Au cours du troisième trimestre 2010, le PIB de la zone euro (ZE16) et celui de l’UE27 ont augmenté de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, selon les estimations rapides publiées par Eurostat, l’office statistique de l'Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2010, le taux de croissance avait été de +1,0 % dans les deux zones.
En comparaison avec le même trimestre de l'année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 1,9 % dans la zone euro et de 2,1 % dans l'UE27 au cours du troisième trimestre 2010, contre respectivement +1,9 % et +2,0 % au trimestre précédent.
Au cours du troisième trimestre 2010, le PIB des États-Unis a progressé de 0,5 % par rapport au trimestre précédent après +0,4 % au deuxième trimestre 2010. Par rapport au même trimestre de l'année précédente, le PIB des États-Unis a augmenté de 3,1 % (+3,0 % au trimestre précédent).
Pour les observateurs économiques, la croissance économique de la zone euro a accusé un ralentissement attendu au troisième trimestre, montrant que l'Europe reste fragile alors que la situation budgétaire de certains pays recommence à inquiéter. En effet, si la croissance du PIB des 16 pays partageant la monnaie unique a été de 0,4 %, selon l’estimation d’Eurostat, elle a été plus que divisée par deux par rapport au 1 % du trimestre précédent. Du coup, la croissance européenne est redevenue plus faible que celle des Etats-Unis (+0,5 %), après l'avoir dépassée le trimestre précédent.
Cet essoufflement était attendu par les économistes après le bond du deuxième trimestre, sur fond de fortes disparités à l'intérieur de la zone euro, de sorte que la reprise s’opère de manière inégale.
Même si l'Allemagne, principale économie de la zone euro, a continué à tirer l'ensemble de la région, avec une croissance de 0,7 %, elle accuse elle aussi un ralentissement par rapport au rebond du deuxième trimestre (+2,3 %). La croissance a aussi fléchi en France à 0,4 %, contre 0,7 % le trimestre précédent. Elle a ralenti à 0,2 % en Italie, tandis qu'elle a été nulle en Espagne. Aux Pays-Bas, le PIB a reculé de 0,1 %, après une croissance de 0,9 % le trimestre précédent. Pour le Luxembourg, il n’y avait pas de données disponibles.
La Grèce, qui est en proie à des difficultés budgétaires, a enregistré la plus mauvaise performance de la zone euro: son PIB a reculé de 1,1 %, un repli néanmoins moins fort que celui des trois mois précédents (-1,7 %). Au Portugal, en revanche, la croissance s'est légèrement améliorée, à 0,4 %, contre 0,2 % au trimestre précédent. Pour l'Irlande, les chiffres de la croissance trimestrielle n'étaient pas encore disponibles.
Face à ces turbulences, et aux plans de rigueur budgétaires dans un certain nombre de pays, les économistes prévoient que la croissance économique dans la zone euro continue à ralentir dans les mois qui viennent, mais avec de faibles risques de récession.