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Economie, finances et monnaie - Énergie
Selon Jean-Claude Juncker, il risque d’être "très difficile aux autorités finlandaises de dire oui ou de dire non vers la mi-mai" au sujet du plan d’aide européen au Portugal
28-04-2011


Le 28 avril 2011, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker s’est rendu à Paris pour un déjeuner de Jean-Claude Juncker et François Fillon à Paris le 28 avril 2011 (c) Matignon / Yves Malenfertravail avec son homologue français François Fillon. À l’ordre du jour des entretiens figuraient les relations bilatérales entre France et Luxembourg, mais aussi les grands dossiers d’actualité européenne ainsi que la gouvernance économique et financière.

Plan d’aide au Portugal : suite aux élections du 17 avril 2011 "il est très difficile aux autorités finlandaises de dire oui ou de dire non vers la mi-mai"

Jean-Claude Juncker a donc fait le point sur le plan d’aide européen au Portugal à l’issue des élections législatives finlandaises du 17 avril dernier. Les "Vrais Finlandais", parti eurosceptique, est arrivé en troisième position aux élections, et leur chef de file, Timo Soini, est opposé à une participation finlandaise à des mécanismes qu’il juge "inefficaces".  "Je pense que le lait de la vache finlandaise doit rester en Finlande et qu'il ne doit pas être envoyé à l'étranger comme une aumône", a-t-il par exemple déclaré au lendemain des élections.

Or, le Portugal est en pleines négociations avec le FMI, la BCE et la Commission en vue de présenter aux ministres européens de l’Economie et des Finances un programme d’austérité pour la mi-mai. Ils se réunissent en effet en Conseil Ecofin le 16 mai 2011.

Depuis Paris, Jean-Claude Juncker a donc expliqué que la mise en œuvre du plan d'aide européen pour le Portugal à la mi-mai pourrait apparaître comme un délai "court", "non pas en raison du dossier mais en raison de cette réelle difficulté de légitimité décisionnelle finlandaise".

"Nous avons un problème, comment dire, finlandais, puisque la Finlande n'a pas de gouvernement, la Finlande n'a pas un Parlement qui soit en session" et "il est donc très difficile aux autorités finlandaises de dire oui ou de dire non vers la mi-mai", a précisé le président de l'Eurogroupe.

"Je suis en train de voir avec Jean-Claude Trichet, Herman Van Rompuy et José-Manuel Barroso comment on peut néanmoins trouver une solution politique qui soit acceptable pour nos amis finlandais", a cependant ajouté Jean-Claude Juncker.

Grèce : "la restructuration de la dette n’est pas une option"

Quant à la situation de la Grèce, qui continue de faire l’objet de spéculations, notamment depuis la publication des chiffres sur son déficit public revu à la hausse en 2010 par Eurostat, elle a aussi été évoquée les deux Premiers ministres lors de leur déjeuner à Matignon.

Jean-Claude Juncker a réitéré sa position "qui consiste à dire que la restructuration de la dette n'est pas une option". Selon lui, elle entraînerait en effet "énormément de problèmes non encore identifiés, si jamais ils étaient identifiables". "Donc ce n'est pas une hypothèse de travail", a-t-il insisté.

Présidence de la BCE : "nous avons le temps pour évoquer cette question avec beaucoup de sérénité"

Parmi les sujets qui font l’actualité européenne, la succession de Jean-Claude Trichet au poste de président de la BCE tient le haut des colonnes depuis plusieurs mois. Nicolas Sarkozy a exprimé son soutien à une candidature de Mario Draghi lors de sa rencontre avec Silvio Berlusconi, le 26 avril 2011.

A l’issue de son déjeuner avec François Fillon, Jean-Claude Juncker a déclaré aux journalistes qu'il n'y avait "pas de différence notable" entre la position du président français et ce que lui même "pensait".

Interrogé sur les réticences éventuelles des Allemands, Jean-Claude Juncker a jugé que ces derniers parlaient "une autre langue" mais que la France et l'Allemagne arriveraient "probablement à faire en sorte" de ne pas se "distancier entre eux lorsqu'il s'agira de prendre cette décision importante".

"Le Conseil européen et l'Eurogroupe décideront en juin, donc nous avons le temps pour évoquer cette question avec beaucoup de sérénité", a-t-il ajouté.

Cattenom : des experts luxembourgeois seront associés aux tests de sécurité sur la centrale nucléaire voisine du Grand-Duché

Jean-Claude Juncker a déclaré enfin que des experts luxembourgeois seraient associés aux stress-tests auxquels sera soumise la centrale nucléaire de Cattenom.

"La centrale nucléaire de Cattenom, qui se trouve à 12 km de la frontière luxembourgeoise pose problème dans la mesure où, si elle n'était pas sûre et si jamais accident il devait s'y produire, nous devrions évacuer tout le territoire luxembourgeois qui se caractérise par son exiguïté", a expliqué Jean-Claude Juncker.

"J'ai lourdement insisté pour que le Luxembourg puisse être associé aux tests de résistance entrepris à Cattenom, et le Premier ministre m'a assuré que des experts luxembourgeois seront associés à ces tests de résistance", a donc annoncé le Premier ministre luxembourgeois.

Pour rappel, la sécurité des centrales nucléaires avait fait l’objet d’un sommet extraordinaire de la Grande Région le 21 avril dernier.