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Environnement
Une enquête Eurobaromètre montre qu'un grand nombre d'Européens ignorent la quantité de déchets qu'ils produisent
28-03-2011


Selon une enquête Eurobaromètre publiée le 28 mars 2011, près de 60 % des citoyens de l'UE ne pensent pas que leur ménage produit une quantité excessive de déchets. Il y a là un contraste frappant avec les statistiques qui indiquent que les Européens produisent en moyenne plus de 500 kg de déchets par an. L'enquête révèle également un manque de sensibilisation en ce qui concerne la quantité de déchets alimentaires produits. La plupart des citoyens de l'UE ont convenu de la nécessité d'améliorer les services de collecte des déchets et huit Européens sur dix ont déclaré que les caractéristiques environnementales d'un produit, telles que la possibilité de le réutiliser ou de le recycler, influençaient fortement leurs décisions d'achat.

Nouvelle étude sur l'attitude des citoyens vis-à-vis de l'utilisation efficace des ressources

L'enquête intitulée "L'attitude des Européens vis-à-vis de l'utilisation efficace des ressources" porte sur l'opinion, l'attitude et les pratiques des citoyens de l'UE en ce qui concerne l'utilisation efficace des ressources, la gestion des déchets et le recyclage.

Une des principales constatations de l'enquête est un manque global de sensibilisation à propos de la quantité de déchets effectivement produite par ménage. Dans 21 des 27 pays de l'UE, dont le Luxembourg, la plupart des citoyens ont déclaré que leur ménage n'avait pas produit une quantité excessive de déchets. C'est en Lettonie (73 %), en Bulgarie (74 %) et en Roumanie (75 %) que le nombre de citoyens s'exprimant dans ce sens était le plus élevé. Dans l'ensemble, seuls 41 % des Européens (et 42 % des résidents du Luxembourg) interrogés pensaient le contraire. Selon l'Office statistique de l'UE, Eurostat, chaque citoyen produit 513 kg de déchets municipaux par an, un chiffre qui atteint 707 kg par an et par habitant au Luxembourg.

Les Européens interrogés ont également sous-estimé la quantité de nourriture qu'ils jettent. Environ 10 % d'entre eux ont déclaré qu'ils ne gaspillaient pas la nourriture qu'ils achetaient, tandis que 70 % estimaient que 15 % ou moins de la nourriture achetée finissait à la poubelle. Au Luxembourg, seuls 2,7 % des répondants déclarent ne pas gaspiller la nourriture qu’ils achètent, tandis qu’ils sont 69,5 % à dire qu’ils en jettent 15 % ou moins, 19,2 % à déclarer jeter entre 16 et 30 % de la nourriture qu’ils achètent et 5,8 % (la moyenne européenne est de l’ordre de 2,7 %) à déclarer en jeter entre 31 et 50 %. Selon une étude britannique réalisée dans le cadre du Waste & Resources Action Programme (WRAP), les ménages jettent 25 % de la nourriture qu'ils achètent et 60 % de ces déchets pourraient être évités.

Selon plus de 60 % des citoyens dans l’UE, de meilleures estimations de la taille des portions afin d'éviter de cuisiner des quantités excessives et des informations plus précises sur les étiquettes des produits alimentaires – portant notamment sur l'interprétation des dates limites de consommation, ainsi que sur le stockage et la préparation - leur permettraient de gaspiller moins de nourriture. Les citoyens se sont exprimés en faveur de l'introduction de portions plus réduites dans les magasins et d'une meilleure planification avant d'effectuer leurs achats.

Nécessité d'améliorer les services de collecte des déchets

Dans la quasi-totalité des pays de l'UE, la majorité des citoyens (70 %) ont convenu de la nécessité d'améliorer les services de collecte afin de mieux gérer les déchets de leur communauté. Quelque 63 % des personnes interrogées étaient favorables à l'idée de faire payer les producteurs pour la collecte et le recyclage des déchets afin d'atteindre cet objectif.

Cependant, seuls 38 % étaient favorables à l'idée que les ménages paient pour les déchets qu'ils produisent. Le Luxembourg compte, avec l’Italie, la Roumanie et l’Irlande, parmi les rares pays où cette possibilité est envisagée favorablement par plus de la moitié des répondants. Le soutien à cette approche variait selon les États membres, les plus favorables étant les Italiens (65 %) et les moins favorables les Maltais (14 %).

Néanmoins, 75 % des citoyens de l'UE et même 87,5 % d’entre eux au Luxembourg, préféreraient s'acquitter d'un montant correspondant à la quantité de déchets produite par leur ménage plutôt que de payer par l'intermédiaire de leurs impôts. De même, quelque 60 % des personnes interrogées dans l’UE - et plus de 70 % d’entre elles au Luxembourg - préféreraient que le coût de la gestion des déchets soit inclus dans le prix des produits plutôt que de se voir imposer des taxes. L'exception la plus notable était la Lituanie, dont un peu plus d'un tiers (34 %) de la population s'est déclarée favorable à l'idée d'inclure les coûts en matière de déchets dans le prix des produits, alors que 43 % ont dit préférer une contribution par l'intermédiaire de taxes.

Soutien en faveur des produits recyclés et réutilisés

Les citoyens de l'UE ont déclaré dans leur grande majorité (86 % dans l’UE, 91,5 % au Luxembourg) qu'ils achèteraient des produits fabriqués à partir de matériaux recyclés. La volonté d'acheter ce type de produits variait entre 51 % en Lituanie et 96 % en Suède et au Danemark. Dans l'ensemble, près de sept citoyens sur dix se disaient prêts à acheter d'occasion certains produits, tels que des meubles, de l'équipement électronique ou des textiles. La part de ceux disposés à acquérir des produits d'occasion était comprise entre 40 % en Slovaquie et plus de 80 % au Danemark, en Finlande et en Suède