Le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn, a participé le 22 mars 2011 à une table ronde organisée par la fondation allemande d’obédience social-démocrate "Friedrich Ebert Stiftung" qui était consacrée à l’impact de la crise financière et économique en Europe. Les autres participants étaient son homologue grec, Dimitris Droutsas et l’ancien ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne et actuel chef de la fraction parlementaire du parti socialiste allemand, Frank-Walter Steinmeier.
Lors de son intervention, Jean Asselborn a souligné que la crise que l’Union européenne traverse actuellement est non pas une crise de l’euro, mais une crise de la dette en Europe, et qu’elle est due à deux éléments, les "mauvaises politiques budgétaires dans certains Etats membres" et "les faiblesses des systèmes bancaires". Le ministre a salué les avancées qui ont été réalisées jusqu’à ce jour et sur lesquelles se penchera le Conseil européen des 24 et 25 mars prochains, à savoir, entre autres, la mise en œuvre du premier semestre européen, la mise en place d’un mécanisme européen de stabilité permanent (ESM) ou encore l’implication du secteur privé dans la lutte contre la dette publique.
Défenseur de la méthode communautaire et du rôle-clé qui revient à la Commission européenne dans le processus législatif au sein de l’UE, Jean Asselborn a regretté que les chefs d’Etat et de gouvernement prennent de plus en plus de décisions à la place des ministres compétents au Conseil. Cela mène l’Union européenne sur une "pente dangereuse", a-t-il déclaré.
Le ministre est néanmoins globalement satisfait du consensus qui s’est dégagé sur l’établissement d’un pacte pour l’euro en vue du renforcement de la compétitivité des économies européennes. Dans ce contexte, Jean Asselborn voudrait que la réflexion sur la mise en place d’un salaire minimum européen soit relancée. "Ce serait un élément qui n’entraverait pas la compétitivité de l’Union" selon le ministre.
En outre, Jean Asselborn s’est félicité du renforcement des "stress tests" sur les banques et a lancé un appel a une régulation plus forte des agences de rating, notamment à la lumière des efforts importants de réforme réalisés actuellement, par exemple, par la Grèce. Jean Asselborn s’est également dit favorable à l’introduction d’une taxe sur les transactions bancaires dans l’Union européenne. Enfin, le ministre a rappelé que le débat sur l’émission d’euro-obligations devrait être poursuivi et approfondi. Les euro-bonds représentent pour lui un moyen performant pour renforcer la solidarité au sein de l’UE.