Si l’Europe veut rester un leader économique mondial, elle doit placer l’industrie sur le devant de la scène. Voilà le message clé de la communication "Une politique industrielle intégrée à l’ère de la mondialisation" adoptée le 28 octobre 2010 par la Commission européenne, à l’initiative de son vice président, Antonio Tajani.
Cette communication, une initiative phare de la stratégie Europe 2020, expose une stratégie dont l’objectif est de stimuler la croissance et la création d’emplois en maintenant et soutenant, en Europe, une base industrielle forte, diversifiée et concurrentielle qui offre des emplois bien rémunérés, tout en émettant moins de carbone.
Elle est accompagnée d’un rapport sur les performances en matière de compétitivité dans les différents États membres et du rapport annuel sur la compétitivité européenne.
"L’industrie est au cœur de l’Europe et elle est indispensable pour relever les défis actuels et futurs qui se présentent à notre société", a déclaré Antonio Tajani, commissaire à l’industrie et à l’entrepreneuriat, avant de souligner la nécessité d’exploiter "tout le potentiel du marché unique, de ses 500 millions de consommateurs et de ses 20 millions de chefs d’entreprise".
À l’ère de l’intensification de la mondialisation, le concept d’industries et de secteurs nationaux est obsolète. Des réponses stratégiques européennes coordonnées sont nécessaires. L’Europe a également besoin d’une approche qui considère l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis les infrastructures et les matières premières jusqu’au service après-vente. Il faut placer au cœur de la politique industrielle de l’UE la promotion de la création et du développement des petites et moyennes entreprises. Par ailleurs, la transition vers une économie durable doit être considérée comme une occasion de renforcer la compétitivité.
Seule une politique industrielle européenne visant la compétitivité et le développement durable peut permettre de parvenir à la masse critique en matière d’évolution et de coordination qui est nécessaire pour réussir. Antonio Tajani a ajouté: "Il n’y aura pas de développement durable sans compétitivité et il n’y aura pas de compétitivité à long terme sans développement durable. Et il n’y aura ni l’un ni l’autre sans un bond en avant dans l’innovation."
Voici dix actions clés pour la compétitivité industrielle européenne :
Pour être à la hauteur des ambitions affichées et conserver une base industrielle forte, diversifiée et concurrentielle en Europe, il faudra mettre en œuvre des politiques se renforçant mutuellement. C’est le cas notamment des différentes initiatives phares élaborées dans le cadre de la stratégie Europe 2020 et de stratégies telles que celle consacrée au marché unique de l’UE qui a été adoptée le 27 octobre.
L’industrie européenne se remet progressivement de la crise financière et économique qui a marqué les dernières années et on peut être confiant dans la capacité de l’industrie à relever les défis liés à un environnement économique mondial en mutation.
Néanmoins, les niveaux de la production industrielle sont toujours inférieurs de plus de 10 % à leurs niveaux d’avant la crise, malgré la forte reprise de près de 10 % enregistrée récemment. Les industries manufacturières emploient un quart de la main-d’œuvre du secteur privé et un autre quart travaille dans les services liés à l’industrie. 80 % des activités de recherche et développement sont à mettre au compte des industries manufacturières.
La Fedil s’est félicitée dès le 28 octobre de l’initiative de la Commission en appuyant particulièrement le principe d’un "test de compétitivité". Dans sa prise de position, la Fedil demande surtout que celui-ci s’applique le plus rapidement possible aux discussions en cours, notamment dans le domaine de la mise en œuvre du système européen d’échange de quotas d’émission (ETS).
"Certains services de la Commission essaient d’élaborer des règles qui interprètent l’accord politique de 2008 de façon à pénaliser l’industrie européenne outre mesure", constate en effet la Fedil qui souligne que, selon cette communication, une politique industrielle intégrée doit être mise en œuvre par tous les services de la Commission dans leur façon de légiférer et de concevoir l’Europe.
La Fedil invite aussi le gouvernement luxembourgeois à prendre note des recommandations de la Commission envers les Etats membres en matière de compétitivité.