Le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn, avait, dès le 4 avril 2011, exprimé sa grande préoccupation quant à la situation d’Ai Weiwei, artiste et dissident chinois qui avait été arrêté la veille à Pékin. Jean Asselborn faisait alors part de son espoir que la libération d’Ai Weiwei intervienne dans les délais les plus brefs.
Le 5 avril 2011, l'ambassadeur de l'UE en Chine avait lui aussi fait part de son inquiétude à l’égard du sort de l'artiste chinois. "Notre attention a été attirée dernièrement sur le cas de Ai Weiwei, un artiste connu qui a disparu ce week-end alors qu'il tentait d'embarquer dans un avion en partance pour Hong Kong", déclarait l’ambassadeur Markus Ederer dans un communiqué. "Nous appelons les autorités chinoises à s'abstenir de recourir à la détention arbitraire quelles que soient les circonstances", ajoutait-il.
Mais le 7 avril 2011, c’est le silence de Catherine Ashton, haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères qui a suscité quelques réactions.
Le ministre belge de la Justice, Stefaan De Clerck, a ainsi annoncé devant le Sénat belge que le Luxembourg s’était associé à son pays, avec les Pays-Bas et l’Allemagne, pour lancer la veille un appel à Catherine Ashton "afin qu'elle réagisse, au nom des 27 Etats-membres de l'UE, contre cette arrestation".
Ces quatre pays invitent aussi Catherine Ashton à "interroger les autorités chinoises à propos de cette arrestation", ainsi que la précisé Stefaan De Clerck qui s'exprimait au nom du ministre des Affaires étrangères, Steven Vanackere.
"Les détentions arbitraires et les privations de liberté constituent des violations des droits de l'homme de premier ordre. La situation en Chine est préoccupante. Nous prenons très au sérieux la situation d'Ai Weiwei, comme celle d'autres militants chinois des droits de l'homme moins connus", a déclaré le ministre belge.
Si Catherine Ashton ne s’est pas exprimée publiquement depuis l'arrestation d'Ai Weiwei, un porte-parole a toutefois indiqué à l'AFP que l'UE était intervenue à Pékin par les voies diplomatiques.
Mais la Chine a annoncé le 7 avril 2011 l'ouverture d'une enquête pour "crimes économiques" à l'encontre de l'artiste, et rejeté toute ingérence étrangère sur son cas.
En février 2010, le Grand Théâtre de Luxembourg accueillait Ai Weiwei aux côtés de Frédéric Flammand et des danseurs du Ballet national de Marseille pour la création mondiale de La vérité 25 fois par seconde, dont sont extraites les photos de Pino Pipitone qui illustrent cet article.