Le 22 mars 2011, Businesseurope, l’organisation européenne des fédérations d’entreprises, a publié la dernière édition de son « Baromètre des réformes ».
Dans cette publication, Businesseurope établit selon la FEDIL des tableaux comparatifs des performances économiques des pays de l’UE des 27 ainsi que de la Norvège, de la Suisse et de l’Islande, et ce dans les domaines suivants :
Un premier constat de l’étude est que la part de l’Union européenne au PIB mondial, qui est déjà passée de 30 % en 2005 à 26,5 % en 2011, passera à 20 % en 2020, alors que la part des USA, actuellement de 24,5 %, sera elle aussi de 20 %, ce qui montre selon l’étude que les USA ont de meilleures capacités de résilience. Les forces de l’Europe sont sa forte base industrielle, sa main d’œuvre qualifiée, et des comptes courants en équilibre. Mais, constate l’étude, l’Europe perd des parts sur les marchés mondiaux, n’utilise pas de façon efficace et en deçà de leurs capacités ses ressources humaines, ce dont souffre la productivité. La compétitivité agrégée de l’UE souffrirait selon l’étude également des divergences internes et de la lenteur des ajustements compétitifs.
Selon l’étude, le Luxembourg devrait réformer son marché du travail, ses systèmes de pension, son système de négociations et de fixation des salaires. Elle met en évidence que le Luxembourg à un revenu par tête d’habitant au-dessus de la moyenne, mais en baisse.
Dans le classement, le Luxembourg a toujours la plus haute productivité par heure travaillée et également par personne employée. Il se range par contre parmi les derniers en ce qui concerne l’investissement privé et l’activité industrielle, mais en cela rien n’a changé depuis 2009. Malgré les efforts du gouvernement, le Luxembourg se range à la 17e place en matière d’investissement dans la R&D, perdant deux places, et pour ce qui des bénéfices opérationnels, il continue à piétiner à la 11e place.
En ce qui concerne les comptes courants, le Luxembourg se classe au 2e rang, gagnant 3 places, et il garde sa 2e place pour les exportations high-tech. Son coût relatif de la main d’œuvre le place au 10e rang, inchangé, mais la part décroissante des exportations nettes à son PIB le fait descendre du 18e au 28e rang.
Les chiffres sur le marché du travail classent le Luxembourg au 16e rang, un mieux d’une place, pour le taux d’emploi de la population active entre 15 et 64 ans, au 30e rang en ce qui concerne le taux d’emploi des jeunes, une perte de 7 places, au 25e rang pour ce qui est du taux d’emploi des 55-64 ans, un place en mieux, au 28e rang en ce qui concerne les heures travaillées par an, un rang qui n’a pas changé, au 13e rang en ce qui concerne le taux de dépendance – inchangé -, un taux qui exprime la dépendance du revenu des personnes des transferts sociaux. Le Luxembourg occupe le 24e rang seulement – une place en mieux - avec son taux de population engagé dans la vie active, et le 6e rang en ce qui concerne le chômage, une place en moins.
Les finances publiques luxembourgeoises se rangent en termes de dette publique à la 2e place, - seule l’Estonie fait mieux -, à la 5e place - 2 places en moins – en termes de déficit budgétaire, au même 20e rang pour la charge fiscale, au 11e rang, avec une perte de 6 places, avec le service de la dette, au 15e rang, avec une place en moins, pour le plus haut taux marginal, au 13e rang avec l’investissement public et au 27e rang avec les réajustements selon BusinessEurope nécessaires à cause du vieillissement de la population.
Si les chiffres montrent par ailleurs que le secteur financier semble très bien armé contre les risques et les produits financiers "toxiques", le Luxembourg se situe toujours seulement au 26e rang avec les crédits alloués au secteur public.
A partir de cette brève étude européenne de BusinessEurope, la FEDIL constate "que la performance de l’économie luxembourgeoise en matière du taux d’emploi et des heures travaillées demeure bien en-dessous de la moyenne européenne." Mais elle ne dit mot des performances en matière de productivité par heure travaillée et par employé.
Comme le gouvernement et les syndicats, elle s’inquiète du "taux d’emploi des jeunes de 15-25 ans de 19,4 % en 2010" et du fait que "notre pays figure même parmi les derniers en Europe."
L’autre conclusion que la FEDIL tire de cette étude dont elle juge les résultats "alarmants", est la nécessité d’aborder "les déficiences du marché du travail luxembourgeois en réduisant le décalage entre les offres d’emploi et le niveau de formation des demandeurs et en réformant l’ADEM." Autre cheval de bataille de la FEDIL : "l’amélioration de la flexibilité du temps de travail et des contrats de travail".