Les conclusions du Conseil Affaires générales du 13 juin 2005, adoptées sous Présidence luxembourgeoise, contiennent un certain nombre de dispositions visant à renforcer le statut des langues autres que les langues officielles de l'Union.
C’est ce que rappelle, dans une question parlementaire datée du 6 juillet 2010 et adressée au Premier ministre et au ministre des Affaires étrangères, le député Fernand Kartheiser (ADR) qui souligne que "ces dispositions peuvent également s'appliquer à la langue luxembourgeoise". "Elles ont d'ailleurs été adoptées pour donner la possibilité aux citoyens d'utiliser leur propre langue dans leurs relations avec les institutions et ceci dans l'espoir de renforcer par ce biais l'identification des citoyens au projet politique de l'Union européenne", poursuit-il.
Le député regrette cependant que le gouvernement luxembourgeois n'ait jusqu'ici "rien fait pour tirer profit de ces dispositions et pour renforcer ainsi le statut de la langue luxembourgeoise au sein de l'Europe tout en promouvant son développement lexical". Et il interpelle donc Jean-Claude Juncker et Jean Asselborn pour leur demander quelles mesures ils envisagent de prendre pour donner suite aux décisions du 13 juin 2005 et à quelle date ils entendent le faire.
Dans leur réponse conjointe, entrée à la Chambre le 10 septembre 2010, Jean-Claude Juncker et Jean Asselborn rappellent que "le Luxembourg s'est toujours engagé à ce que le régime linguistique au sein de l'Union européenne fonctionne de manière aussi efficace que possible tout en promouvant la richesse de la diversité linguistique de l'Europe".
Quant aux dispositions prévues dans les conclusions du Conseil Affaires générales du 13 juin 2005 visant à renforcer le statut des langues autres que les langues officielles de l'Union, les deux ministres expliquent que "le gouvernement luxembourgeois a examiné la possibilité pour les citoyens luxembourgeois d'utiliser la langue luxembourgeoise dans leurs relations avec certaines institutions de l'Union européenne".
"Il s'avère toutefois que la mise en place d'une procédure de traduction de demandes adressées en langue luxembourgeoises aux institutions nécessiterait des moyens financiers considérables", poursuivent les deux ministres qui soulignent que l'Etat-demandeur doit couvrir tous les frais directs et indirects qui découlent de l'application de ladite réglementation.
Jean-Claude Juncker et Jean Asselborn ajoutent qui plus est que deux des trois langues administratives du Grand-Duché, à savoir le français et l'allemand, sont déjà à l'heure actuelle des langues officielles de l'Union européenne.