Le nouveau rapport d’avancement sur l’éducation et la formation, publié par la Commission européenne le 20 avril 2011, révèle que les pays de l’UE ont amélioré leurs systèmes d’éducation dans des domaines essentiels au cours des dix dernières années, mais qu’ils n’ont satisfait qu’à un seul des cinq critères de référence définis pour 2010.
Depuis 2000, l’Union est parvenue à relever de 37 % le nombre des diplômés en mathématiques, sciences et technologie, ce qui est largement supérieur à l'objectif de 15 % qu’elle s’était fixé. Des progrès importants, mais encore insuffisants, ont été réalisés en ce qui concerne la réduction du décrochage scolaire, l'augmentation du nombre d'élèves parvenant à la fin du second cycle de l’enseignement secondaire, l’amélioration des compétences en lecture et l’augmentation de la proportion d’adultes suivant un enseignement ou une formation.
En 2009, les ministres de l’éducation de l’UE se sont entendus sur cinq critères de référence à réaliser à l’horizon 2020 en matière d'éducation et de formation :
Dans son rapport annuel sur les indicateurs et critères de référence, la Commission examine les réalisations des États membres à la lumière de ces objectifs et d’un ensemble de critères de référence plus anciens, définis pour 2010.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour des prévisions précises, la Commission estime que l’évolution passée autorise à penser que la plupart des critères de référence pour 2020 sont réalisables si les États membres continuent à leur accorder une priorité élevée et investissent efficacement dans l’éducation et la formation. C’est particulièrement vrai pour les deux grands objectifs concernant l’abandon scolaire précoce et le nombre de diplômés.
Pour ce qui est des critères de référence 2010, la Commission note que les pays de l’UE ont accompli des progrès mais n’ont atteint que l'objectif du nombre de diplômés en mathématiques, sciences et technologie (les données complètes pour 2010 seront disponibles au début de l'année prochaine).
Depuis 2000, la participation globale au système d’éducation et de formation et le niveau de qualification des adultes ont progressé. La proportion d’enfants fréquentant des établissements préscolaires a également augmenté.
Les disparités entre les sexes demeurent importantes, tant en ce qui concerne les performances que dans le choix des matières. Les filles obtiennent ainsi de meilleurs résultats en lecture et les garçons constituent la majorité des jeunes en situation de décrochage scolaire. Les diplômés en mathématiques, sciences et technologie sont plus souvent des hommes que des femmes.
1. Participation préscolaire
Critère de référence 2020 : d'ici 2020, au moins 95 % des enfants ayant entre quatre ans et l'âge de la scolarité obligatoire devraient fréquenter l'enseignement préscolaire.
La participation préscolaire a augmenté de plus de 6 points de pourcentage depuis 2000, passant dans l’UE de 85,6 % en 2000 à 92,3 % en 2008. La France (100 %), la Belgique et les Pays-Bas (99,5 %) enregistrent les taux de participation les plus élevés, tandis que les taux de participation les plus bas sont observés en Pologne (67,5 %) et en Finlande (70,9 %).
Le Luxembourg affichait en 2008 un taux de participation préscolaire de 94,3 %. Un taux qui a fluctué de 94,7 % en 2000, à 93,9 % en 2007.
2. Compétences insuffisantes
Critère de référence 2010/2020 : d'ici 2010, la proportion de personnes ayant une maîtrise insuffisante de la lecture devait diminuer de 20 % (pour passer à 17 %). D’ici 2020, la proportion de personnes ayant une maîtrise insuffisante de la lecture, des mathématiques et des sciences devrait descendre sous le niveau des 15 %.
Dans l’UE, le nombre des personnes ayant des compétences insuffisantes en lecture a connu une amélioration, passant de 21,3 % en 2000 à 20 % (filles: 13,3 %, garçons: 26,6 %) en 2009.
La Finlande (8,1 %), les Pays-Bas (14,3 %) et l’Estonie (13,3 %) affichent les meilleures performances dans l’UE en 2009, tandis que la Roumanie et la Bulgarie font figures de lanternes rouges avec une proportion de personnes ayant des compétences insuffisantes en lecture dépassant les 40 %.
Au Luxembourg, ce taux était encore de 26 % en 2009, contre 22,9 % en 2006.
3. Jeunes ayant quitté prématurément l’école
Critère de référence 2010/2020 (qui constitue également un grand objectif de la stratégie Europe 2020) : d’ici 2010/2020, le taux d’abandon scolaire précoce ne devrait pas dépasser 10 %.
