La Commission européenne a présenté le 9 novembre 2010 son projet pour la politique commerciale de l’UE dont le but est de contribuer à revitaliser l’économie européenne. Dans son document de réflexion "Commerce, croissance et affaires mondiales", la Commission analyse comment le commerce constitue un moteur de croissance économique et de création d’emplois. Elle propose une stratégie pour réduire les obstacles au commerce, ouvrir les marchés mondiaux et obtenir des conditions équitables pour les entreprises européennes. L’objectif général est d’adopter une approche plus active afin de garantir que les bénéfices du commerce parviennent jusqu’aux citoyens européens.
Le document expose le triple bénéfice que l’Europe peut tirer du commerce : une croissance économique plus forte, des emplois plus nombreux et un choix plus grand pour le consommateur à des prix moins élevés.
La Commission envisage de s’appuyer sur la politique commerciale pour sortir de la crise actuelle et créer l’environnement adéquat pour une économie européenne forte.
Plus précisément, la Commission propose :
Le document de réflexion est accompagné de deux autres documents.
Un rapport sur les progrès accomplis dans le cadre de la stratégie 2006-2010 pour une Europe compétitive dans une économie mondialisée passe en revue les progrès réalisés ces cinq dernières années en vue d’une plus grande ouverture des échanges entre l’UE et ses partenaires commerciaux.
Un document de travail intitulé "Trade as a driver of prosperity" ("Le commerce : un moteur de la prospérité") montre la contribution qu’un commerce durable, intelligent et inclusif peut apporter à la croissance et à la création d’emplois et analyse les entraves les plus importantes qui persistent et s’opposent aux échanges de biens, de services et d’investissements.
Ces priorités reflètent selon la Commission les préoccupations de l’opinion publique dans l’ensemble de l’UE.
Une enquête Eurobaromètre sur le commerce international, dont les résultats ont été publiés le même jour, montre que deux tiers des citoyens européens (et du Luxembourg) ont le sentiment que l’UE a profité du commerce international. Les Européens se disent en majorité confiants (64 %) dans la capacité des produits et services européens à rivaliser avec leurs concurrents sur le marché mondial. Sur ce point cependant, 29 % des répondants du Luxembourg ont estimé que les produits européens ne rivalisaient pas bien avec les produits provenant de l’extérieur de l’UE, alors qu’ils étaient 20 % en moyenne à partager cet avis dans l’UE.
Dans le cadre de l’enquête Eurobaromètre, 26 635 citoyens européens résidant dans les 27 États membres ont été interrogés entre le 26 août et le 16 septembre 2010.
Il en ressort par ailleurs que les résidents du Luxembourg sont particulièrement attentifs à l’origine de la nourriture qu’ils achètent, puisque 50 % d’entre eux disent vérifier son origine, ce qui influence leur décision (ils sont 43 % dans l’UE en moyenne à répondre de la sorte). Pour les voitures et les motos, le souci qu’apportent les consommateurs du Grand-Duché à l’origine de leur véhicule est aussi de 10 points supérieur à la moyenne européenne : 42 % des répondants ont ainsi dit s’en soucier et en tenir compte dans leur décision d’achat. Pour les appareils électroniques, les vêtements ou les services de haute technologie, environ un répondant sur trois, au Luxembourg comme dans le reste de l’UE, se dit influencé par l’origine d’un produit pour décider de l’acheter.
Lorsqu’on leur demande si, lors d’une semaine ordinaire, ils achètent des produits ou services provenant de l’extérieur de l’UE, les Européens sont 60 % à répondre oui, alors qu’ils sont 75 % au Luxembourg. De même, la proportion de sondés disant bénéficier du commerce international à l’heure actuelle dépasse-t-elle de 10 points au Luxembourg (54 %) la moyenne européenne. Pourquoi ? Pour ces répondants, tant au Luxembourg que dans l’UE en moyenne, "il existe un plus grand choix pour les consommateurs" et "les produits sont moins chers". En revanche, pour ceux qui pensent ne pas bénéficier du commerce international, à savoir 32 % des répondants au Luxembourg et 39 % dans l’UE, les raisons invoquées en premier lieu divergent un peu. Si dans l’UE, l’inquiétude première vient du prix plus élevé de certains biens, suivi de près par l’idée que cela crée plus de chômage, les répondants du Luxembourg ont été partagés entre cette dernière idée, une baisse de la qualité des produits et le souci que le transport de ces produits ne nuise à l’environnement.
Les répondants du Luxembourg sont aussi nettement plus nombreux que la moyenne européenne à se dire prêts à payer plus pour des produits ou services provenant d’entreprises qui respectent l’environnement (68 % au Luxembourg, 47 % dans l’UE), d’entreprises qui respectent le droit du travail et appliquent des normes sociales élevées (LU : 65 %, UE : 41 %), de leur propre pays (LU : 51 %, UE : 41 %), ou encore de pays en voie de développement afin d’aider les personnes qui habitent dans ces pays (LU : 66 %, UE : 40 %).
Quant à la perception du rôle de l’UE dans le commerce international, les répondants du Luxembourg sont une majorité (54 %) à considérer que, dans les années à venir, l’UE sera seulement une puissance économique secondaire. Les citoyens européens sont, en moyenne, 45 % à partager ce point de vue. De même, au Luxembourg, ceux qui pensent que, dans les années à venir, le commerce international bénéficiera de plus en plus aux économies émergentes, comme le Brésil, la Chine ou l’Inde, sont particulièrement nombreux : ils sont en effet 79 % à partager cet avis émis par 71 % des Européens en moyenne.
Pour les Européens, et c’est aussi le cas au Luxembourg, la future politique commerciale de l’UE devrait en premier lieu "créer des emplois dans l’UE". Viennent ensuite, pour la moyenne européenne, l’objectif d’offrir aux consommateurs le plus grand choix de produits et de services aux prix les plus bas, alors que les résidents du Luxembourg ont cité à égale proportion le souci de s’assurer que les mêmes règles commerciales sont appliquées partout dans le monde et celui de soutenir les entreprises européennes.