Le Premier ministre et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a présidé la troïka de la zone euro qui a rencontré les autorités chinoises pour le 3e dialogue macroéconomique entre la zone euro et la République populaire de Chine, les 4 et 5 octobre 2010 à Bruxelles.
La troïka composée de Jean-Claude Juncker, du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a eu des discussions avec le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, le ministre des Finances, Xie Xuren, le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Zhou Xiaochuan, ainsi que le président de la Commission nationale du développement et des réformes, Zhang Ping.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse conjointe avec MM. Trichet et Rehn, Jean-Claude Juncker a relevé la qualité du dialogue macroéconomique avec les autorités chinoises, dont ce fut le 3e, les deux premiers ayant eu lieu en novembre 2007 et 2009 en Chine. "Ce furent des discussions directes, franches, mais néanmoins amicales", a expliqué le président de l’Eurogroupe.
La troïka européenne estime que la forte croissance chinoise de ces dernières années était un "facteur important afin de surmonter les effets de la crise économique et financière".
"Néanmoins", a expliqué Jean-Claude Juncker, "nous aimerions que la Chine rééquilibre son modèle de croissance en augmentant la part de la consommation intérieure dans sa croissance du PIB."
Concernant les taux de change entre le Renminbi* et l’Euro, le président de l’Eurogroupe a rappelé que la zone Euro "estime toujours que le taux de change effectif de la monnaie chinoise est sous-évalué, et que cela contribue à des déséquilibres au niveau des taux de change globaux". Bien que les membres de la troïka "saluent la décision chinoise du 19 juin 2010 d’augmenter la flexibilité du taux de change du Renminbi, le potentiel de cette décision n’a pas encore été exploité complètement."
Le Premier ministre chinois a de son côté expliqué à ses interlocuteurs européens que la Chine compte bien poursuivre sa politique dans la lignée de ses décisions du 19 juin, c’est-à-dire maintenir une certaine flexibilité du taux de change de la monnaie chinoise.
Pour Jean-Claude Juncker, "compte tenu du rôle important de la Chine, une appréciation ordonnée et conséquente du Renminbi promouvrait une croissance plus équilibrée aussi bien pour la Chine que pour l’économie mondiale." Selon lui, "une économie européenne forte est dans le meilleur intérêt de la Chine."
* Yuan ou Renminbi ? Le yuan est la devise nationale de la Chine (et notamment de la République populaire). Il est appelé également en République populaire de Chine "yuan renminbi" (en chinois "yuan monnaie du peuple", abrégé en "RMB".