Dans l’UE 27, le taux d’abandon scolaire précoce (groupe d’âge 18-24 ans) est passé de 17,6 % en 2000 à 14,4 % en 2009 (12,5 % pour les filles et 16,3 % pour les garçons).
La Pologne, la République tchèque et Slovaquie affichent les meilleures performances dans l’UE, avec un taux d’abandon scolaire situé autour de 5 %, tandis que Malte et le Portugal ont des taux d’abandon de 36,8 % et respectivement 31,2 %.
Au Luxembourg le taux d’abandon scolaire précoce a baissé de 16,8 % en 2000 à 7,7 % en 2009.
4. Niveau d’éducation des jeunes
Critère de référence 2010 : d’ici 2010, au moins 85 % des jeunes de 22 ans dans l’UE devraient avoir achevé le second cycle de l’enseignement secondaire.
Depuis 2000, le taux d’achèvement du second cycle de l’enseignement secondaire dans l’UE a progressé, passant de 76,6 % du groupe d’âge 20-24 ans à 78,6 % en 2009 (femmes: 81,4 %, hommes: 75,9 %).
La Slovaquie, la République tchèque et la Pologne affichent les meilleures performances dans l’UE avec plus de 91 % de jeunes de 22 ans ayant achevé le second cycle de l’enseignement secondaire. Malte et le Portugal atteignent respectivement 52,1 et 55,5 %.
Le Luxembourg se situe en-dessous de la moyenne européenne, avec 76,8 % de jeunes de 22 ans ayant achevé le second cycle de l’enseignement secondaire en 2009.
5. Diplômés en mathématiques, sciences et technologies
Critère de référence 2010: d’ici 2010, le nombre total des diplômés en mathématiques, sciences et technologies dans l’UE devrait augmenter d’au moins 15 % et le déséquilibre hommes/femmes se réduire.
Le nombre de diplômés en mathématiques, sciences et technologies a augmenté de 37,2 % depuis 2000, et la part des femmes est passée de 30,7 % à 32,6 % en 2008.
Depuis 2000, le Portugal (193,2 %), la Slovaquie (185,8 %) et la République tchèque (141,3 %) ont connu les plus fortes croissances dans l’UE du nombre de diplômés dans ces matières. La France et l’Irlande ont connu les taux de croissance les plus faibles (respectivement 1 et 5,4 %). Les données ne sont pas connues pour le Luxembourg en 2000.
C’est au Luxembourg que la part des femmes dans les diplômés en mathématiques, sciences et technologies est la plus élevée puisqu’elle y atteint 48,2 % en 2008.
6. Niveau d'instruction supérieur
Critère de référence 2020 (qui constitue également un grand objectif de la stratégie Europe 2020): d’ici 2020, au moins 40 % des personnes âgées de 30 à 34 ans devraient posséder un diplôme de l’enseignement supérieur.
Le taux des diplômés de l’enseignement supérieur chez les 30-34 ans est passé de 22,4 % en 2000 à 32,3 % (femmes: 35,7 %, hommes: 28,9 %) en 2009, ce qui représente une augmentation de quasi 10 points de pourcentage.
L’Irlande (49 %), le Danemark (48,1 %) et le Luxembourg (46,6 %) offrent les meilleures performances. La progression est particulièrement nette pour le Luxembourg qui affichait en 2000 un taux de 21,2 % de titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur chez les 30-34 ans. La Roumanie (16,8 %) et la République tchèque (17,5 %) ont en revanche les taux les plus bas de l’UE.
7. Participation des adultes à l’apprentissage tout au long de la vie
Critère de référence 2010/2020 : dans l’UE, le taux moyen de participation à l’apprentissage tout au long de la vie devrait atteindre au moins 12,5 % de la population en âge de travailler en 2010 et 15 % en 2020.
Au niveau de l’UE, la participation est passée de 7,1 % en 2000 à 9,3 % en 2009 (population de 25 à 64 ans; hommes : 8,5 %, femmes : 10,2 %). Cette augmentation est toutefois largement imputable à des ruptures dans les séries chronologiques, autour de 2003. La participation a légèrement diminué depuis 2005.
Le Danemark affiche de loin la meilleure performance avec 31,6 % de participation, suivi par la Suède et la Finlande qui sont autour de 22 %. Le Luxembourg se situe au-dessus de la moyenne de l’UE, avec un taux de participation de 13,4 % en 2009, alors qu’il était encore de 8,5 % en 2005 et 2008. Bulgarie et Roumanie affichent les taux de participation les plus bas, autour de 1,5 %.