des pays de l'UE apporte une valeur ajoutée permettant d'éviter les doubles-emplois et de garantir l'efficacité de l'aide.
L'enquête a également révélé que, pour la première fois, la différence d'attitude entre les pays dits "UE 15" et "UE 12" était de moins en moins flagrante. La ligne de démarcation semble s'établir entre les pays les plus frappés par la crise et ceux jouissant d'une meilleure situation économique. Reste que les pays qui sont les plus réservés sont la Bulgarie, l’Estonie et la Lettonie, qui sont néanmoins des pays de l’UE 12.
Les citoyens soutiennent aussi indirectement la notion de cohérence des politiques au service du développement. 43 % d'entre eux estiment que les politiques commerciales et financières de l'UE ont une incidence favorable sur les pays partenaires.
Les politiques de consolidation de la paix recueillent aussi 42 % des suffrages (même 50 % au Luxembourg), suivies par l'agriculture (33 %) et les migrations (22 %).
42 % des personnes interrogées voient la pauvreté comme le principal défi à relever par les pays en développement, suivie par la crise économique (36 %), les aspects alimentaires (20 %) et les problèmes sanitaires (19 %). Pour les Luxembourgeois, l’éducation joue par aussi un rôle important pour 19 % des répondants.
42 % également des répondants veulent aider les pays en développement, mais sans s’engager comme volontaires, ni aider financièrement. Seuls 25 % des Luxembourgeois sont intéressés par cette approche. Si dans l’UE, 30 % versent de l'argent (26 % dans l’UE) ou travaillent en tant que volontaires (4 %), cette proportion monte à 65 % au Luxembourg, avec 10 % de volontaires et 55 % qui aident financièrement.
63 % des Européens et 74 % des Luxembourgeois jugent que les organisations internationales sont les mieux placées pour aider les pays en développement. Pour les Européens, l'UE arrive ici en troisième position (17 %), derrière les Nations unies (27 %) et la Banque mondiale (19 %). Au Luxembourg, l’UE (28 %) devance les Nations unies (24 %) et la Banque Mondiale (22 %)
L'enquête Eurobaromètre spéciale intitulée «Les Européens, l'aide au développement et les objectifs du millénaire pour le développement» a pour objet d'évaluer l'engagement du grand public en faveur de l'aide au développement, compte tenu de la crise économique actuelle et dans la perspective de la réunion à haut niveau des Nations unies sur les objectifs du millénaire pour le développement, qui se tiendra à New York du 20 au 22 septembre. Ce sommet sera l'occasion de passer en revue les progrès réalisés au regard de l'initiative des Nations unies visant à éradiquer la pauvreté, mieux connue sous l'appellation "objectifs du millénaire pour le développement (OMD)", initiative à la réalisation de laquelle la totalité des 27 États membres de l'UE se sont engagés.
En 2009, l'Union européenne et ses États membres ont consacré au total 49 milliards d'euros à l'aide au développement, ce qui fait de l'UE le principal donateur et de loin, avec 56 % de l'aide mondiale. L'aide extérieure gérée par la Commission européenne s'est élevée à 12 milliards d'euros en 2009.